Vous avez évoqué de graves
informations concernant la situation à Tripoli. D’où les détenez-vous?
Je vis à Tripoli et, depuis deux ans, je suis de près ce qui s’y passe. Nos observations et nos remarques n’ont pas été prises en considération. La ville vit une situation dangereuse. Nous avons signalé l’arrivée d’officiers et d’éléments des services de renseignements de l’armée de l’air syrienne au Nord, surtout à Tripoli. Il faut sonner l’alarme et trouver les solutions avant qu’il ne soit trop tard.
Vous accusez le régime syrien de fomenter des complots contre le Liban.
Les officiers syriens créent des groupuscules extrémistes armés pour porter atteinte à la sécurité des régions sunnites. Le comble, c’est que ce complot est mis en place au vu et au su des services de l’ordre libanais. Si la justice et les services sécuritaires sont impuissants, la politique est incapable de protéger le Liban ou en est complice.
Quelles sont les mesures qui doivent être prises pour faire face à cette insécurité?
Il faut que l’Etat bouge, soit à travers une protestation auprès de l’ambassadeur de Syrie, soit à travers une note à l’Onu. Tripoli a assez payé. Outre les 60 martyrs et 900 blessés, victimes des dernières explosions, les 20 rounds de violence ont un prix élevé: plus de cent martyrs. La solution est tributaire d’une décision politique et d’un gouvernement de salut capable de trouver des solutions au problème sécuritaire, et au dossier socioéconomique.
Arlette Kassas