En pointillé…
L’attaque menée par des protestataires contre le ministre marocain de l’Habitat, Mohammad Nabil Ben-Abdallah, dans un village du sud du pays n’est pas passée inaperçue. Des insultes ont été adressées au ministre, alors que certains manifestants lui ont même lancé des pierres, le blessant à la figure. Il s’est retrouvé durant plusieurs heures à l’hôpital avant de poursuivre sa tournée dans les provinces voisines du Sahara. Cet incident démontre le malaise grandissant dans les régions les plus délaissées du royaume chérifien, et dans lesquelles le taux de chômage atteint les 50%. Pour rendre les choses plus compliquées pour le chef du Parti du Progrès et du Socialisme, des journaux d’opposition ont révélé que les jeunes, arrêtés à la suite de cette agression, étaient tous membres de son parti.
Rafsandjani s’attaque à Ahmadinejad
Le très influent dirigeant iranien Hachémi Rafsandjani n’en finit pas de régler ses comptes avec son meilleur ennemi, l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad. Dernier épisode en date de ce feuilleton, les accusations de corruption portées par l’ancien compagnon de Khomeiny contre les proches d’Ahmadinejad. Selon lui, les problèmes auxquels fait face actuellement la République islamique sont dus aux milliards de dollars volés par les anciens hauts responsables de l’Etat. Il a ajouté: «Ils auraient pu éviter ces dérives s’ils avaient su gouverner le pays». Rafsandjani, dont les enfants Mehdi et Fayza ont été emprisonnés à plusieurs reprises sous les mandats d’Ahmadinejad, n’a pas la mémoire courte.
Jimmy Carter a effectué une visite surprise à Khartoum dans le but de réconcilier le régime du président Omar Hassan el-Bachir et l’opposition dirigée par Sadek el-Mehdi et Hassan Tourabi. Apprécié par les deux camps, l’ancien président américain jouit d’une notoriété qui a permis au Soudan durant les dix dernières années de surmonter plusieurs crises majeures. L’ancien locataire de la Maison-Blanche reste, à 90 ans, toujours aussi influent sur la scène internationale, notamment sur le continent africain où il compte plusieurs amis.
Abdelmalek Selal Premier ministre algérien, était destiné à succéder à son mentor, l’actuel président Abdel-Aziz Bouteflika. Ce ne sera pas le cas, puisque le chef de l’Etat vient de le nommer président de la commission électorale, le mettant ainsi hors de la course présidentielle. Un coup dur pour celui qui avait brillé tout au long de 2013 en l’absence du chef de l’Etat, hospitalisé en France pendant plusieurs mois. Un retournement de situation qui a surpris les observateurs à Alger, la chance semblait en effet sourire au Premier ministre qui se voyait déjà à la tête de l’Etat. Il ne lui reste plus qu’à souhaiter que Bouteflika se représente à sa propre succession, pour pouvoir se présenter lui-même en 2018. D’ici là, rien n’est vraiment garanti pour le chef du gouvernement.
Désamour entre le Koweït et Abou Dhabi
Depuis l’assassinat du leader du mouvement palestinien Hamas, Mahmoud el-Mabhouh, en 2010, par des agents du Mossad dans un hôtel émirati, les dirigeants de ce pays du Golfe ont décidé d’interdire toute visite de hauts responsables israéliens. Ce n’est plus le cas, le ministre de l’Energie dans le gouvernement de droite, Silvan Shalom, ayant participé au Sommet mondial sur l’énergie du futur à Abou Dhabi. Cette décision a gêné le gouvernement koweïtien qui a ordonné à son ministre de l’Energie de s’abstenir de se rendre au sommet en signe de protestation. Une première dans les rapports liant Abou Dhabi au Koweït, qui pourrait avoir des répercussions négatives sur le Conseil de coopération du Golfe (CCG), au moment même où ce rassemblement régional tente de se présenter comme un adversaire de taille face à l’Iran.
La démocratie irakienne en danger
Les élections parlementaires en Irak sont officiellement prévues pour le 30 avril prochain. Mais il est peu probable de voir les Irakiens se rendre aux urnes, le gouvernement du Premier ministre Nouri el-Maliki ayant tout fait pour ajourner le scrutin. Ses proches ont souligné l’impossibilité d’assurer la sécurité des électeurs vu la guerre contre le terrorisme que mène Bagdad depuis de longues semaines dans les provinces à majorité sunnite. C’était sans compter sur le Grand Ayatollah Ali Sistani, qui refuse tous ces prétextes et exige que le gouvernement respecte les délais constitutionnels. Une position très appréciée au Pays des deux fleuves et qui rend la tâche impossible à Maliki, même au sein de la communauté chiite.
