A la veille de la démission du Premier ministre, Najib Mikati, le gouvernement avait approuvé la grille des salaires. Il a adopté, en même temps, certaines mesures administratives contestées par le mouvement syndical qui considère qu’elles remettent en question les acquis des enseignants.
Autre sujet de mécontentement des syndicats: les nouvelles taxes imposées par le gouvernement pour financer la grille des salaires, des impôts indirects telle l’augmentation de la TVA de 10 à 15 % sur certains produits de luxe: le caviar et le saumon, l’alcool importé, les voitures de luxe, les téléphones portables et leurs pièces de rechange. Les frais de timbre, les factures du téléphone, les extraits d’état civil, les factures commerciales, les permis de construire, les licences de mise en bouteilles d’eau potable, les puits artésiens, les frais de notaire, la taxe de sortie des voyageurs, les lots gagnés à la loterie, les contraventions à la loi sur le bâtiment, les gains effectués sur les transactions immobilières et les frais de location de biens-fonds maritimes. Rien de tout cela n’y échappe. En revanche, aucune mention n’est faite d’une éventuelle politique d’austérité et de réduction des dépenses de l’Etat.
Le comité syndical s’est élevé contre ces taxations, considérant que le financement de la nouvelle grille des salaires ne doit pas se faire aux dépens des catégories sociales à revenu limité, ou de ce qui reste de la classe moyenne.
Pour les hommes d’affaires et les organismes économiques, ces nouvelles taxes auront des répercussions énormes sur l’économie et contribueront à hausser le taux d’inflation de presque 10%. Le gouvernement aura essayé de donner aux employés leurs dus gelés depuis une dizaine d’années à travers de nouvelles taxes qui influent sur toute l’économie. Autrement dit, il aura donné d’une main ce qu’il a retiré de l’autre.
Les téléphones portables
Ces taxes peuvent être classées sous différents groupes: les taxes acceptables, comme la hausse de la TVA de 10 à 15% sur les produits de luxe, pouvant faire entrer dans les caisses de l’Etat, selon les responsables, quelque 150 milliards de livres libanaises. L’augmentation de la taxe sur l’alcool importé près de 60 milliards de L.L. Le relèvement des taxes sur le timbre fiscal des licences de construction, plus de 600 milliards de L.L. Celui de 15% sur les taxes des ventes foncières qui rapporterait près de 200 milliards de L.L.
D’autres taxes touchent toute la population, telles celles qui sont imposées sur les téléphones portables et leurs pièces de rechange, les frais de timbre, les factures du téléphone, les extraits d’état civil, les factures commerciales, la taxe de sortie des voyageurs, les frais de notaire, qui rapporteront, selon les estimations, près de 200 milliards de L.L. Les licences de mise en bouteilles d’eau potable, les puits artésiens rapporteront quelque 30 milliards de L.L.
Les règlements de contravention à la loi sur le bâtiment, les gains effectués sur les transactions immobilières et les frais de location de biens-fonds maritimes pourront rapporter 900 milliards de L.L environ.
En ce qui concerne l’étage Mikati, il n’a pas été clarifié, et les sommes qu’on peut en tirer ne sont pas calculées.
Les employés du secteur public et les enseignants ne sont pas près d’obtenir satisfaction, ils devront attendre que les mesures et la grille, telles que décidées, soient approuvées par le Parlement. En espérant qu’entre-temps les prix ne flambent pas.
Arlette Kassas
Réformes administratives
La nouvelle grille des salaires prévoit une réforme du temps de travail dans les administrations, fixé à 35 heures par semaine au lieu de 32. Les horaires du travail sont de 8 à 17 heures, avec une pause d’une heure à midi, et deux jours de congé hebdomadaire, les samedis et dimanches.
Au nombre des réformes introduites figurent la réduction du nombre des heures supplémentaires à 36 heures et les indemnités à 40 % du salaire, la réduction au mois d’août des vacances judiciaires, la réduction à cinq ans du nombre d’années supplémentaires de service des fonctionnaires parvenus à l’âge de la retraite et enfin l’arrêt de l’embauche dans les administrations.