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Nº 2924 du vendredi 22 novembre 2013

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L’exil dans la littérature arabe. Décryptage à la Columbia University

C’est à la Columbia University à New York qu’a eu lieu, du 7 au 9 novembre, une série de conférences portant sur la migration, l’exil et la diaspora dans la littérature arabe. Les conférenciers d’origine libanaise, pour leur part, y ont intensivement participé. Retour sur les sujets abordés pendant deux jours.


En présence de plusieurs personnalités du monde arabe, de l’Europe et des Etats-Unis, cette série de conférences est programmée.
Outre les sujets intéressants abordés, le voile est levé sur des artistes du monde arabe qui ont fait leurs preuves. Notamment le peintre irakien Alaa Bachir qui a exposé, dans le cadre de l’événement, quelques-unes de ses toiles. Connu mondialement, son art a déjà fait le tour de plusieurs capitales européennes, américaines, arabes. Outre la place accordée à l’art, ce qui a marqué cette manifestation, c’est le nombre impressionnant de chercheurs d’origine libanaise qui y ont participé. Il y a d’abord l’un des organisateurs, Tarek el-Ariss. Ce professeur de l’Université du Texas, Austin a déjà publié plusieurs livres dont tout récemment Trials of Arab Modernity: Literary Affects and the New Political, qui étudie les œuvres d’auteurs tels que Rifaa el-Tahtawi, Ahmad Faris el-Shidyaq, Tayeb Salih et démontre les contestations de la modernité par certains écrivains arabes. Au cours de ces conférences, Tarek el-Ariss a pris part à des débats portant sur «les effets de Ghurba».
Yasmine Khayat, de l’Université de Rutgers, elle, a abordé la poésie libanaise du Sud et tenté d’élucider s’il s’agit d’une poésie de l’exil. Ce n’est pas la première fois que la chercheuse se penche sur la poésie moderne du Liban en analysant comment celle-ci est devenue une réponse à des décennies de guerre dans la région.
Tandis que Ghenwa Hayek, de Claremont McKenna College, s’est attardée sur l’intégration transnationale, la migration et la diaspora dans la fiction libanaise, Lilian Farhat, du College of New Jersey, a, de son côté, traité du Déplacement et de l’exil dans les romans de Hoda Barakat. Pour rappel, Hoda Barakat, installée à Paris depuis 1989, est l’auteure de cinq romans, tous publiés chez Actes Sud: Pierre du rire (1996), Les Illuminés (1999), Le laboureur des eaux (2001), Mon maître, mon amour (2007) et Le Royaume de cette terre (2012). En 2000, elle a reçu le prix Naguib Mahfouz pour l’ensemble de son œuvre. Les écrits d’un autre auteur libanais seront également abordés. Il s’agit d’Elias Khoury et c’est Christina Civantos de l’Université de Miami qui se penche sur la diaspora et l’intertextualité dans le fameux roman Majma’ al-Asrar publié en 1994.
La littérature libanaise a été donc à l’honneur à la Columbia University. Une place importante qui a fait la fierté des migrants d’Amérique.

Pauline Mouhanna, Illinois, états-Unis

Forum international
Depuis sa création en 1970, le Journal of 
Arabic literature, une publication de la Columbia University, est devenu un forum scientifique international où on aborde la 
littérature arabe. La revue publie des études littéraires, critiques et historiques, ainsi que des bibliographies. Son directeur, Muhsin 
el-Moussaoui, est l’un des organisateurs 
de cette conférence.

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