Le Congrès brandit son veto
Malgré l’insistance de l’Administration du président Barack Obama à vendre à l’Egypte de nouveaux modèles de l’avion de chasse F16, le Congrès américain n’y est pas favorable. Des observateurs notent que des députés américains, même au sein du Parti démocrate, considèrent qu’il serait très dangereux et risqué de fournir au nouveau régime égyptien des armes sophistiquées au moment où les islamistes tiennent les rênes du pouvoir et ne semblent rien vouloir. Pire encore, certains cercles proches du Congrès ont observé que l’instabilité grandissante au Pays des Pharaons pourrait dégénérer, amenant avec elle au pouvoir des éléments encore plus extrémistes. Face à ces doutes et à ces craintes, la Maison-Blanche devra faire marche arrière.
Pas de place pour les centristes
Abdel Hadi el-Majali, chef du Mouvement national, parti centriste jordanien, a été forcé de se plier aux exigences de ses propres alliés et de se retirer du Parlement récemment élu. Le parti, qui détenait dans l’ancien majlis un nombre respectable de sièges et qui avait refusé de boycotter le scrutin électoral comme l’ont fait les Frères musulmans, a subi un revers. De ses 27 candidats, un seul est élu. Résultat, les centristes parlent de corruption et de tricheries, tout en appelant leur chef à démissionner de son poste.
Khaled Mechaal
Le chef du bureau politique du mouvement Hamas, qu’on annonçait partant, semble avoir changé d’avis. Abou Walid briguera en fin de compte un nouveau mandat de quatre ans, bien qu’il ait annoncé des dizaines de fois qu’il ne le fera pas. Mais depuis la fusion du mouvement dans l’organisation internationale des Frères musulmans, rien n’est plus comme avant. Les décisions importantes ne sont plus prises par les islamistes à Gaza mais plutôt par le guide suprême des Ikhwan et par le tout-puissant conseil de la Choura. Ces derniers ont tranché: le moment est trop dangereux et critique pour faire face à des divisions internes au sein du Hamas. Résultat, Ismaïl Haniyeh a retiré sa candidature et Moussa Abou Marzouk, farouche opposant de Mechaal, a enterré pour le moment la hache de guerre.
Lotfi Zeitouni
Le tout-puissant conseiller auprès du gouvernement tunisien, connu pour être un des leaders d’Ennahda les plus proches de cheikh Rachid el-Gannouchi, a jeté l’éponge. Quelques jours avant que le très turbulent Zeitouni ne soit écarté de son poste, il a choisi de quitter ses fonctions avant d’être renvoyé. Il faut dire que le meilleur ami de Gannouchi se comportait en Premier ministre bis, ce qui agaçait non seulement les partis représentés au gouvernement mais aussi et surtout le Premier ministre, Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahda.
En pointillé…
Abou Bakr el-Baghdadi, chef d’al-Qaïda au Pays des Rafidain, reste une vraie énigme. Alors que le gouvernement annonçait que l’émir avait été arrêté, le mouvement s’est empressé de nier en bloc ces affirmations, assurant que son chef était toujours en liberté et que cette information n’était qu’une farce. Fou de rage, le Premier ministre Nouri el-Maliki a demandé aux ministres de l’Intérieur et de la Défense de tout faire pour retrouver Abou Bakr dont la véritable identité n’est pas connue du grand public ni même apparemment des autorités à Bagdad. A la tête du groupe terroriste, depuis l’assassinat de l’ancien émir en 2010, personne ne sait où il se trouve ni même comment il réussit à communiquer avec ses hommes. Un échec de plus pour Maliki.
Bachir reprend la danse!
Le président soudanais, Omar Hassan el-Bachir, dont l’état de santé déplorable n’est plus un secret, vient de danser en public pour montrer que ses opposants étaient des menteurs. Le général, au pouvoir depuis 1989 à la suite d’un coup d’Etat, et qui se trouve à la tête d’une dictature militaire sans merci, a prétexté un rassemblement public pour prouver qu’il avait toujours le rythme dans la peau, dansant au son des musiques africaines. Islamiste jusqu’aux dents, le régime soudanais reste cependant attaché à certaines traditions locales, dont la musique, mais il ne faut pas se tromper de registre: à Khartoum, la charia est la seule loi, l’alcool est banni et les femmes doivent se voiler pendant que les couples non mariés sont fouettés et tabassés. Entre-temps, le président malade danse!
Le singe qui intrigue!
L’annonce faite en grande pompe par l’agence spatiale iranienne sur l’envoi dans l’espace d’un singe et son retour sur terre, a laissé perplexes plusieurs observateurs. En effet, le régime iranien avait publié deux photos représentant le singe avant son départ et à son retour sur terre. Mais surprise, les journalistes qui les ont observées ont noté que l’animal n’était pas le même sur les deux photos. Face à ces révélations, les officiels iraniens furent obligés de reconnaître le fait tout en assurant que le singe était sain et sauf et qu’aucun mal ne l’avait atteint. En réalité, les experts doutent des déclarations iraniennes qui assurent que le projet a été mené à bien. Qui croire dans cette histoire?
