Les hommes d’affaires libanais ont l’entrepreneuriat dans le sang. Astana, la capitale du Kazakhstan, est en plein essor depuis 15 ans. Et les Libanais accompagnent cette jeune ville dans son évolution. Le Kazakhstan connaît depuis le début des années 2000 une moyenne de croissance économique annuelle de près de 10%. Cet ancien pays de l’Union soviétique, devenu indépendant en 1990, avait connu des débuts particulièrement difficiles avec un taux d’inflation significativement de l’ordre de 3 000%. Cet Etat a été classé par plusieurs agences internationales de notation comme le pays le plus rapide à travers le monde en termes de croissance économique.
Lors d’une rencontre avec l’ambassadeur du Liban au Kazakhstan, Vazken Kaulakian, en poste depuis 2007, le diplomate a indiqué que la colonie libanaise dans son pays d’accréditation représente aujourd’hui quelques milliers de personnes, mais il s’agit surtout d’une diaspora formée de Libanais professionnels dans le planning et la construction, qui ont remporté de grands projets d’infrastructure. Trois grandes compagnies libanaises d’entrepreneuriat ont pignon sur rue à Astana: les méga-sociétés CCC, Dar al-Handasah et Khatib & Alami. Youssef Farès, directeur à Dar al-Handasah, qui se trouve depuis plusieurs années sur place, a révélé que la société libanaise a remporté l’appel d’offres sur base d’un cahier de charge extrêmement strict et concurrentiel des études de consultation puis, dans une étape ultérieure, la supervision des travaux de construction de la voie ferroviaire de 60 km qui passe dans la capitale kazakhe. Cette voie ferroviaire relierait la Chine à la Turquie. Il a souligné la difficulté d’obtenir un permis de travail à Astana, affirmant que le recrutement d’un Libanais par leur compagnie nécessite d’abord la publication d’une offre d’emploi dans le Journal officiel et de donner la priorité aux Kazakhs. Si les qualifications requises ne sont pas remplies par un local, un Libanais pourrait alors être recruté à condition que Dar al-Handasah s’engage à former un remplaçant kazakh à l’avenir.
Le paysage de l’emploi est différent pour la compagnie CCC. Celle-ci vient de remporter l’exécution du projet «Abu Dhabi Plaza» après que la société turque, Bawtar, eut été contrainte de se retirer pour des raisons liées à la mise en œuvre du contrat de construction. Le projet d’un coût global d’un milliard deux cents millions de dollars, consiste en l’édification de complexes résidentiels et de centres commerciaux. Jamal Jaafar de la CCC a déclaré que le projet sera exécuté en joint-venture avec la société Arabtec, et que trois cents Libanais bénéficiant de formations académiques diverses sont attendus d’ici la fin du mois de juillet pour rallier le personnel de la CCC à Astana. «Le contrat signé avec les actionnaires du projet, formé de cinq investisseurs émiratis et de deux Kazakhs, stipule que la CCC a le droit d’employer des Libanais dans une proportion de 30% contre 70% pour les Kazakhs», précise Jamal Jaafar. Les travaux d’infrastructure d’Abu Dhabi Plaza seraient achevés en septembre 2017.
A part les trois compagnies d’ingénierie, il existe la société A. Abella pour le catering, dont la gestion est confiée en ce moment à des ressortissants saoudiens. Astana a remplacé l’ancienne capitale Almaty, conformément à un décret présidentiel promulgué il y a 15 ans, étant plus centrale sur un plan géographique compte tenu de l’immensité de la superficie du Kazakhstan. Un détail intéressant à signaler est le fait que l’économie du pays est à 80% gérée par le secteur privé. En revanche, le gouvernement a entrepris des investissements publics énormes pour doper le cycle économique.
Liliane Mokbel, Astana
Bourse de Beyrouth
Chute de 33% de l’activité
Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a promis un coup d’envoi des marchés financiers prochainement pour doper le financement des entreprises, alors que dans le même sens s’est inscrit l’appel du président du Rassemblement des chefs d’entreprises libanais (RDCL), Fouad Zmokhol, à la prise en considération du projet d’autorisation d’émission par les PME d’actions préférentielles. Mais en attendant, il faut gérer d’une manière raisonnable l’économie réelle du pays. L’activité de la bourse de Beyrouth (BSE) a enregistré une chute abyssale de l’ordre de 33% au cours du premier semestre par rapport à la même période de l’année dernière.