Kampala sauve Kiir
Des observateurs à Juba, la capitale du Sud Soudan, ont noté que le président Salva Kiir Mayardit n’aurait pas pu se maintenir à la tête de l’Etat sans l’appui militaire, à peine voilé, du voisin ougandais. Le président Yoweri Museveni considère le plus jeune Etat du monde comme son jardin privé et n’apprécie guère les liens tissés par Riek Machar avec les dirigeants éthiopiens. D’ailleurs, l’ancien vice-président refuse tout dialogue avec Kiir tant que les forces «d’occupation ougandaises» ne se seraient pas retirées du pays. Une demande qui a, d’ores et déjà, été rejetée par le régime actuel. Celui-ci se disant prêt même à demander l’aide de Khartoum, l’ennemi d’hier, pour écraser la rébellion qui déchire le pays depuis de longues semaines.
Bachir au secours de l’Afrique
Le président soudanais, Omar Hassan el-Bachir, poursuivi par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, se considère désormais comme l’homme sage du Continent noir. Il a proposé sa médiation pour mettre fin à la guerre civile au Sud Soudan et vient même de proposer à ses voisins éthiopiens et érythréens de jouer le conciliateur pour réchauffer les relations entre Addis-Abeba et Asmara. Au cours de sa visite en Erythrée, il aurait présenté un plan à son hôte, le président Issaias Afeworki, visant à le réunir avec le Premier ministre éthiopien. Une approche qui a peu de chance de réussir vu les différends historiques qui opposent les deux pays. A peine rentré à Khartoum, Bachir a présenté une nouvelle feuille de route pour résoudre le conflit somalien. Il aurait mieux fait de parler à l’opposition soudanaise avant de tenter de remplacer Nelson Mandela.
Erdogan accuse
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est un homme de défis. Ainsi s’expliquerait sa décision de maintenir son voyage à Bruxelles malgré les vives critiques européennes de son projet de réforme de la justice. Le leader islamiste a gardé la même ligne en se présentant en victime et en accusant les dirigeants de l’Europe de ne pas soutenir la démocratie turque qu’il prétend défendre. Or, ce projet très controversé, visant à apprivoiser les juges, est rejeté dans les capitales européennes qui considèrent qu’il porterait un coup fatal aux espérances turques de rejoindre l’Union européenne (UE). Des réserves qui ne feront probablement pas fléchir Erdogan, qui porte peu d’estime aux valeurs des droits de l’homme de l’Union et qui avait refusé durant les cinq dernières années de se rendre dans la capitale de l’Europe.
Le FLN se déchire
Avec l’approche des élections présidentielles en Algérie, le parti au pouvoir, le Front de libération nationale (FLN) ferait apparemment face à d’importants troubles internes dus au possible retour en politique de son ancien secrétaire général, Abdel-Aziz Belkhadem. Ce dernier a décidé de réactiver ses réseaux en recevant chez lui des dizaines de hauts responsables du gouvernement et de l’armée. Mais ce qui a le plus inquiété ses détracteurs est la réunion qu’il a tenue avec le frère du président, Saïd Bouteflika, qualifié d’éminence grise au palais présidentiel. Panique au FLN, ce qui expliquerait la réunion que son bureau politique a tenue pour réitérer son soutien à son secrétaire général Ammar Saadani, ennemi juré de Belkhadem. Entre-temps, les spéculations sur une possible candidature de Belkhadem à la présidence battent leur plein, même si ce dernier assure que «ce ne sont que de sales rumeurs destinées à remonter le président Bouteflika contre moi». Jamais l’Algérie n’avait connu une situation politique aussi chaotique!
100 milliards de dollars est le coût du projet de reconstruction de la Syrie selon le ministre de l’Economie et des Finances du gouvernement d’opposition syrien, Ibrahim Miro. Basé à Doha, il met en garde contre la prolongation du conflit syrien, cela pouvant avoir un impact catastrophique sur l’économie du pays. Alors qu’il remercie la générosité des pays du Golfe «qui ont tout fait pour aider le peuple syrien à surmonter sa crise», il critique vivement l’Organisation des Nations unies qui, selon lui, a échoué à acheminer l’aide aux réfugiés syriens. En outre, Miro n’a pas raté l’occasion de s’en prendre violemment à l’Iran, qui aurait versé au régime du président syrien Bachar el-Assad plus de 15 milliards de dollars au cours de ces trois dernières années. Une aide qui aurait permis au régime Baas de se maintenir en place. Ce constat a poussé le ministre de l’opposition à admettre que, comparée à cette contribution iranienne, celle des pays arabes reste minime, voire insignifiante.
10000 chômeurs auraient trouvé du travail en Jordanie ces deux derniers mois. C’est du moins ce qu’affirme le ministre jordanien chargé du Travail et du Tourisme, Nidal el-Qattamin. Ce succès est dû, pour lui, aux nouvelles politiques adoptées par le gouvernement et aux directives du roi Abdallah II sur la nécessité d’employer des Jordaniens à la place des étrangers. Cette politique très nationaliste et protectionniste est, d’après le gouvernement, nécessaire pour combattre le chômage qui a atteint des taux record, provoquant de graves incidents dans la rue et des accrochages avec les forces de l’ordre qui ont fait plusieurs morts. Cette politique a eu des effets désastreux sur les relations entre Amman et Le Caire, des dizaines de milliers de travailleurs égyptiens illégaux ayant été renvoyés dans leur pays.