La prévalence du cancer du côlon et les moyens de prévention ont fait l’objet d’une conférence sur le thème Alerte rouge, en référence aux saignements rectaux qui constituent le principal symptôme de cette forme de cancer.
Organisée dans le cadre du Mois international de sensibilisation au cancer colorectal, la conférence visait à mettre l’accent sur les symptômes de la maladie, mais aussi à lancer un appel pour ne pas les ignorer. Et pour cause, le cancer colorectal est la troisième forme de cancer la plus fréquente au Liban, après les tumeurs du sein et du poumon. Le cancer colorectal constitue également la deuxième cause de décès par le cancer, sachant qu’il peut être prévenu. Le taux de guérison est élevé, notamment lorsque le cancer est détecté et traité à un stade précoce. «Les gens ignorent souvent les symptômes du cancer colorectal, estimant qu’ils sont insignifiants, ce qui retarde le diagnostic et le traitement de la tumeur, souligne le Dr Fadi el-Karak, oncologue. Les techniques de prévention comprennent des examens de dépistage réguliers, une alimentation saine et de l’exercice physique assidu. Le traitement du cancer colorectal repose généralement sur une intervention chirurgicale. Celle-ci est souvent accompagnée d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie. Quelque 80 à 90% des patients guérissent et retrouvent une vie normale, lorsque le cancer est détecté et traité à un stade précoce. Le taux de guérison baisse à 50% ou même moins si la tumeur est diagnostiquée à des stades avancés, d’autant que les premiers symptômes (comme la douleur abdominale) sont souvent confondus avec d’autres maladies».
650 nouveaux cas
Chaque année, près de 650 nouveaux cas de cancer colorectal sont détectés au Liban. A l’instar d’autres formes de tumeurs, il se développe en raison d’une combinaison de facteurs génétiques, biologiques et environnementaux qui interagissent. Le dépistage précoce de la tumeur réduit la mortalité liée au cancer colorectal, d’où l’importance de la sensibilisation. En effet, au stade précoce de la maladie, il est possible de détecter et d’enlever les polypes avant qu’ils ne deviennent cancéreux. De plus, une tumeur traitée à un stade précoce a plus de chance de guérir. Les facteurs-clés pour réduire le risque personnel de cancer du côlon sont le dépistage et la prise en charge des choix personnels du mode de vie. L’exercice physique régulier et les habitudes alimentaires saines sont efficaces pour réduire les facteurs de risque.
Le cancer colorectal, également connu sous le nom de cancer de l’intestin, du côlon et du rectum, peut se produire n’importe où dans le côlon ou le rectum. Le cancer se développe lorsque le processus normal de renouvellement des cellules qui tapissent l’intestin est interrompu. Une tumeur peut être enlevée si elle est détectée à un stade précoce. Toutefois, aux premiers stades, la maladie peut être asymptomatique. Dans certains cas, le cancer a déjà atteint d’autres parties du corps avant que le patient ne soit diagnostiqué. L’identification des facteurs de risque, la surveillance des changements symptomatiques et le dépistage constituent des éléments-clés pour vous aider à détecter et à prévenir le cancer colorectal. Le dépistage du cancer colorectal permet de détecter à la fois le cancer existant et les polypes (excroissances qui peuvent se transformer en cancer au fil du temps). L’extraction des polypes peut prévenir le développement du cancer du côlon.
NADA JUREIDINI
Prévenir la maladie
Abdel-Rahman Sabra, directeur national de Hoffmann-La Roche au Liban, a insisté sur l’importance de la campagne Alerte rouge pour sensibiliser la société à être plus soucieuse de sa santé: «La sensibilisation aux facteurs de risque, au diagnostic et aux options de traitement aide à sauver de nombreux patients. Le cancer colorectal se soigne bien s’il est détecté à un stade précoce. Le mois de sensibilisation à cette forme de tumeur revêt donc une importance particulière pour prévenir la maladie».