L’un des problèmes majeurs de l’acquisition par des couples jeunes et moins jeunes d’un appartement résidentiel, devenu chronique, remonte au déphasage entre les prix de vente affichés et le pouvoir d’achat réel d’un grand nombre de clients. Tout simplement, relève un expert économique, les prix de vente réclamés sont déterminés par les promoteurs en fonction des revenus des couples expatriés, dont les niveaux de salaires sont loin d’être similaires à ceux appliqués au Liban. Cet état de fait, qui risque de durer encore longtemps vu la création limitée de nouveaux emplois en rythme annuel, reflète un déséquilibre aigu en termes de répartition du PNB entre les Libanais. Le nombre de ventes immobilières a diminué de 7,1% au premier semestre pour atteindre 31 943 opérations. En parallèle, la distribution du nombre de ventes immobilières par type montre que la demande demeure quelque peu en faveur des surfaces non bâties, lesquelles ont accaparé environ 54% du total, alors que les surfaces bâties ont représenté 46% du total en 2012.
Flux de capitaux
La crise chypriote a joué un rôle de catalyseur.
A malheur quelque chose est bon, comme dit le dicton. La crise chypriote, qui a secoué en début d’année le secteur bancaire de l’île, a encouragé le rapatriement de nombreux dépositaires de leurs fonds au Liban. Et c’est le flux de capitaux de l’étranger vers le Liban qui demeure jusqu’à nouvel ordre la principale manne du Pays du Cèdre. Sans ce phénomène, la balance des paiements du Liban aurait probablement affiché un solde plus mauvais. Ainsi, le déficit s’est rétréci, atteignant 957,2 millions de dollars à juillet 2013, alors qu’il avait totalisé 1,3427 milliard de dollars sur la même période un an auparavant. Le déficit enregistré par la balance commerciale a donc été compensé par l’affluence des capitaux et des transferts d’argent des expatriés à leurs familles.
Dans les chiffres, les dépôts des non-résidants en devises étrangères auprès des banques commerciales ont progressé de 26,6%, pour totaliser 23,81 milliards de dollars à juillet 2013, alors qu’ils ne représentaient que 18,81 milliards en juillet 2012. De toute façon, le déficit de la balance de paiement avait commencé à diminuer depuis 2012 en raison d’un flux d’investissements directs étrangers (IDE), qui a progressé de 8,66%, atteignant 3,787 milliards de dollars en 2012 contre 3,485 milliards en 2011. Pour rappel, l’année dernière, le Liban avait été classé en 3e position dans la région Mena comme destinataire IDE, derrière l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, selon l’Unctad, la conférence des Nations unies pour le commerce et le développement.
Liliane Mokbel