Walid Joumblatt a franchement dit à Tammam Salam qu’il est désormais inacceptable que le statu quo gouvernemental se prolonge, lui rappelant que 124 députés l’ont désigné comme Premier ministre. C’est pourquoi, il ne faut pas rater cette rare occasion qui pourrait ne plus se reproduire. Il a poursuivi, maintenant que l’ajournement des élections est chose certaine, il est nécessaire de composer un cabinet fort, en soulignant que la formule 8×3 à laquelle le président Salam est attaché ne convient pas au Hezbollah qui insiste sur l’obtention du tiers de blocage. Le leader druze a alors demandé à Salam son avis sur une formule accordant au Hezbollah un ministre-roi calculé sur le quota des centristes. Mais ce dernier est demeuré catégoriquement opposé à l’octroi d’un tiers de blocage même déguisé. Devant l’inflexibilité du Premier ministre, le chef du PSP lui a alors soumis une nouvelle équation (6+9+9) soit 9 ministres pour le 14 mars, 9 pour le 8 mars et 6 pour les centristes. Salam a demandé un délai lui permettant de faire de plus amples consultations à ce sujet avec le 14 mars en général, le président Saad Hariri en particulier, et surtout avec le président de la République, le général Michel Sleiman.