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Nº 2923 du vendredi 15 novembre 2013

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Etats-Unis. Des banques pourraient fermer leurs bureaux de correspondance

Les échos parvenus à la communauté locale des affaires à travers plusieurs responsables qui ont assisté aux réunions de travail avec les cadres supérieurs des banques américaines évoquent une possible fermeture des bureaux de correspondance des établissements de crédit libanais de petite taille. La nouvelle, si elle est confirmée, n’est pas réconfortante. Elle signifierait que les banques qui seraient touchées par cette mesure seraient contraintes de mettre la clé sous le paillasson. «Elles seraient privées de l’oxygène nécessaire à leur survie et donc à leur fonctionnement», comme l’a expliqué un banquier qui a eu recours à cette métaphore pour simplifier l’éventuel nouveau paysage bancaire local.
Si la banque libanaise n’a pas de bureau de représentation ou de correspondant auprès des grandes banques américaines, elle est dans l’impossibilité de traiter des transactions en dollars. La compensation des chèques en livre se fait au Liban à la chambre de compensation de Beyrouth, alors que tous les autres chèques libellés en dollar sont compensés aux Etats-Unis entre les différents correspondants des banques libanaises installées dans le pays de l’Oncle Sam. Interrogée sur les raisons d’une telle mesure, la même source souligne qu’à la lumière des nouvelles démarches de «due diligence», imposées par les autorités financières américaines destinées à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, qui nécessitent d’importants investissements entre autres dans des softwares appropriés et des ressources humaines qualifiées, les correspondants américains des banques libanaises de petite taille ont considéré «coûteux de tels investissements par rapport aux chiffres d’affaires générés par ces petites structures financières». D’autre part, il s’agit d’une épée de Damoclès ourdie contre le secteur bancaire, qui se traduit par le maintien d’une pression permanente sur ses acteurs afin de leur rappeler les retombées négatives de toute violation des standards internationaux de lutte contre le recyclage de l’argent sale. Dans ce prolongement, la source a rappelé le cas de la Banque libano-canadienne, affirmant que cet établissement n’a pas connu de ruée de ses déposants vers ses guichets pour le retrait de leurs fonds, ni n’avait fait l’objet d’une décision de fermeture de la part de la Banque du Liban ou des autorités monétaires américaines. Elle avait fait juste l’objet d’une fermeture de ses comptes auprès de ses correspondants américains et du paiement d’une amende colossale. Ce qui l’a contrainte à fermer ses portes à défaut d’être en mesure d’effectuer des transactions en dollars qui pourraient être compensées aux Etats-Unis.
Ceci dit, le vice-président de la Fed et l’Union des banques arabes ont décidé de tenir un congrès commun au siège de la Banque centrale américaine pour dissiper les appréhensions des deux parties et convenir d’un mécanisme clair qui régirait leurs relations.
Par ailleurs, l’état des lieux actuel montre que les avoirs consolidés des banques commerciales ont enregistré une hausse sur un an à fin septembre 2013 de 7,34%. Il est important de souligner que le bilan consolidé du secteur bancaire domestique a enregistré un taux de croissance moyen mensuel au cours des neuf premiers mois de 2013 de 0,49%, alors que ce taux était de 0,6% sur la même période en 2012. Toutefois, ce secteur demeure suffisamment liquide avec un ratio de liquidité primaire de 78,37% à fin septembre 2013 contre 78,12% sur la même période un an auparavant.

 

Liliane Mokbel

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