La guerre de succession est ouverte
L’Irak s’est habitué à l’absence du président Jalal Talabani, qui n’a plus été aperçu en public depuis l’année dernière. Bien que le rôle du président de la République soit honorifique en Irak, ce poste, réservé après l’invasion américaine et la chute du régime de Saddam Hussein aux Kurdes, demeure très convoité. Pendant que la classe politique évite d’aborder le sujet qui fâche, la magistrature s’en mêle, ordonnant au Parlement d’élire un nouveau chef d’Etat. Selon les juges, le poste est vacant puisque Talabani n’exerce aucune de ses fonctions depuis sa dernière hospitalisation. Frayeur chez les Kurdes qui n’ont toujours pas trouvé de remplaçant, alors que le Premier ministre, Nouri el-Maliki, se frotte les mains car c’est le vice-président, Khodeir el-Khozaei, qui assume les fonctions présidentielles. Il faut rappeler que ce dernier est membre du parti Daawa…. comme Maliki.
Un professeur puni
En Egypte, sous le règne des Frères musulmans, ce ne sont pas les élèves qui sont punis, mais les enseignants. Ihab el-Salamouli, professeur d’anglais, a été suspendu de son travail après avoir été interrogé pendant de longues heures par la police. Son crime est d’avoir «insulté» le président de la République. L’instituteur avait en effet demandé à ses élèves de traduire la phrase suivante: «Un mouton ne devient pas roi». Les autorités compétentes ont estimé que c’est le président Mohammad Morsi qui était visé par ces propos. Fureur au palais présidentiel qui a ordonné au ministre de l’Education d’appliquer les sanctions adéquates contre ce professeur.
Issam el-Haddad le conseiller spécial du président égyptien pour les Affaires étrangères, s’est fait remarquer à l’occasion de sa dernière visite à Ankara durant laquelle il s’est entretenu avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Sa montée en puissance s’est faite aux dépens du ministre des Affaires étrangères, Mohammad Kamel Amr, qui s’est vu écarté depuis le voyage du conseiller dans la capitale turque. Issam el-Haddad, membre influent de la confrérie des Frères musulmans voit son avenir en rose et pourrait remplacer au prochain remaniement gouvernemental le ministre actuel.
Omran el-Zohbi le ministre syrien de l’Information, est bien connu pour sa langue de bois et son franc-parler. Son dernier exploit: avoir reçu en grande pompe Ahmad Spider, un Egyptien inconnu de 25 ans. Celui-ci a tenté de se faire une réputation en attaquant sévèrement la révolution dans son pays et en insultant les rebelles syriens et tous les mouvements nés au lendemain du Printemps arabe. Le jeune homme est ainsi devenu la star des chaînes de télévision de l’Etat syrien qui le reçoivent chaque semaine afin qu’il puisse étaler ses insultes aux émirs du Golfe, notamment le souverain du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, sans nulle retenue. Peut-on ainsi dire qu’il n’y a pas de liberté d’expression au Pays des Omeyades?
Division au gouvernement israélien
Lors des longues et fructueuses négociations menées par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avec ses ministres, en vue de réduire le déficit budgétaire pour l’année 2013, le ministre des Finances a proposé une solution miracle: augmenter les taxes imposées aux Palestiniens. Or, ceci représenterait une violation des accords économiques de Paris, signés en 1994, qui n’est pas passée inaperçue du côté de la ministre de la Justice, Tzipi Livni. Celle-ci a rejeté l’idée, ajoutant que cela constituerait une gifle aux efforts entrepris par le secrétaire d’Etat américain John Kerry qui tente de relancer les négociations de paix, mais toujours sans grand succès. Les analystes ont noté que Bibi s’est abstenu d’intervenir dans ce débat houleux.
Washington courtise Rabat
Les relations entre les Etats-Unis et le Maroc ont connu leur âge d’or sous le règne du roi Hassan II. Le fils de ce dernier, le roi Mohammad VI, a eu plus de mal à garder la confiance des Américains à la fin de la guerre froide et suite au manque d’intérêt américain pour le Maghreb durant les huit années du mandat de George Bush. Résultat, Washington a critiqué ouvertement, et pour la première fois, la position marocaine sur le dossier du Sahara occidental, ce qui a provoqué la colère des responsables marocains, qui ont répliqué avec une virulence inhabituelle. Ils ont appelé l’Oncle Sam à se mêler de ses propres affaires et accusé le diplomate américain Christopher Ross d’avoir perdu son impartialité. Panique à Washington qui ne veut pas perdre un allié aussi influent au moment où une guerre est menée au Mali contre Aqmi. C’est ce qui expliquerait l’invitation adressée par le président Barack Obama au roi Mohammad VI de visiter la Maison-Blanche à l’occasion d’une conversation téléphonique très remarquée.
Les islamistes divisés!
