Magazine Le Mensuel

Nº 2930 du vendredi 3 janvier 2014

Economie & Finances

Economie et finance

Bourse de Beyrouth
La léthargie de fin d’année

L’attentat qui a coûté la vie à l’ancien ministre des Finances, Mohammad Chatah, n’a pas perturbé la léthargie dans laquelle s’est enlisée la bourse de Beyrouth comme à l’accoutumée en cette période des fêtes de fin d’année. Le nombre des transactions boursières est faible depuis plusieurs semaines. Outre la période des fêtes, un attentisme prudent, dû à la conjoncture sur le double plan politique et sécuritaire, a caractérisé le comportement des détenteurs d’actions libanaises, les décourageant à agrandir leur portefeuille de titres. Toutefois, ces agents ne se sont pas départis de leurs titres, notamment les actions, en attendant des signes positifs du marché au premier trimestre de 2014. Ils sont persuadés que la valeur de ces actions, plus particulièrement celles de Solidere et des banques libanaises, ne constitue pas leur valeur réelle. D’autre part, ils seraient dans l’attente de la publication des montants de dividendes des compagnies cotées à la bourse. La distribution de dividendes serait un facteur fondamental pour doper l’activité à la bourse.   

 

Immobilier
Les prix des baux commerciaux restent prohibitifs  

Le nombre de boutiques et d’espaces commerciaux à louer gonfle. Les chiffres d’affaires des commerçants ayant baissé de 20 à 30%, la logique voudrait que les loyers en fassent autant. Le pouvoir d’achat des Libanais s’est creusé progressivement depuis 2011, mais les coûts des loyers n’ont pas suivi. Ils sont demeurés stables et donc prohibitifs. Un enseignant universitaire dans la branche de l’hôtellerie et propriétaire d’un restaurant en aménagement à Gemmayzé a confié à Magazine qu’il vient de quitter un espace commercial face au rocher de Raouché, le propriétaire des lieux n’ayant pas voulu lui accorder une quelconque révision à la baisse de son contrat de bail. Celui-ci s’élevait à 200 000 dollars/an, et il fallait donc, suivant l’étude de faisabilité du locataire, que le restaurant serve 50 couverts/jour. Un objectif difficile à atteindre dans les circonstances actuelles, a-t-il souligné. D’ailleurs, le rapport de Cushman & Wakefield intitulé Les principales avenues à travers le monde 2013-2014 a classé le Liban en 2e position en termes du prix du bail commercial dans le monde arabe pour le 3e trimestre 2013, la 1ère place revenant à Dubaï.

 

Banques libanaises en Syrie
Des profits comptables non réalisés

«Les profits enregistrés par les filiales des banques libanaises en Syrie au cours des trois trimestres de 2013 sont des profits purement comptables et non des bénéfices réalisés», a soutenu un banquier qui a requis l’anonymat. Le phénomène est évident a priori du fait que les capitaux propres versés par ces établissements bancaires étaient en dollars, lors de leur création. De plus, l’inflation et la dévaluation de facto de la valeur de la monnaie syrienne ont sensiblement dopé les chiffres de leurs bilans. Les profits de Bank Audi Syria, Bank of Syria & Overseas, Byblos Bank Syria, Bank Bemo Saudi Fransi, Fransabank Syria, Sharq Bank et Syria Gulf Bank ont progressé sur un an, à fin septembre, de 7,72 millions de dollars en 2012, à 78,19 millions. En deux mots comme en mille, le taux de croissance à trois chiffres enregistré sur les neuf premiers mois de 2013 est attribué à un gain non réalisé résultant d’une réévaluation des opérations de change portant sur les devises étrangères. Cette réévaluation a permis de doper une signifiante hausse de 246,77% du total de leurs revenus opérationnels, qui se sont élevés à fin septembre 2013 à 262,61 millions de dollars.

Liliane Mokbel

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