Le problème des réfugiés syriens au Liban préoccupe les responsables libanais. Leur nombre s’accroît depuis le début de la crise syrienne. Des mesures d’urgence s’imposent.
En mai 2011, quelques mois après le déclenchement des événements en Syrie, le commandement de l’Armée libanaise avait adressé une lettre au ministre de la Défense lui demandant que soit mise sur pied une cellule de crise chargée du dossier et des mesures que devraient prendre les ministères concernés. En juin 2012, une autre lettre toujours dans le même sens avait suivi. La troisième, datant d’octobre 2012, a finalement abouti à la formation d’un comité pour les réfugiés syriens.
Selon les statistiques du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à fin 2012, le nombre de réfugiés syriens, officiellement enregistrés au Liban, est de 170637. Ils comptent dans la région (Turquie, Jordanie, Irak, Afrique du Nord et Liban) un demi-million. Ces chiffres sont établis cependant d’après les enregistrements des réfugiés. Or, selon certaines sources, ce chiffre dépasserait les 200000, auxquels s’ajoutent, presque, autant de Syriens qui ne veulent pas s’inscrire auprès du HCR, leur situation financière leur permettant de ne pas le faire.
Ces réfugiés seront répartis dans les régions comme suit: 64798 réfugiés au Nord, 49692 réfugiés dans la Békaa, 12 234 à Beyrouth et autant répartis au Sud et au Mont-Liban.
Selon certaines sources, leur nombre augmente sans cesse. Plus de 5000 traversent les frontières chaque jour. D’autres estimations avancent que le nombre de 300000 réfugiés sera atteint en 2013, soit au total 8% de la population libanaise.
Les Palestiniens aussi
Au problème des réfugiés syriens, s’ajoute celui des Palestiniens dont 13000, selon certaines sources, seraient entrés au Liban depuis le début de la crise syrienne.
Des sources ministérielles déclarent que 620 femmes syriennes auraient accouché dans des maternités libanaises, alors que plusieurs patients syriens ont été traités dans les hôpitaux libanais.
Sur un autre plan, les écoles publiques au Liban ont accueilli cette année 30000 élèves syriens, soit environ 10 % des effectifs de l’école publique.
L’assistance du Liban aux réfugiés mobilise les bailleurs de fonds et la société civile depuis des mois. Le pays se trouve dans l’incapacité de prendre en charge ce nombre de réfugiés qui constituent une lourde charge pour l’Etat qui, début décembre, avait réclamé une aide internationale de 363 millions de dollars. Les Etats-Unis ont promis un apport de 200 millions de dollars.
Le gouvernement libanais a étudié la question et pris certaines mesures. Il a décidé de faire appel aux pays arabes et amis pour alléger le fardeau, notamment financier, de ces réfugiés syriens. Plus de 179 millions de dollars avaient été alloués aux réfugiés par les différents ministères.
On discute actuellement de la possibilité d’installer des tentes pour héberger ces milliers de réfugiés, comme l’ont fait la Jordanie et la Turquie. Le Liban estime ne pas pouvoir humainement refuser de les aider, malgré les appels à limiter leur arrivée à travers les frontières. Le nombre sans cesse croissant des réfugiés syriens et palestiniens appelle à des mesures d’urgence, les camps pouvant en être une. Ils permettraient de contrôler l’afflux des réfugiés et de pouvoir les situer. En attendant que le gouvernement agisse et mette à exécution les mesures prises au cours du dernier Conseil des ministres, la situation s’aggrave de jour en jour.
Arlette Kassas
Assistance internationale
La semaine dernière, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a décidé d’ouvrir un bureau au Liban afin de suivre de près la situation. Ceci, selon le vœu de certains pays occidentaux donateurs prêts à assister financièrement le Liban dans la gestion du dossier des réfugiés.