La Fondation Emile Bustani organise, le samedi 7 septembre, un symposium à l’hôtel Al Bustan à Beit Méri. De nombreuses personnalités libanaises, arabes et internationales sont invitées à débattre d’un éventail de sujets et à évoquer le parcours de la très grande personnalité que fut Emile Bustani qui a consacré l’essentiel de sa vie à l’essor de son pays et du Moyen-Orient. Rencontre avec Myrna Bustani, présidente de la fondation.
Quel est le but de ce symposium?
Nous organisons cette journée pour rappeler ce qu’a été Emile Bustani et son action. Cela peut éveiller chez eux l’idée que chacun est capable de faire ce que cet homme a fait.
Qu’est-ce qui le caractérisait?
C’était un travailleur acharné. Il consacrait au moins 18 heures par jour à son travail. Il avait une vision claire pour le Liban et pour les pays arabes. Il a disparu à 55 ans, mais cela ne l’a pas empêché d’accumuler les expériences et les contacts. Rien ne l’arrêtait. C’était un battant. A travers sa compagnie C.A.T. – The Contracting and Trading Company, il a contribué à la construction de l’infrastructure dans les pays arabes: l’Irak, Abou Dhabi, Dubaï, Koweït, Qatar et même le Nigeria. Il possédait un petit avion privé et se déplaçait d’un pays à un autre confiant dans l’avenir de cette partie du monde. A ses yeux, le Liban était le pionnier, le leader du monde arabe. Tout devait être centré à Beyrouth. Il était d’une intégrité reconnue. Il croyait dans le système démocratique, parlementaire et vouait une passion pour son pays. Pour lui, l’éducation est le meilleur moyen de développer les sociétés. La sienne a été subventionnée par des personnes et non par ses parents. Il avait perdu son père alors qu’il avait six ans et sa mère ne pouvait pas assurer les frais nécessaires. Dès qu’il a commencé à travailler, il a pris à son tour en charge des jeunes pour les aider à parfaire leur éducation.
Selon quels critères avez-vous choisi les
personnalités qui participeront à ce symposium
et les sujets à débattre?
Nous avons demandé, par exemple, à Tammam Salam de participer, son père et le mien étaient très liés. Il se souvient donc de cette époque. Georges Skaff a aussi beaucoup de souvenirs à partager. Maroun Bustani parlera de la famille dont mon père était si fier de faire partie. Salah Honein représente la nouvelle génération… nous profiterons de l’occasion pour remettre le «Award Emile Bustani» à Edgard Choueiri, un savant, un génie libanais qui travaille pour la Nasa et a qui inventé le fuel pour permettre aux fusées d’atteindre la lune. Il préside également l’Académie libanaise des Sciences dont le président honoraire est Fouad Siniora.
Propos recueillis par Danièle Gergès
Le programme du symposium
9h: Petit-déjeuner.
9h30: Discours de John Keane sur le thème La politique s’intéresse-t-elle toujours au concept de la vérité?
10h15: La politique libanaise: du village à la scène internationale. Les conférenciers: Tammam Salam, Marwan Hamadé, Georges Skaff, Salah Honein et Maroun Bustani. Modérateur: Paula Yaacoubian.
11h45: Un homme d’affaires et un entrepreneur. La fondation de la compagnie C.A.T.
Les conférenciers: Raya el-Hassan, Fouad el-Khazen, Talal el-Shaër, Azizi Syriani, Salim Nassar, Georges Zakhem, Ayman Asfari, Samir Lahoud et Georges Hage. Modérateur: Violette Balaa.
12h45: Pause-déjeuner.
2h: Son amour pour la vie. Son sens de l’humour, son charme insolent, son engouement pour le sport, pour la danse, pour le vin, pour le cigare cubain, son intérêt pour les animaux, sa sincérité envers son épouse Laura… Les témoignages de Samir Khalaf, Nina Jidedjian et Asma Andraos.
2h45: Un homme éduqué et philanthrope. Les conférenciers: Peter Dorman, Demianos Kattar, Georges Asseili, Issam Shammas, Ramsay Khoury, Nabil Djani, Sami Salman. Modérateur: Ayman Mehanna.
4h: Sa politique arabe et internationale. Les conférenciers: Mohammad Hassanein Heikal, Marwan
el-Moacher, sir Alan Munro, Richard Beeston, Mohammad el-Sammak, Marwan Iskandar.
Modérateur: Gisèle Khoury.
5h15: Discours de clôture par Philippe Khoury: Qu’est ce qui aurait changé si Emile Bustani était toujours vivant?
5h30: La remise du prix Emile Bustani.