Mechaal reprend le chemin de croix
Selon des sources bien informées à Téhéran, le leader du mouvement palestinien Hamas, Khaled Mechaal, aurait demandé l’autorisation de visiter la République islamique d’Iran, histoire de renouer ses liens avec les dirigeants iraniens. Abou Walid, qui avait changé de mentor depuis les événements dramatiques en Syrie, semble devoir faire marche arrière, les portes de Riyad et du Caire lui restant fermées. Même ses hôtes qataris ont hâte de se débarrasser de cet invité trop encombrant. Ainsi s’expliqueraient les souhaits qu’ils ont exprimés à leurs amis iraniens de pardonner au leader palestinien. Il n’est pas sûr cependant que cela suffise à convaincre le grand ayatollah Ali Khamenei, qui n’est pas connu pour être un tendre, et qui n’arrive toujours pas à pardonner à Hamas sa trahison. Il faudra donc attendre encore pour voir le responsable islamiste à Téhéran.
Vive la monarchie!
La Libye, qui connaît depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi une situation politique troublée et un changement de trois Premiers ministres en moins de deux ans, est confrontée à un nouveau défi: l’appel lancé par le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Abdel-Aziz, pour un retour à la monarchie. Le flamboyant chef de la diplomatie considère que seule l’adoption d’un régime monarchique constitutionnel peut assurer la stabilité au pays de Omar el-Mokhtar. Pire encore, il révèle soutenir le retour au pouvoir du petit-fils du dernier roi, Hassan es-Senoussi.
Youssef el-Qaradaoui le guide spirituel de la famille régnante qatarie, avait été prié de ne plus s’exprimer sur les affaires politiques dans les sermons du vendredi, afin de calmer les tensions entre Doha et Riyad. Pourtant, quelques semaines plus tard, il occupe à nouveau les devants de la scène et assure que la décision de prendre du recul était la sienne pour des raisons personnelles et non politiques. Il n’en reste pas moins qu’il s’est à nouveau attaqué publiquement aux régimes saoudien, émirati et égyptien, les accusant de tyrannie et de tirer un profit personnel des richesses de leurs pays, ignorant les intérêts de leurs peuples. Qaradaoui a prouvé ainsi qu’il restait l’éminence grise de la famille princière d’Al-Thani, même après le départ de son principal soutien, Cheikh Hamad.
Cheb Khaled le chanteur de raï algérien, connu pour ses nombreux déboires avec la justice, est à l’origine de la chanson enregistrée par plus de soixante artistes soutenant la candidature du président Abdel-Aziz Bouteflika. Un choix très critiqué à Alger, la rue se sentant humiliée de se voir imposer à nouveau un président malade, qui ne peut même plus se tenir sur ses jambes. Mais le chanteur ne veut rien entendre et assure que les années de règne de Bouteflika ont amené paix et prospérité dans son pays.
En pointillé…
Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, ne cache pas son admiration pour le monarque marocain Mohammad VI. Une sympathie qu’il partage avec son chef, le président Barack Obama, qui a reçu le roi du Maroc à plusieurs reprises. C’est pourquoi les armées des deux pays ont mené des manœuvres conjointes sous le nom d’African Lion, quelques jours avant le passage surprise de Kerry à Rabat. L’année dernière, ces mêmes manœuvres entre les deux pays avaient été annulées à cause d’un malentendu sur la question sahraouie, à la grande joie d’Alger, qui pensait avoir le dessus sur Rabat. Mais l’Oncle Sam n’a jamais vraiment apprécié le régime autoritaire du président Abdel-Aziz Bouteflika, jugé trop proche de Moscou et de la République populaire de Chine.
La Maison-Blanche sous occupation!
Depuis la fin de son deuxième mandat présidentiel en juin 2013, Mahmoud Ahmadinejad, revenu à son ancien poste de professeur d’université, avait choisi la discrétion. Mais cela n’a pas duré, ce provocateur ayant choisi de s’en prendre à nouveau à l’Administration américaine, déclarant qu’il espérait voir très bientôt le drapeau des martyrs iraniens flotter sur le toit de la Maison-Blanche. Des observateurs assurent qu’Ahmadinejad envisage de se présenter aux prochaines présidentielles prévues dans quatre ans, ce qui explique sa visite à la province du Khûzistân accompagné de membres de sa famille. Un site appartenant à un proche de l’ancien président l’a qualifié de «volcan endormi qui détruirait le monde s’il venait à se réveiller».
Quand Hadi s’enflamme!
Le président yéménite par intérim, Abed Rabbo Mansour Hadi, a toujours été critiqué pour son manque d’audace. Aussi les observateurs ont été surpris de l’entendre condamner violemment le rôle de l’Iran dans son pays. Selon Hadi, Téhéran soutiendrait secrètement les séparatistes du Sud et les rebelles du Nord, menaçant l’unité et l’intégrité territoriales du pays. Des propos qui jettent de l’huile sur le feu au moment où la conférence pour le dialogue national, soutenue par le chef de l’Etat, ne semble pas avoir réussi à mettre un terme à la guerre civile qui déchire le pays. Réponse du berger à la bergère, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères nie tout en bloc et demande des explications à Sanaa sur l’assassinat de l’un de ses diplomates.