Les déclarations de l’ancien ministre turc des Affaires étrangères Yaşar Yakış, membre du Parti pour la Justice et le Développement, ont choqué le gouvernement turc. Les explosions qui ont déchiré la ville de Reyhanli n’auraient pas, selon lui, été commanditées par le régime syrien. Il a ainsi déclaré: «Damas n’a aucun intérêt dans cette affaire et les accusations qui lui sont adressées sont pour le moins superficielles». Il a ajouté que certains pays qui veulent voir la Turquie impliquée dans le conflit syrien pourraient en être les vrais commanditaires. Ces déclarations surviennent au moment même où les islamistes au pouvoir assurent que le président syrien Bachar el-Assad est responsable de ces actes meurtriers, menaçant le gouvernement de Damas d’une réponse violente. C’est la première fois qu’une dissension apparaît entre les membres du parti du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Est-ce un cas isolé?
Pas de Printemps arabe à Nouakchott
Quelques heures après l’annonce faite par le chef du Parlement mauritanien, Massoud Ould Boual Kheyr, au sujet de l’accord conclu entre opposition et majorité pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, la déception a prévalu. Le général Mohammad Ould Abdel-Aziz, chef de l’Etat, a dénoncé cette annonce en refusant la formation d’un tel cabinet. L’homme fort de Nouakchott n’envisagerait en aucun cas de partager son pouvoir avec quiconque, et surtout pas avec l’opposition. Pourtant, les membres de son parti avaient donné leur feu vert à un tel partenariat mais c’était sans compter sur cet ancien militaire, qui refuse tout compromis et n’aime négocier qu’en position de force. En réponse, l’opposition a menacé de boycotter les prochaines élections parlementaires prévues pour le mois de septembre car elle n’a aucune confiance dans le gouvernement actuel.
En pointillé…
La rue soudanaise est en ébullition. Plusieurs manifestations ont eu lieu dans la capitale Khartoum, toutes sévèrement matées par les forces de l’ordre. Les participants ne lançaient pourtant pas de slogans politiques, mais s’opposaient à la dernière décision gouvernementale de vendre d’énormes parcelles de terre à des richissimes hommes d’affaires venant des pays du Golfe. Les Soudanais, qui font face à une nouvelle année de sécheresse, ne comprennent pas pourquoi leur gouvernement vend les terrains agricoles les plus convoités, puisque bordant le Nil, alors que le peuple traverse une période difficile. Ce phénomène est en expansion sur le Continent noir, le géant chinois ayant été le premier à ouvrir le bal en envahissant économiquement des pays tels que la Tanzanie et l’Ethiopie.
Les salafistes tunisiens appellent au jihad
Le chef du mouvement salafiste tunisien Ansar al-charia, le cheikh Seif Allah Ben Hocine, mieux connu sous le nom d’Abou Ayadh, a menacé de déclarer la guerre sainte contre le gouvernement de son pays si la charia n’était pas appliquée sur-le-champ. Il a ainsi menacé: «Nous mènerons une guerre sans relâche, telle celles que nous avons menées en Afghanistan, en Irak, en Tchétchénie, en Bosnie et en Syrie, si les dirigeants actuels ne changent pas leur politique». Le chef très controversé d’Ansar al-charia, recherché par les autorités pour son implication dans l’attaque contre l’ambassade américaine à Tunis, est en cavale et, selon des analystes, il aurait trouvé refuge à la frontière avec l’Algérie. Ses menaces doivent cependant être prises très au sérieux, Abou Ayadh n’étant pas connu pour être un tendre.
1,3 milliard de dollars est la valeur des investissements qataris en Grèce. La petite principauté perçoit le pays d’Aphrodite et de Zeus comme étant sa porte d’entrée en Europe. C’est pourquoi les Qataris ont acquis des parts dans l’aéroport d’Athènes et dans le principal port du pays. Ces investissements ont poussé le gouvernement grec à tenter de mettre en place d’autres échanges dans les domaines culturel et sportif. Ainsi, le ministère de la Culture a envoyé deux statues de l’époque romaine pour être exposées à Doha. Seul problème, les deux Apollons grecs étaient nus, ce qui a embarrassé les organisateurs, le Qatar obéissant à la doctrine wahhabite. La sentence est donc tombée et des ordres ont été donnés de couvrir les parties intimes avec du tissu noir. Mais c’était sans compter sur le courage et la ténacité du ministre grec de la Culture, Konstantinos Arvanitopoulos, qui a demandé que les deux statues soient rapatriées car il en allait de l’honneur de son pays.
4 milliards de shekels est le montant de la réduction du budget de la Défense israélienne pour l’année 2013. C’est du moins ce qu’avaient envisagé les ministres actuels qui font face à des pressions énormes de la part des organisations financières internationales, pour diminuer leurs dépenses. Or jusqu’à récemment, il était impossible d’oser s’attaquer à la toute-puissante institution militaire, qui voyait son budget augmenter d’année en année. Mais le réalisme politique a eu le dernier mot et le nouveau ministre de la Défense, Moshé Yaalon, ancien chef d’état-major, semble près de trouver un compromis. Seule surprise, le parti d’extrême droite Beit Yehoudi a apporté son soutien à ce projet, bien que par le passé, les extrémistes aient toujours refusé tout débat à ce sujet qui touche à l’intérêt de la sécurité nationale de l’Etat d’Israël.