Magazine Le Mensuel

Nº 2887 du vendredi 8 mars 2013

general

Le mariage civil et le sacrement de l’Eucharistie

D’aucuns trouvent que certains membres du clergé jettent l’anathème sur les personnes qui optent pour le mariage civil, qu’ils se positionnent ainsi en tant que juges, et qu’en soutenant que les mariés civils n’ont pas droit aux sacrements de l’Eglise ils deviennent hérétiques. Assimilant ce fait à une excommunication, les détracteurs de ces religieux leur opposent les principes de liberté de conscience et de liberté des croyants; des croyants, il faut bien y insister!
Cet avis, un peu trop hâtif, mérite bien que l’on s’y arrête le temps d’un bémol.
Tout d’abord, pour tout chrétien, le mariage est un sacrement de l’Eglise et Seul le Seigneur Dieu peut unir ou désunir les couples, bien évidemment par le biais de ceux à qui il en a donné le pouvoir ici-bas (les prêtres).
Ensuite, pour recevoir les sacrements de l’Eglise, il faut être en paix avec Dieu, et pour qu’il en soit ainsi, il faut observer les enseignements du Saint Evangile, qui n’est que la transcription de la parole du Seigneur. Lorsque le prêtre rappelle que ladite parole est indivisible et n’a rien d’optionnel, il ne jette l’anathème sur personne et ne prononce aucune excommunication car, en l’occurrence, c’est la personne elle-même qui aura fait son «check out» de l’Eglise, dont les portes restent d’ailleurs grand ouvertes pour toute réintégration. Au demeurant, le caractère indispensable de cette paix avec Dieu sur toutes Ses recommandations est très explicite dans le passage sur l’accomplissement de la Loi (Matthieu 5,17-19). Et ladite paix étant rompue dès lors que le non-respect d’un seul des sacrements persiste, comme celui du mariage, on ne peut recevoir les autres sacrements, y compris celui de l’Eucharistie (le corps et le sang du Christ). Il convient de préciser à ce titre que le mariage civil, suivi de la cérémonie religieuse, prouve que l’on ne renonce pas au sacrement du mariage; mais il s’ensuit tout autant que le mariage civil ne peut être défendu que par les non-croyants et pour eux-mêmes, car autrement, à partir du moment où la parole de Dieu prime, quel intérêt pour un croyant de cumuler les deux cérémonies de mariage, à moins d’y être contraint par la loi des humains?
En conséquence, lorsqu’il applique la parole de l’Evangile, le prêtre ne juge personne. Et si nous sommes croyants et que nous le blâmons pour cela, c’est alors nous qui le jugeons, de surcroît sur le fait d’accomplir le b.a.-ba de sa mission!
En fait, le prêtre a de plus amples responsabilités qui découlent d’un mandat dont la charge est très lourde à assumer! Car Jésus-Christ lui a effectivement donné le pouvoir de lier et de délier, de remettre les péchés ou, au contraire, de ne pas accorder le pardon de Dieu (car c’est bien du pardon de Dieu qu’il s’agit et non de celui du prêtre mandataire) puisqu’Il a dit à saint Pierre: «Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux: quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié» (Matthieu 16,19), et à Ses disciples: «En vérité je vous le dis: tout ce que vous lierez sur la terre sera tenu au ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié». (Matthieu 18,18).
S’il en est ainsi, de quelle liberté s’agit-il?
La réponse à cette question est immédiate. Dieu a bien évidemment créé l’être humain libre de suivre la voie de l’Evangile ou d’aller en sens inverse. C’est bien sur cela que porte la liberté; bien entendu, avec les conséquences pouvant résulter de ce choix. C’est une liberté de répondre à l’appel du Créateur ou de l’ignorer, mais non de l’interpréter. Elle ne signifie pas que la parole de Dieu peut évoluer avec le temps de manière à imaginer qu’en passant de l’âge du silex à l’ère des télécommunications et de la mondialisation, le sens divin du mariage aurait cessé aujourd’hui d’en faire un sacrement, ou qu’à la faveur de cette modernisation, les prêtres du XXIe siècle auraient perdu le pouvoir exclusif de lier ou de délier. Le message de l’Evangile est constant; ce n’est ni une question d’époque, ni une question d’émancipation ou de capacité intellectuelle, ni une question de développement social ou scientifique! C’est tout simplement la volonté divine!

 

Par Christian Jeanbart
Master en affaires internationales

 

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