Ghazi Aridi conserve son rôle de médiateur
Après les nombreuses fuites médiatiques qui ont révélé des dissensions entre Walid Joumblatt et le ministre Ghazi Aridi, et mis en avant l’altercation verbale entre ce dernier et le ministre Waël Abou Faour à Moukhtara, le chef du Parti socialiste progressiste a veillé à se rendre à Aïn el-Tiné, accompagné de ses deux ministres, pour s’entretenir avec le président Nabih Berry des sujets de l’heure, de la loi électorale et des projets avancés à ce sujet. Joumblatt a ainsi voulu démentir les informations qui ont circulé en insistant sur la solidité des liens entre ses deux cadres. Comme il a voulu adresser un message à certaines forces locales du 8 mars, notamment le Hezbollah, et à d’autres régionales (la Syrie) selon lequel Aridi continue à endosser le rôle du médiateur chargé des relations entre ces forces et le seigneur de Moukhtara.
La présidentielle hante le CPL
Le général Michel Aoun est catégoriquement opposé à la prorogation du mandat de l’Assemblée et tient au déroulement des élections législatives, assurent ses proches. Si le général refuse de reconduire les députés dans leur fonction, c’est pour empêcher le renouvellement du mandat présidentiel et celui des chefs sécuritaires, notamment le commandant en chef de l’armée, Jean Kahwagi, comme l’ont perçu les visiteurs de Rabié. A la question de savoir pourquoi le Courant patriotique libre (CPL) continue à ignorer le projet électoral du gouvernement que les dix ministres aounistes ont approuvé, les proches de Rabié accusent la coalition du 14 mars d’avoir torpillé tout nouveau projet pour les législatives, à l’heure où le Bloc pour le Changement et la Réforme adoptait la loi orthodoxe rejetée par le 14 mars et le président de la République. D’après un député du Moustaqbal: «La principale hantise du général Aoun est de voir le président Michel Sleiman demeurer à Baabda, après le 25 mai de l’année prochaine».
Les FL pour un cabinet restreint
Dépêchée par le Dr Samir Geagea, une délégation des Forces libanaises (FL), formée de Dr Fady Karam et de l’ex-ministre Salim Wardé, s’est rendue à Moussaytbé pour transmettre au président du Conseil désigné le point de vue de leur parti sur la formation du gouvernement. Les FL souhaitent la mise sur pied d’un cabinet neutre, ne comprenant aucun ministre du 8 ou du 14 mars, capable d’œuvrer à l’organisation du scrutin et préfèrent que le gouvernement soit formé dans les plus brefs délais selon une formule restreinte de 14 ministres. Il faut mettre à profit l’unanimité dont jouit le président Tammam Salam, pensent-elles, pour faire pression sur certaines forces politiques qui ne veulent pas d’un gouvernement et encore moins des législatives.
Prorogation technique du Parlement
La prorogation technique du mandat parlementaire est un devoir, à la lumière des difficultés qui entravent le scrutin législatif en juin, quelle que soit la loi adoptée, c’est l’avis du député Robert Ghanem, président de la Commission de l’administration et de la justice. Le ministre de l’Intérieur, le général Marwan Charbel, avait déjà annoncé, il y a quelque temps, qu’il serait malaisé d’organiser le scrutin dans les délais constitutionnels pour des raisons en rapport avec les préparatifs administratifs et logistiques. A cette époque, certains politiques avaient critiqué Charbel qui s’était exprimé franchement. Or, la situation lui donne aujourd’hui raison. Il est donc obligatoire que l’Assemblée tienne une séance pour avaliser la prorogation technique. Mais, selon des sources informées, toute reconduction du mandat parlementaire sera impossible car elle sera contestée via un recours en invalidation, si jamais elle survient après une entente sur la loi électorale.
Le langage clair de Salam
Après la réunion de deux heures du Premier ministre désigné Tammam Salam avec le ministre Gebran Bassil, les informations véhiculées par les milieux du Premier ministre font état de la fermeté affichée par ce dernier sur sa vision du gouvernement en gestation, en ce qui concerne le nombre des ministres (24), sa nature ou encore sa mission, à savoir superviser les législatives. Il a aussi fixé les critères sur lesquels se fonde le choix des ministrables: non partisans, non candidats, non provocateurs… Le président Salam a également insisté sur la rotation des portefeuilles, précisant qu’il n’acceptera pas la monopolisation des ministères par un camp politique ou une confession. Avec tous ses visiteurs, il a utilisé un langage très clair.
Abbas Ibrahim à l’honneur
Le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Marwan Charbel, a décerné au directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, l’insigne honorifique du ministère au regard des efforts déployés et des services rendus au niveau de la modernisation et de l’équipement en nouvelles technologies de l’institution dont il est en charge. Le ministre Charbel a rappelé les exploits d’Ibrahim tant au sein de l’armée que dans sa direction, réfutant l’avis de ceux qui l’accusaient d’être sectaire. Le général Ibrahim a, pour sa part, précisé que les achèvements de la Sûreté générale n’auraient pu être réalisés sans l’appui du président de la République Michel Sleiman et du ministre Charbel.
FL/Boutros Harb: la tension demeure
Entre le chef des Forces libanaises, le Dr Samir Geagea, et le député Boutros Harb, le climat reste tendu. A l’origine de cette tension, l’adoption par les FL du projet de loi orthodoxe à la réunion des quatre pôles et des membres de la Commission de Bkerké. Réunion à laquelle Harb n’avait pas été convié. Les âmes de bonne volonté du 14 mars tentent de régler l’affaire mais sans résultat. Certaines personnalités du Moustaqbal cherchent à tourner la page et souhaitent apaiser les tensions en convoquant la coalition à une réunion à la maison du centre-ville. Le député Sami Gemayel, quant à lui, a dénoncé le manque de coordination et de communication au sein du 14 mars et appelé à doter ces forces d’institutions qui seront chargées du suivi des dossiers.
Un cabinet «made in Lebanon»
Le président du Conseil désigné Tammam Salam déclare devant ses visiteurs que les consultations qu’il entreprend pour former le gouvernement visent à donner naissance à une formule «made in Lebanon». Ses proches indiquent que Salam maîtrise bien son dossier et possède toutes les données. Au chapitre des noms, le Premier ministre dit posséder une liste de plus de 200 personnalités toutes confessions et tendances confondues, issues de divers secteurs, des citoyens appréciés qui ont réussi dans leurs milieux respectifs. En réponse à ceux qui l’ont blâmé pour ne pas les avoir consultés, et accusé de vouloir composer un cabinet du fait accompli, les visiteurs de Salam répondent que toutes ces fuites ont pour but de saboter sa mission dont les choix sont déjà fixés.