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Nº 2919 du vendredi 18 octobre 2013

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Double attentat de Tripoli. Jabal Mohsen dans le collimateur des enquêteurs

Une nouvelle flambée de violence entre alaouites de Jabal Mohsen et sunnites de Bab el-Tebbané a secoué Tripoli cette semaine, après la publication des résultats de l’enquête sur le double attentat du 23 août, impliquant sept habitants de Jabal Mohsen.
 

Sept personnes seraient mises en cause dans le double attentat du 23 août, devant les mosquées al-Salam et al-Takwa à Tripoli, ayant fait plus de cinquante morts et des centaines de blessés. Trois d’entre eux, Youssef Diab, Anas Hamzi and Hussein Jaafar ont été arrêtés. Le cerveau de l’affaire serait Hayan Haïdar. L’arrestation vendredi 11 août de Youssef Diab, 17 ans, habitant de Jabal Mohsen, par les services de renseignement des Forces de sécurité intérieure (FSI) avait provoqué une flambée de combats entre quartiers rivaux alaouites et sunnites. Selon des informations sécuritaires reprises par la presse, les FSI ont procédé à l’arrestation de Diab «au terme de deux semaines de filature», et ont réussi à identifier tous les membres du groupuscule terroriste.
Selon des sources bien informées, trois hommes du groupuscule en question se seraient rendus en Syrie empruntant la route de Akkar-Hermel. Ils y auraient récupéré deux voitures piégées avant de retourner au Liban, le dénommé Hassan Jaafar ayant facilité le transfert de la voiture piégée jusqu’à la région de Qobeyate, dans le Akkar. Lors de son arrestation, Jaafar a assuré ne pas avoir été mis au courant de l’usage final des voitures.
Ces véhicules auraient été ensuite mis à l’abri à Jabal Mohsen, le 21 août. Le jour de l’attentat, Youssef Diab aurait conduit un des véhicules jusqu’à la mosquée al-Salam, selon les images visionnées par les FSI. Ahmad Merhi, lui, aurait garé la seconde voiture devant la mosquée al-Takwa. Deux complices circulant à moto auraient récupéré les deux hommes une fois leur mission accomplie.
Youssef Diab a d’abord démenti son implication dans l’attentat, affirmant qu’il était à Jabal Mohsen à l’heure de l’explosion, avant de l’admettre finalement lorsque les enquêteurs lui ont montré des photos prouvant sa présence sur les lieux de l’attentat.
Les enquêteurs ont réussi ce coup de filet en se basant sur des données téléphoniques et plus de 350 vidéos enregistrées par des caméras de surveillance à Tripoli.
Pour mémoire, deux membres du Mouvement de l’Unification islamique (Mui), parti sunnite allié au Hezbollah et au régime syrien, ainsi qu’une troisième personne, avaient été arrêtés dans le cadre de cette enquête. Le premier juge d’instruction militaire, Riad Abou Ghida, avait émis deux mandats d’arrêt à l’encontre du cheikh sunnite Ahmad el-Gharib et du journaliste Moustafa Houri.
Le cheikh Hachem Minkara, l’un des principaux dirigeants du Mui, avait, lui, été relaxé. Ayant eu vent des projets d’attentats, le cheikh Minkara aurait envoyé un intermédiaire pour demander des précisions au général Ali Mamlouk, sans avoir pu rencontrer l’officier syrien avant la double explosion.
Abdel-Latif Saleh, attaché de presse auprès du Parti arabe démocratique (Pad, alaouite) s’étonne des informations contradictoires fournies par les enquêteurs. «Lors de l’arrestation du cheikh Gharib, on était certain que la voiture venait de Denniyé, alors que maintenant on assure qu’elle est passée par Qasr (dans le Hermel)», signale Saleh. «Ces accusations sont susceptibles de causer la fitna (dissension communautaire)».
Le chef du Pad, Rifaat Eid, a rejeté en bloc toutes les accusations contre Jabal Mohsen, dénonçant une machination.

Mona Alami

Attentat déjoué à Dahié
Au premier jour de la fête d’al-Adha, le quartier de Maamoura dans la banlieue sud de Beyrouth a échappé à un nouvel attentat grâce à la vigilance des habitants. En effet, un 
véhicule mal garé devant une station d’essence, près d’un magasin de pneus, a attiré l’attention des habitants qui ont alerté une unité de l’armée. Celle-ci a découvert que la voiture, un Grand Cherokee, contenait une centaine de kilogrammes d’explosifs reliés à un détonateur actionné à l’aide d’un téléphone portable. Les explosifs avaient été dissimulés dans les portières, les sièges, dans le coffre arrière et même dans le réservoir à essence. Le quotidien as-Safir a rapporté que ce véhicule piégé faisait partie de trois voitures suspectes recherchées par les services de sécurité ces derniers jours après qu’elles 
eurent quitté le nord de la Békaa vers la Békaa centrale puis vers Beyrouth.

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