Le tir des roquettes du sud du Liban vers le nord d’Israël a aggravé le danger. Bien qu’ayant accusé al-Qaïda d’être à l’origine de ce bombardement, l’Etat hébreu a riposté par un raid aérien contre une position du FPLP-CG, à Naamé.
Quatre roquettes sont tirées à partir de deux secteurs, de l’est et du sud de la ville de Tyr vers le nord d’Israël sans faire de victimes ni de dégâts matériels. Mais plus que l’impact sécuritaire, c’est le sens d’un tel acte qui fait couler beaucoup d’encre.
Des habitants de la région de Tyr disent avoir entendu quatre explosions. Les tirs déclenchent les sirènes d’alarme dans la région de la ville côtière israélienne de Nahariya. La police exhorte les habitants à demeurer à proximité des abris. L’armée israélienne a précisé que son système de défense antimissile Iron Dome avait intercepté l’une des roquettes entre Nahariya et la ville d’Acre. Cependant, toujours selon l’armée israélienne, aucune des roquettes n’a atterri sur le territoire israélien. Les projectiles ont pu tomber «dans la mer ou ailleurs».
L’Armée libanaise, qui a mené l’enquête, a découvert dans des vergers à environ 20 kilomètres de la frontière avec Israël, dans la région d’al-Haouch au sud-est de la ville de Tyr, quatre plateformes en bois utilisées en guise de lance-roquettes. Des informations ont filtré selon lesquelles une voiture Renault Rapid, de couleur rouge munie d’une plaque d’immatriculation falsifiée, aurait été vue à l’emplacement d’où les roquettes sont parties. Des sources sécuritaires autorisées ont affirmé que «les forces de sécurité libanaises ont trouvé des pistes importantes dans le cadre de l’enquête et assurent que les coupables ne sont pas libanais».
Les services compétents semblent douter de la responsabilité des Brigades Abdallah Azzam qui ont revendiqué l’attaque. Le but de ces roquettes est-il d’embarrasser le Hezbollah et de pousser Israël à riposter? Etait-ce un incident isolé ou une attaque programmée? Les réactions sont mitigées en Israël. Pour les uns, il s’agit d’un incident isolé, pour les autres, Israël doit prendre «très au sérieux» cette attaque. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu menace de riposter.
L’armée israélienne répond en général en bombardant l’emplacement des roquettes. Cette fois, la riposte a été différente. L’armée de l’air israélienne a mené un raid aérien sur la vallée de Naamé, avec pour cible une position du Front populaire de libération de la Palestine-commandement général, dirigé par Ahmad Jibril sans faire de victimes ni de dégâts.
Le Liban a condamné le tir des roquettes et les responsables ont estimé que cet incident était une violation de la résolution 1701 des Nations unies et de la souveraineté du Liban. Ils ont lancé des appels pour démasquer les responsables et les traduire en justice. Face à la riposte israélienne, le Liban souligne que «toute violation de la résolution 1701 est traitée selon le mécanisme mis en place par la Finul et non à travers des agressions directes violant la souveraineté du Liban». Le Hezbollah y voit «une violation dangereuse et flagrante de la souveraineté libanaise, et une preuve des mauvaises intentions de l’ennemi à l’égard du Liban».
Le but du raid israélien n’est pas de provoquer le Hezbollah, Israël l’avait innocenté du tir des roquettes, mais plutôt un message à l’Etat libanais et à l’Armée libanaise, afin qu’ils assument la responsabilité de tout acte du genre mené à partir du Liban. Des responsables israéliens ont vu dans l’attaque une tentative de les entraîner dans le conflit régional.
Arlette Kassas
Des roquettes israéliennes
Plusieurs roquettes non préparées pour être lancées ont été découvertes dans la région de Nassar entre les deux villages de Cana et de Deir Kanoun Ras el-Aïn. Des informations ont indiqué qu’elles dataient de la guerre de juillet 2006, et que des écritures en hébreu ont été découvertes sur certaines d’entre elles.
Par ailleurs, le système de défense antimissile Iron Dome a été conçu pour intercepter des roquettes de courte portée et des obus d’artillerie tirés de 4 à 70 km, similaires aux engins que le Hezbollah et le mouvement palestinien Hamas ont lancés sur le territoire israélien.