♦ Le nombre des actions échangées a régressé de 32,7%, passant de 29 847 176 au premier semestre de 2012, à 2 081 463 sur la même période de 2013.
♦ Le nombre des actions échangées a régressé de 32,7%, passant de 29 847 176 au premier semestre de 2012, à 2 081 463 sur la même période de 2013. En termes de valeur des transactions, celle-ci a reculé de 33,4%, soit de près de 76,8 millions de dollars. La valeur des transactions s’était élevée à 229,2 millions de dollars de janvier à juin 2012, alors qu’elle a représenté 152,4 millions pour la période correspondante de l’année en cours.
♦ Le nombre des actions échangées a régressé de 32,7%, passant de 29 847 176 au premier semestre de 2012, à 2 081 463 sur la même période de 2013. Pour ce qui est de la moyenne des transactions conclues en rythme journalier, elle s’est contractée de 31,5%, passant de 248 700 à près de 170 200. Quant à la moyenne de la valeur des échanges d’actions effectués par jour, elle a baissé de 32,3%, passant de 1 911 000 dollars à environ 1 292 000.
♦ Le nombre des actions échangées a régressé de 32,7%, passant de 29 847 176 au premier semestre de 2012, à 2 081 463 sur la même période de 2013. La valeur du marché de la BSE a totalisé 10,244 milliards de dollars, à juin 2013, tandis qu’elle était de 10,068 milliards au premier semestre de 2012, soit une hausse de 1,7%. Cet accroissement est dû à la hausse de la valeur de certaines actions cotées, notamment celle des actions bancaires telle la valeur des actions Audi Bank qui s’était accrue de 9,9% au 1er semestre 2013, de celle de Blom Bank, qui s’était améliorée de 11,4%, la stabilité de la valeur des actions de Byblos Bank et Bank of Beirut et l’amélioration de la valeur des actions de la Banque libano-française de 2,2%.
♦ Le nombre des actions échangées a régressé de 32,7%, passant de 29 847 176 au premier semestre de 2012, à 2 081 463 sur la même période de 2013. La valeur de l’action Solidere a reculé de 12% vu son lien avec la situation du secteur de l’immobilier, qui a enregistré une baisse du nombre de nouveaux projets.
La publication des résultats financiers du secteur bancaire commercial qui ont reflété une consolidation du total des actifs, enregistrant une croissance de 8,11% sur un an à mai 2013, aurait empêché une fluctuation aiguë de la valeur des actions bancaires dans un environnement d’instabilité à la fois sécuritaire et politique. Les avoirs des banques commerciales ont donc totalisé 156,61 milliards de dollars à la fin du cinquième mois de l’année en cours, ou une progression de 3% depuis fin 2012. Les créances du secteur privé résident ont représenté 24,9% du total des actifs et se sont accrues de 2,87% depuis le début de l’année à fin mai, totalisant 38,93 milliards de dollars, contre une plus rapide croissance de 4,8% sur la même période un an auparavant. En termes de passifs, les dépôts des clients résidents ont progressé de 2,68% au cours des cinq premiers mois de 2013, atteignant 103,61 milliards de dollars, alors que les dépôts du secteur privé non résident se sont accrus de 9,74% de janvier à mai 2013, totalisant 26,43 milliards de dollars.
Du côté de Solidere s.a.l., la compagnie a publié ses résultats financiers audités pour l’exercice 2012, révélant un profit de 16,04 millions de dollars, alors que ceux-ci étaient de 162,58 millions en 2011. Sur la base du communiqué distribué à la presse, la valeur de ses transactions immobilières a plongé de près de 80%, à 49,58 millions de dollars au cours de 2012, tandis qu’elle avait totalisé 241.72 millions en 2011. Par contre, Solidere a enregistré une hausse sur un an de 9% en termes de valeur des loyers perçus.
Liliane Mokbel