Magazine Le Mensuel

Nº 2909 du vendredi 9 août 2013

general

Beirut Jazz Festival. Talents d’ici et d’ailleurs

Le Beirut Jazz Festival se condense, cette année, sur deux soirées, deux concerts, emmêlant talents locaux et internationaux. Au programme, Tania Saleh et l’artiste belge Selah Sue. Les 5 et 6 septembre rendez-vous au Beyrouth Souks.

Vendredi 6 septembre
Beirut Blues Band, 20h30
Selah Sue, 21h30

«Elle est l’un des talents les plus prometteurs sur la scène belge». C’est de cette manière que l’ambassadeur de Belgique, Colette Taquet, présente Selah Sue. Elle n’a que 23 ans, et sa vie semble jusqu’à maintenant pareille à un conte de fées. Un conte de fées tout émaillé de notes, de musique, de talent, de chansons, de hits et de succès. Selah Sue c’est avant tout un timbre de voix très particulier, dégageant, tout à la fois, puissance et douceur, sensualité et force. Ses chansons, c’est elle qui les écrit, avec sa sensibilité d’âme écorchée. Depuis l’adolescence, avant même que l’idée de devenir chanteuse professionnelle ne l’effleure, elle avait pris l’habitude d’accoucher sur papier ses angoisses qu’elle grattait ensuite sur les cordes de sa guitare. Mais voilà, à l’ère de la technologie, à peine poste-t-elle quelques-unes de ses chansons sur sa page Myspace, qu’elles sont écoutées des dizaines de milliers de fois. Because Music lui propose aussitôt d’enregistrer un album. Elle accepte. Et les idées bien claires en tête, elle pose ses conditions, ses envies de collaboration. L’opus Selah Suesorti en 2011 comporte des collaborations avec le producteur Farhot, Cee-Lo Green, Meshell Ndegeocello, J. Cole, Jerry Wonder (producteur de The Scoredes Fugees)… Les compositions sont autant de hits, à l’instar de Raggamuffin, Crazy Vibes, This World, Crazy Sufferin Style… qui la révèlent au public et lui assurent la montée vers les sommets: Prince lui propose la première partie de son concert en Belgique, elle participe aux plus grands festivals en Europe, elle remporte le prix Constantin et l’European Borders Breakers Award. Et ce n’est que le début. Selah Sue impose son univers où s’emmêlent soul, reggae, dubstep… «Sous des dehors candides, elle accomplit une fascinante transgression spatio-temporelle: elle transporte la nu-soul des années 90 dans le Kingston des seventies avant de la ramener dans l’Europe du dubstep. Sophistiquée et directe à la fois, faisant toujours semblant de nous entraîner vers des sensations familières avant de nous pousser vers des parages inédits, Selah Sue est la meilleure chose qui pouvait nous arriver: elle redonne une âme à la soul, une âme heureuse».
En première du concert de Selah Sue, Beirut Jazz Festival présente le Beirut Blues Band, un groupe composé exclusivement de musiciens amateurs, dans le but de les unir autour de la passion pour la musique. Bruno Paoli au synthé, Tony Rizkallah à la basse, Fayez Rizkallah à la batterie et Kamal Badaro à la guitare et au chant interpréteront des morceaux de B.B. King, Elmore James, Big Bill Broonzy, Rolling Stones…

Billets: 100000 L.L., 75000 L.L., 60000 L.L. et 45000 L.L.

 

Jeudi 5 septembre
Tania Saleh, 21h

Faut-il encore la présenter? Tania Saleh, interprète, compositrice et artiste visuelle, trace son propre chemin sur la scène musicale underground et indépendante arabe depuis 1990. De son travail avec Ziad Rahbani, entre 1993 et 1996, tout autant dans ses pièces que dans ses albums, en passant par ses diverses collaborations avec différents musiciens et artistes libanais, comme Toufic Farroukh, Charbel Rouhana, Iman Homsy, Mounir Khauli, jusqu’à sa carrière solo. Une carrière qu’elle entame en 2002 avec la sortie d’un premier album qui contient autant de célèbres morceaux comme L’jilou l’jadidou, Bala ma nsammih, Alamieh… avant de sortir un deuxième opus, Wehdé, en 2011, un vrai coup de poing musical et engagé, avec des hits comme Wehdé, Ya wled, Omar wou Ali… Entre-temps, elle collabore également avec Khaled Mouzannar et Nadine Labaki pour la bande-son originale des deux films de la réalisatrice libanaise: Caramelet Et maintenant on va où?Avec sa voix douce et mélodieuse, mêlant la musique traditionnelle arabe aux sons de laquelle elle a grandi et les sons occidentaux qu’elle a choisis, Tania Saleh s’est imposée auprès de la nouvelle génération comme une artiste contestataire et résolument contemporaine. Ses textes reflètent ses préoccupations et ses angoisses face à notre société trouble, à l’amour, à la haine et à l’entre-deux. Sa musique suit le rythme de sa vie quotidienne et reproduit ses humeurs changeantes, créant ainsi un «melting-pot» de notes et de sensations. Tania Saleh se distingue également par l’approche visuelle qu’elle donne à tout son travail musical, entre dessins, croquis et animations. Un rendez-vous à ne pas rater.

Billets: 75000 L.L., 60000 L.L., 45000 L.L. et 30000 L.L.

 

 

 

 

Related

De Caserne en caserne. Une tradition qui se renouvelle

Tony Khalifé. Un journaliste qui n’a pas froid aux yeux

Walid Raad. L’artiste aux mains vertes

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.