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Nº 2918 du vendredi 11 octobre 2013

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La Sûreté générale démantèle un réseau. Quelles étaient les cibles des terroristes?

Mardi, après deux mois de filature, la Sûreté générale a annoncé l’interpellation de trois membres d’une cellule terroriste, composée de Libanais et de Syriens, qui s’était donné pour cibles les lieux de passage fréquentés du pays. Objectif: faire du pays le sanctuaire de groupuscules armés.
 

C’est ce qu’on appelle une opération bien ficelée. Le 30 septembre dernier, après les avoir surveillés pendant huit semaines, les équipes d’intervention ont attendu pour les prendre sur le fait, c’est-à-dire en pleine préparation d’engins explosifs, et leur mettre la main dessus. Leur plan, aussi diabolique que présomptueux: plonger le pays dans une psychose générale. Au moyen d’engins savamment placés, contenant entre 200 et 500 grammes d’explosifs. Les terroristes auraient d’abord frappé le centre-ville de Beyrouth. Ensuite, dans l’ordre, ils auraient visé la banlieue sud, la région de Kaslik-Jounié, Achrafié, Tariq Jdidé et d’autres territoires afin de tromper les services de police et d’ouvrir les vannes de l’affrontement communautaire, notamment en visant des travailleurs syriens. L’autre volet de ce plan, les attentats ciblés contre des personnalités du 8 et du 14 mars. Le but? Frapper le monde politique en son cœur pour le paralyser davantage. Leurs interrogatoires ont fait émerger le dessein ultime de cette cellule, faire du territoire libanais le terreau de milices venues de Syrie, d’Irak ou du Yémen combattre le régime syrien. Le chaos sécuritaire et politique ainsi créé aurait permis l’acheminement de munitions, de matériels de guerre et l’installation durable de groupes armés.


Prêts à frapper
Un coup de filet réussi après une enquête minutieuse. Il y a plusieurs semaines, la Sûreté générale interpelle un ressortissant syrien pour utilisation frauduleuse d’une fausse identité libanaise. Les services venaient tout juste de démanteler le réseau de Naamé et découvrent que cette personne était en fait le cerveau du réseau en question. Au cours de son interrogatoire, ce dernier révèle le nom de trois complices, un Syrien et deux Libanais. Les déplacements et les communications des trois hommes sont surveillés. Au bout de quelques semaines, après avoir rassemblé suffisamment d’indices et d’informations pour les confondre, le Syrien est d’abord interpellé dans la Békaa. Trois jours plus tard, c’est au tour de l’un des deux Libanais d’être arrêté au Nord. Les trois hommes sont âgés de 30 à 45 ans. Ils appartiennent à une organisation takfiriste bien identifiée. Sans divulguer le nom de l’organisation, les sources sécuritaires expliquent qu’il s’agit d’un mouvement proche d’al-Qaïda. Au moment où ils sont interceptés, ils avoueront avoir fixé leur premier attentat et s’apprêtaient à effectuer le dernier repérage des lieux.
Après avoir été interrogés, les trois suspects ont été déférés devant la justice militaire sur injonction du commissaire adjoint du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Dany Zeenny, sous la supervision du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr. Dans le communiqué publié par ses soins, la direction de la Sûreté a assuré qu’elle «déploiera tous les efforts dans sa traque des groupuscules terroristes et des réseaux d’immigration illégale, une tâche qu’elle effectue en coordination avec les autres services de sécurité».
Un nouveau succès pour l’ensemble du tissu sécuritaire de l’Etat qui, sans doute dans l’avenir, aura encore fort à faire. 


Julien Abi Ramia

Un important arsenal
Ont été trouvés dans l’une des caches 
identifiées, plusieurs barils de plastic, une matière explosive malléable, un sac agricole contenant 50 kg d’une substance complexe et dangereuse, le nitrate 33 ou nitrate d’ammonium, un puissant fertilisant sous forme de poudre qui a pour propriété d’être hautement inflammable et d’aspirer l’oxygène; un baril de 50 kg de poudre d’aluminium, tous des ingrédients 
indispensables à la fabrication d’explosifs de type C4. Encore logés dans leurs coffrets en plastique, onze engins explosifs sans fil, 
plusieurs fusibles, une centaine de détonateurs électriques, ainsi qu’un pistolet muni d’un silencieux.

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