Le PKK va-t-il déposer les armes?
Le Parti des Travailleurs kurdes (PKK), dont le chef Abdullah Ōcalan mène des négociations avec les autorités turques depuis sa prison, pourrait, en fin de compte, trouver un accord avec son ennemi juré. Des sources rapportent que, malgré l’assassinat à Paris de trois cadres importants du PKK, dont l’ancienne garde du corps et amie proche d’Ōcalan, les miliciens du PKK seraient toujours prêts à respecter sa décision quelle qu’elle soit. Mais il faudra, auparavant, que le cessez-le-feu qui sera annoncé à l’occasion tienne quelques mois avant que la deuxième partie du plan ne soit mise en marche: la réintégration des quelque cinq mille combattants kurdes qui devront rendre leurs armes. Cerise sur le gâteau, Ōcalan sera libéré et assigné à résidence. Tout est bien qui finit bien pour lui!
Visite secrète de Jamil
Le vice-Premier ministre syrien, Kadri Jamil, connu pour ses rapports privilégiés avec Moscou, aurait, selon plusieurs sources, visité la capitale émiratie en toute discrétion. Les détails de ce voyage et le but de son déplacement n’ont cependant pas été révélés par Damas, bien que certaines mauvaises langues prétendent que Jamil aurait approché les autorités à Abu Dhabi à propos d’un possible exil doré du président Bachar el-Assad avec les membres de sa famille, notamment son frère Maher, dont la femme vient d’accoucher d’un garçon prénommé Bassel! Jamil avait réussi, lors des dix derniers mois, à monter en puissance et à gagner la confiance du président syrien. A noter que la sœur de Bachar, Bouchra, séjourne avec ses enfants depuis septembre dernier à Abu Dhabi après l’assassinat de son mari le général Assef Chawkat.
Morsi hait Abdel Nasser plus que Moubarak
Le président islamiste égyptien Mohammad Morsi n’a jamais caché son mépris pour l’un de ses prédécesseurs, Gamal Abdel Nasser, qui avait entretenu des relations très tumultueuses tout au long de son règne avec les Frères musulmans. Résultat, depuis son élection il ne mentionne jamais l’ancien raïs sauf pour le critiquer, alors qu’il multiplie ses louanges d’Anouar el-Sadate. Cette attitude avait laissé le chef du mouvement nassérite, Hamdeen Sabahi, très amer à l’égard des Ikhwan, puisque c’est grâce à son soutien que Morsi a réussi à remporter d’un poil les dernières élections présidentielles. Entre-temps et alors que l’Egypte brûle et que le sang coule dans les rues de Suez, d’Alexandrie et du Caire, Morsi n’a pas trouvé mieux que de retirer la protection policière du tombeau de Gamal Abdel Nasser. Désormais, le mausolée situé au milieu du Caire, et visité par des dizaines de milliers d’Egyptiens et d’Arabes, est livré à lui-même. Les petites mesquineries, les Ikhwan semblent ne savoir faire que ça.
3780 kalachnikovs ont été saisies par les autorités yéménites dans un cargo en provenance de Turquie. Or, ce n’est pas la première fois que Sanaa parvient à confisquer de tels stocks sur des bateaux turcs, grâce notamment à l’aide des services de renseignements américains. Au cours des six derniers mois, trois cargaisons d’armes furent confisquées au moment même où les autorités yéménites venaient d’identifier un bateau transportant des armes iraniennes pour une destination toujours inconnue. Le Pays du Qat, qui connaît des troubles internes sans précédent depuis plusieurs mois, se trouve dans l’œil du cyclone puisque les mouvements proches d’al-Qaïda contrôlent de larges régions et que les rebelles houthistes proches de Téhéran demeurent toujours aussi méfiants. Si on ajoute à cela le fait que les provinces du Sud veulent l’indépendance, on voit bien que le travail du président de transition, Abd Rabo Mansour Hadi, ne sera pas aisé.
296000 barils de pétrole sont exportés chaque jour par la province kurde, selon le gouvernement central à Bagdad. Ce dernier a brandi ainsi le carton rouge face aux autorités kurdes qui vendent, selon le pouvoir central, en toute illégalité, ces quantités énormes d’or noir sans que cela ne rapporte un centime à l’Etat irakien. Nouri el-Maliki, opposé depuis de longs mois aux politiciens kurdes, a menacé toutes les compagnies étrangères, travaillant dans le secteur pétrolier de la province semi-indépendante, de représailles et de sanctions sans équivoque si elles ne faisaient pas marche arrière. Mais c’était sans compter sur la position intransigeante d’Arbil qui ne veut plus rien céder à Bagdad et qui assure que le Premier ministre actuel fait tout pour affaiblir et humilier la province kurde. L’heure du dialogue entre les deux camps ne semble toujours pas d’actualité vu que Massoud el-Barzani demande désormais la démission de Maliki comme condition préalable à tout rapprochement avec Bagdad. L’année 2013 sera encore une fois très chaude en Irak.