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Nº 2947 du vendredi 2 mai 2014

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Santé

Virus, infections, troubles nutritionnels et psychologiques. Difficiles conditions des réfugiés

 

Le nombre de réfugiés syriens ne cesse d’augmenter au Liban. Les mauvaises conditions sanitaires favorisent les épidémies et les virus qui se propagent particulièrement parmi cette population.
 

L’afflux des réfugiés syriens porte une pression accrue sur les services sanitaires dans les pays voisins. Ces derniers sont confrontés à un éventail de problèmes de santé. Les médicaments sont chers et difficilement accessibles pour de nombreux réfugiés selon Médecins sans frontières (MSF). Beaucoup souffrent de maladies chroniques ou aiguës traitées par cette organisation internationale. Diarrhées, infections respiratoires, maladies dermatologiques, mais également traumatismes psychologiques affectent nombre de réfugiés. La malnutrition et les maladies dermatologiques tiennent des conditions de vie. La propagation des infections s’explique par plusieurs facteurs. L’absence d’eau potable, une défaillance presque totale du système d’égout et de gestion des déchets et le manque d’hygiène et de nourriture. Les habitants vivent dans la proximité et les conditions insalubres. Ils boivent l’eau des puits souvent contaminée par des matières fécales. La pauvreté, la mauvaise qualité de l’approvisionnement en eau sont autant de facteurs de risque selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
 

La leishmaniose cutanée
Au nord du Liban, la plaine de la Békaa et le Mont-Liban, des milliers de réfugiés ont eu accès aux soins de santé primaires dans des cliniques mobiles et des centres de santé fournis par une assistance humanitaire internationale. Les cliniques mobiles tournent dans les régions où se trouvent des réfugiés syriens et s’occupent principalement des enfants. Ces derniers ont un risque élevé de contracter des maladies diarrhéiques, la rougeole et des maladies respiratoires aiguës. Un soutien psychologique est également offert aux enfants qui vivent des traumatismes graves.
La leishmaniose est l’une des principales maladies chez les déplacés syriens. Cette infection cutanée transmise par le phlébotome provoque des ulcères semblables à ceux de la lèpre. Selon l’OMS, cette éruption de la peau touche un grand nombre de réfugiés. Elle sévit surtout parmi les populations déshéritées. Elle serait associée à la malnutrition, au mal-logement, aux déplacements de populations et à l’affaiblissement du système humanitaire. Ce qui a favorisé la propagation de ce mal, c’est sa transmission par les réfugiés aux habitants des villes où cette maladie était inconnue. La leishmaniose cutanée est sa forme la plus fréquente. Elle provoque des ulcères dans les parties exposées du corps qui laissent des cicatrices définitives et des handicaps sévères. La gale est une autre maladie remarquée. Cette infection cutanée contagieuse se propage rapidement dans les cas de surpeuplement. L’hygiène personnelle en est une prévention importante et l’accès à l’eau est essentiel pour la lutte contre cette maladie. Des cas d’hépatite A et de typhoïde ont été recensés notamment chez les enfants. L’absence ou la mauvaise qualité de l’eau entraînent un risque élevé pour les enfants. Les cas de fièvre typhoïde sont de plus en plus fréquents. Elle frappe en premier les enfants et les femmes enceintes. Les maladies transmissibles se répandent facilement, les déplacés vivant dans une grande promiscuité. La polio, due à la malnutrition et à l’eau contaminée par des matières fécales qui ne sont pas porteuses du virus, avait été éradiquée, il y a quatorze ans en Syrie; elle a émergé de nouveau à cause de la guerre et du système de santé défaillant. Selon l’OMS, cette maladie qui attaque le système nerveux peut entraîner une paralysie à vie des victimes et parfois la mort. Il n’y a aucun traitement pour le moment. Pour éviter la propagation de ce virus, le ministère de la Santé publique a lancé une campagne de vaccination générale en collaboration avec l’OMS. Les maladies chroniques dont le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension et les maladies dégénératives qui touchent de nombreux réfugiés syriens sont prises en charge par MSF. Beaucoup de personnes dépendent de l’aide humanitaire.
 

Les troubles psychiques
Les réfugiés connaissent un stress physique et émotionnel. Selon MSF, les besoins psychologiques des réfugiés syriens sont alarmants. La dépression sévère, l’anxiété ou la psychose frappent la population. Des soins psychiques ont été intégrés aux services médicaux. Les réfugiés peuvent avoir été témoins de violence ou avoir été menacés. Ils ont le plus souvent perdu leurs maisons et des proches. La guerre a également un impact considérable sur la santé mentale des enfants et des adolescents. Les comportements agressifs ou l’isolation par rapport à la famille ou aux amis sont des symptômes fréquents. Les hommes qui ont subi la guerre et ont vu des gens tués sous leurs yeux présentent à leur tour des cas de syndrome post-traumatique.

NADA JUREIDINI

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