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Nº 2915 du vendredi 20 septembre 2013

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ECONOMIE

Investissements. La frappe contre la Syrie évitée, les marchés financiers respirent

Avec la baisse de la probabilité d’une frappe aérienne contre la Syrie, la tension qui prévalait sur les marchés de capitaux dans la région et au Liban, s’est quelque peu relâchée. Sur le marché de change local, la pression de la demande sur le billet vert, qui avait été traité auparavant aux taux les plus élevés de la fourchette de fluctuation de sa valeur, soit entre 1512 et 1514, a baissé, alors que l’intervention de la Banque du Liban (BDL) est restée limitée. Dans ce même prolongement s’est inscrit le recul de l’appétit sur les titres libanais à l’étranger, qui auraient perdu entre 1,5% et 2% de leur valeur à la mi-septembre. Ceci dit, les banques libanaises continuent de camper sur leurs positions en s’abstenant de souscrire aux bons du Trésor en livre libanaise, alors que les revenus de l’Etat et du Trésor sont en baisse soutenue. En revanche, la BDL poursuit l’émission de certificats de dépôts en dollars d’une durée de dix ans à un taux d’intérêt de 7,5% et des certificats de dépôts en livre d’une durée de douze ans et à un taux d’intérêt variant entre 9% et 9,25%.
Dans le cas du pire scénario, les milieux de la Banque centrale ont assuré que la BDL continuerait à assurer le financement des besoins de l’Etat et les salaires des fonctionnaires comme elle l’avait toujours fait pendant la guerre du Liban de 1975 et jusqu’en 1990.
Selon un rapport de Citi portant sur les éventuelles répercussions sur le Liban d’une frappe aérienne occidentale contre la Syrie, la crise qui secoue le voisin du Pays du Cèdre a déjà contribué à l’augmentation du risque-pays, alors que les agents économiques et l’Etat luttent pour le maintien d’un taux de croissance autour de 2%. Vu sous l’angle des investisseurs, le risque de défaut du gouvernement demeure «relativement stable», conduisant à une divergence croissante entre le risque-pays et le risque souverain. La notation stable des perspectives du risque souverain est sous-tendue par deux facteurs. En premier lieu, les finances publiques ne sont pas à des niveaux plus bas que ceux qu’elles avaient atteints avant le déclenchement des turbulences dans la région du Moyen-Orient. En deuxième lieu, le système bancaire local a les capacités et en même temps souhaite continuer à financer la dette de l’Etat, du fait qu’un défaut de paiement de ce dernier affecterait significativement le bilan des banques compte tenu que leur capacité de financement est renforcée par le flux continu des dépôts et la croissance de leurs réserves en cash. En conclusion, Citi a mis l’accent sur la résilience dont ont fait preuve les banques libanaises face à divers chocs précédents, ce qui pousse à écarter l’hypothèse d’une secousse qui pourrait déclencher un retrait substantiel des dépôts.
D’un autre côté, les banques libanaises opérant en Syrie ont réussi à se restructurer  de manière à améliorer leur statut financier au premier semestre de 2013. Les filiales des banques libanaises opérant en Syrie sont Bank Audi Syria, Bank of Syria & Overseas, Byblos Bank Syria, Bank Bemo Saudi Fransi, Fransabank Syria, Sharq Bank et Syria Gulf Bank. Toutes ces banques ont enregistré une progression incroyable des profits nets de 590,6% sur un an, à 127,80 millions de dollars à fin juin 2013. Cette croissance est en partie imputable à une hausse de 36,81% des revenus générés par les commissions et les frais de gestion des portefeuilles. Des revenus qui ont compensé la contraction des revenus générés par les intérêts, ceux-ci ayant reculé de 22,33 millions de dollars sur la période couverte. n

 

Liliane Mokbel

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