De tout temps, les créations de Backes & Strauss s’inspirent de l’héritage britannique. Qu’il s’agisse de ses garde-temps ou de ses pièces de haute joaillerie, Backes & Strauss est à l’origine de montres serties au design résolument contemporain. Une rencontre inédite avec son directeur général.
Fondée en 1789, Backes and Strauss est la société de diamants la plus ancienne du monde.
Son directeur général, Vartkess Knadjian, est né en 1955 à Addis-Abeba, en Ethiopie. Fils de l’horloger officiel de la cour impériale de l’empereur Hailé Sélassié, il parle de son expérience dans le monde du diamant. «Cela fait quarante ans que je travaille dans l’industrie du diamant. Je peux vous dire que le danger consiste à devenir blasé», dit-il.
Décrivant la rare beauté du diamant, Vartkess Knadjian révèle le secret de son rapport à ces pierres précieuses. Relation basée principalement sur l’émotion depuis 1976, Knadjian explique qu’à cette époque, l’industrie du diamant était encore très peu répandue, très mystérieuse, très cloîtrée. Après avoir suivi une riche formation à Antwerp, Vartkess apprend à polir le diamant. «L’habileté d’un tel travail, selon lui, consiste à conserver autant que possible le poids initial du diamant. Ainsi, avec 100 carats de diamant brut, ce dernier est susceptible de perdre 50% de son poids originel après polissage, et nous ne nous retrouvons donc en fin de compte qu’avec 50 carats de diamant poli».
Dans le même ordre d’idées et à la question de savoir ce qu’est l’art de l’Ideal cut, Knadjian répond que ce n’est ni la couleur du diamant, ni sa taille, ni sa pureté qui font de lui un joyau parfait. Le diamant idéal est celui qui, taillé dans des proportions idéales, absorbe et réfléchit un maximum de lumière. C’est donc en s’inscrivant dans ce labeur que Backes and Strauss réussit à combiner l’art et la science de la lumière et du temps, tout en respectant la volonté des fabricants de montres, si bien que lorsque la société de diamants s’est alliée à Franck Muller, maître des complications dans l’horlogerie, un seul principe primait: celui selon lequel l’horloger et le polisseur de diamants devraient être mathématiquement très précis et travailler de manière extrêmement méticuleuse.
Le diamant, l’œuvre de l’homme
Qu’en est-il des conditions de travail dans les mines? Knadjian indique que la compagnie Backes and Strauss essaie de s’adapter autant que possible aux principes éthiques. «Nous achetons des diamants bruts en provenance des grandes maisons minières, et ces sociétés sont très fortement attachées à ces principes. Nous avons également lancé, l’année dernière, une initiative avec l’Onu pour soutenir la campagne Blue Heart dont l’objectif est de mobiliser le soutien et d’encourager les gens à agir contre la traite des personnes». C’est dans le cadre de cette initiative que Backes and Strauss, qui s’engage à respecter de manière très stricte toutes les réglementations internationales, a créé une montre portant le nom de Victoria Blue Heart.
Les marchés en croissance dans le futur
«Alors que le monde a les yeux braqués sur l’Est, la Chine et l’Extrême-Orient, ma perspective à moi consiste à considérer l’amélioration nette qu’on peut constater dans les pays d’Amérique du Sud, d’Afrique, etc. Nous allons être témoins dans les prochaines vingt années d’une augmentation du nombre des consommateurs dans l’industrie de luxe. Comme vous le savez, l’industrie du diamant est très intensive en capital, et il vous faut presque un an pour voir votre investissement en diamants rapporter des bénéfices. Quand vous achetez des diamants bruts en provenance des grandes maisons minières, vous payez en espèces et il vous faut ensuite deux mois pour polir les diamants. Le troisième mois sera consacré à la préparation du diamant puisque vous obtenez différentes couleurs, avant que celui-ci ne soit vendu sur le marché».
C’est parce que Vartkess Knadjian a toujours «[l’espoir de débrouiller le mystère, qu’il l’aime passionnément]».
Natasha Metni