L’annonce de la création du «Tayyar Ahl el-Sunna» au Liban confirme la fragmentation structurelle des forces salafistes wahhabites locales, comme le dit une source islamique informée. Selon les informations qui ont circulé, ces forces n’auraient pas réussi à s’entendre sur les noms de leurs candidats aux législatives. Ce nouveau groupe a vu le jour après que le cheikh Salem Rafeï et le cheikh Daï el-Chahhal eurent échoué à absorber le courant wahhabite actif à Saïda et dans la Békaa, et même à Tripoli. Les deux dignitaires tripolitains n’ont pas pu imposer leur parrainage politique à cheikh Ahmad el-Assir, ainsi qu’à d’autres chefs religieux de la même mouvance qui ont torpillé le regroupement de tous les groupes wahhabites dans un seul parti qui aurait pu concurrencer les pôles sunnites traditionnels. Les pressions dues aux offres alléchantes d’un pays influent du Golfe, à travers le cheikh Rabih Haddad, pour unifier ces forces sous une même ombrelle se poursuivent, ajoute la source et l’annonce de la création du «Tayyar Ahl el-Sunna» et l’institution d’un Conseil scientifique et administratif chargé d’analyser les fatwas et de mener les contacts ne seraient qu’une tentative visant à alléger ces pressions, surtout que le Comité des Ulémas musulmans du Liban a vu le jour, il n’y a pas longtemps. Comment ces deux entités similaires vont-elles coexister? S’interroge la source qui rappelle l’existence aussi du mouvement de la «Résistance libre» créé par le cheikh Assir.