La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune du système nerveux central. Non traitée, cette maladie cause de nombreux problèmes physiques et mentaux. Explications avec le Dr Bassem Yammout, neurologue et directeur de la recherche clinique pour la SEP au Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth.
La sclérose en plaques est une maladie neuro-inflammatoire et neuro-dégénérative menant à l’accumulation des invalidités et à une perte des tissus cérébraux. Lorsqu’une personne en est atteinte, elle peut connaître de nombreux problèmes physiques et mentaux, notamment la baisse du contrôle et de la force musculaire, de la vision, de l’équilibre, de la sensation et des fonctions mentales. Les premiers symptômes sont généralement des troubles visuels et auditifs. Plus tard, lorsque la maladie progresse, une faiblesse, une perte partielle des mouvements, une spasticité et des troubles cognitifs peuvent apparaître. Les nouveaux traitements disponibles permettent une meilleure qualité de vie aux patients qui souffrent de la SEP. «Les données des essais cliniques et notre expérience locale du premier traitement oral lancé en 2011 ont constamment démontré un impact positif sur les indicateurs-clés de la sclérose en plaques – taux de rechutes annuels, perte du volume cérébral (atrophie cérébrale), nombre des lésions au niveau du SNC, progression de l’invalidité et adhérence au traitement, en comparaison avec le traitement standard, interféron. L’amélioration de ces indicateurs-clés a abouti à de meilleurs résultats cliniques et, par conséquent, à une meilleure qualité de vie. Les thérapies orales et intraveineuses, actuelles et futures, avec des profils d’efficacité et de sécurité encourageants, sont également ajoutées à notre arsenal thérapeutique de sclérose en plaques», explique le Dr Bassem Yammout à l’occasion d’une table ronde organisée par Novartis à l’intention des médias pour mieux comprendre la maladie. «De nouvelles constatations montrent l’effet de ces traitements sur les indicateurs-clés de la SEP, lorsqu’ils sont administrés lors des premières phases de la maladie», ajoute le Dr Yammout.
Sensibilisation à la maladie
La sclérose en plaques altère la qualité de vie de chaque patient de manière unique et différente. Approximativement 2 000 Libanais vivent avec la sclérose en plaques, d’où l’importance des sociétés locales de SEP dans la sensibilisation à la maladie et dans le soutien des patients afin de faire face aux défis quotidiens. «La plupart des personnes souffrant de SEP sont toujours en mesure de vivre normalement et d’effectuer leurs tâches quotidiennes. Bien entendu, la sclérose en plaques se manifeste différemment pour chacune d’elles, et peut être imprévisible. Mais les patients atteints de SEP sont proactifs, positifs et ne se laissent pas abattre par la maladie. Il n’y a aucune raison qui pousse à croire que la SEP ne peut être gérée. Nous tentons, au sein de la Société nationale de la sclérose en plaques au Liban (MSSL), de soutenir les malades aux niveaux sociaux, émotionnels et physiques de leur vie et celle de leurs familles», affirme pour sa part Elizabeth Boghossian de la MSSL.
Nada Jureidini
Témoignage
Agée de 29 ans, Lana Antakli est atteinte de la sclérose en plaques. Grâce aux nouveaux traitements et au soutien de ses proches, elle réussit à surmonter les problèmes liés à la maladie et mener aujourd’hui une vie normale. «Il est important de bien s’informer sur la SEP, dit-elle, pour comprendre ce que l’on ressent. J’avais des fourmillements dans les membres, des douleurs et ma vision baissait. J’étais très fatiguée et je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Les premiers temps n’ont pas été faciles, mais grâce au support de mes proches et aux soins médicaux que j’ai reçus, j’ai pu garder le moral. La Société de la sclérose en plaques au Liban nous offre également un soutien remarquable et nous aide à traverser cette période difficile. Les nouveaux traitements permettent aujourd’hui un meilleur contrôle de la maladie et assurent une meilleure qualité de vie. Ils empêchent ma maladie de progresser. L’important c’est d’avoir un bon suivi médical et de consulter au moindre
problème».