Londres lâche les «Frères»
Le gouvernement britannique semble avoir pris une décision stratégique en ordonnant l’ouverture d’une enquête sur les activités politiques et religieuses des membres de la confrérie des Frères musulmans dans le royaume. Une annonce choc, les membres des Ikhwan considérant Londres terre de refuge depuis le début des années 30 du siècle dernier. C’est ce qui explique le fait que les leaders les plus influents du mouvement, qui fuyaient les dictatures en Egypte, en Libye et en Syrie, entre autres, ont tous été hébergés et même protégés par le gouvernement de Sa Majesté. A Londres, des analystes prédisent que la prochaine étape pourrait voir le Premier ministre, David Cameron, et son ministre de l’Intérieur, Theresa May, ordonner l’interdiction de la confrérie, portant un sérieux coup aux disciples de Hassan el-Banna, qui reçoivent plusieurs millions de livres sterling par an venant de dons récoltés auprès de l’importante communauté musulmane résidant en Grande-Bretagne. Ces mesures soulagent les nouvelles autorités égyptiennes en guerre ouverte avec les Frères.
Des policiers qui agacent
Le royaume du Bahreïn est secoué par une nouvelle polémique entre la famille au pouvoir et ses opposants chiites, qui n’acceptent plus la présence de quelques dizaines de policiers jordaniens sur leur territoire. Un sujet qui refait surface après les déclarations maladroites de la porte-parole du gouvernement bahreïni et ministre de l’Information, Samira Rajab, qui a reconnu à l’occasion d’une visite à Amman la présence de gendarmes jordaniens dans le royaume et déclaré: «Il n’y a aucune raison d’en faire toute une histoire. Ils sont présents conformément à l’accord de coopération sécuritaire signé entre les deux pays». Ironiquement, cette histoire n’a pas vraiment embarrassé le régime bahreïni, mais plutôt les Jordaniens qui se sont refusés à tout commentaire et ont préféré garder le silence à ce sujet très sensible pour le roi Abdallah II et ses proches.
Dahlan prend sa revanche
La visite de Galila Dahlan dans la bande de Gaza a créé la stupéfaction parmi les proches du président Mahmoud Abbas, qui ont très peu apprécié ce nouveau coup bas asséné par le Hamas. Galila n’est autre que l’épouse du très controversé Mohammad Dahlan, ennemi juré d’Abou Mazen, qui avait pourtant été chassé, en 2006, par les islamistes de la bande, dont il est originaire. Il avait été accusé de trahison et de collaboration avec l’ennemi. Tout cela est du passé, les barbus de Gaza suivant le dicton «l’ennemi de mon ennemi est mon ami», ce qui expliquerait leur décision de permettre à la femme de Dahlan de visiter les camps de Gaza et de distribuer des fonds et des vivres aux plus démunis.
18000 cas de vols d’organes ont été recensés en Syrie, selon le docteur Hussein Naoufal, chef du département de médecine légale à l’Université de Damas. Selon ce praticien, la grande majorité des cas ont été enregistrés dans les camps situés en Turquie à cause de la présence d’une mafia locale spécialisée dans ce trafic criminel qui touche notamment les enfants. Il a ajouté que plus de 100000 mineurs ayant trouvé refuge chez le voisin du nord risquaient le même sort. Des propos qui n’ont rien de nouveau, des rumeurs circulant depuis de longs mois sur l’existence d’une telle mafia non seulement dans les camps, mais aussi dans les hôpitaux de la province d’Hatay. Mais ces accusations ne peuvent être confirmées faute de coopération de la part des autorités turques. Des sources à Damas affirment que le gouvernement compte présenter une plainte auprès d’organismes internationaux contre les dirigeants turcs, accusés de laxisme sur ce dossier.
1 milliard de dollars est le montant de l’aide apportée par l’émirat du Qatar au Soudan confronté à une crise économique sans précédent, menaçant sérieusement les autorités en place. Cette annonce a été faite lors de la visite de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, qui a remercié, à cette occasion, l’un de ses derniers alliés dans le monde arabe, le président Omar Hassan el-Bachir. Une visite très critiquée par des opposants soudanais, qui ont condamné l’ingérence de Doha dans leurs affaires internes, au moment même où le président au pouvoir, depuis 1989, refuse tout dialogue avec ses détracteurs et les menace d’extermination. Mais ces propos n’inquiètent guère l’invité qatari peu connu pour son sens de la démocratie et qui tente, à travers cette assistance financière, d’éloigner Khartoum du Caire.