De promesses en promesses toujours non respectées, les contractuels du ministère de l’Information ont observé, à deux reprises, une grève générale pour faire entendre leur voix et appuyer leurs revendications.
A l’instar des autres fonctionnaires de l’Etat, les collaborateurs du ministère de l’Information ont également des revendications. La plus importante réclamation porte sur leur titularisation et les droits qui en découlent. Dans la foulée des principales requêtes des employés de l’Etat, ils réclament haut et fort que toutes les promesses déjà faites soient honorées.
Le parcours des fonctionnaires du ministère de l’Information a connu de nombreuses étapes. Ils étaient d’abord collaborateurs et n’avaient pas le statut de contractuels. L’ancien ministre de l’Information, Ghazi Aridi, après une sérieuse épuration, avait réduit leur nombre de 1 700 à un plus de 700. Le ministère ne comptait alors ni fonctionnaires ni contractuels.
Dans une deuxième phase, ceux qui ont été retenus ont obtenu le statut de contractuels dans les différentes sections du ministère que ce soit dans l’administration, l’Agence nationale d’information, à Radio-Liban ou au Centre d’études et d’édition.
Depuis, les contractuels revendiquent des droits liés au régime des fins de service, tel celui de choisir à l’âge de la retraite entre le régime d’indemnités et celui de la pension de retraite, en continuant à profiter de la coopérative des fonctionnaires de l’Etat, sans pour autant obtenir des grades ou tout autre droit dont bénéficient ces derniers.
Les contractuels du ministère de l’Information ont rejoint les importantes manifestations des fonctionnaires et des enseignants et pris la direction de la Place de l’Etoile pour revendiquer leur titularisation. Ils ont remis au président de la Commission de l’Administration et de la Justice, le député Robert Ghanem, à celui des Finances et du Budget, le député Ibrahim Kanaan, de l’Information, le député Hassan Fadlallah, ainsi qu’au membre du comité du bureau du conseil, Serge Toursarkissian, une lettre à transmettre au chef du Parlement, Nabih Berry, lui demandant d’inscrire la proposition de leur titularisation à l’ordre du jour de la prochaine séance plénière. C’était en avril dernier. Leur cause n’a, malheureusement, pas été entendue et la séance a eu lieu sans que la question de leur titularisation ne soit abordée.
Ils ont alors eu recours à d’autres voies. Après une réunion au ministère de l’Information, ils ont fait une mise en garde, la première du genre. L’Agence nationale d’information et Radio-Liban ont décidé de suspendre la diffusion des informations durant vingt-quatre heures. Une décision qui n’a pas été appliquée.
Les contractuels ont appelé le président Berry à accélérer l’adoption du projet de loi sur leur titularisation, insistant sur leur confiance dans la justice sociale de l’Etat, en refusant jusqu’alors le recours à l’escalade pour obtenir leurs droits.
A la suite de cette grève, le ministre de l’Information, Ramzi Jreige, a rencontré le président de l’Assemblée qui a promis d’accélérer l’examen de la proposition de loi et de la transférer incessamment aux commissions mixtes. Mais encore une fois, les espoirs sont déçus. A la réunion de ces commissions, l’étude de cette question n’était toujours pas à l’ordre du jour. Une seconde grève est décrétée, et Berry, se souvenant de sa promesse, transmet la proposition de loi aux commissions mixtes pour en finaliser l’étude avant son éventuelle approbation en séance plénière.
Pour les contractuels, il devient urgent de leur accorder leurs droits, eux qui ont servi l’Etat depuis si longtemps.
Arlette Kassas
Un projet de loi
Le projet de loi sur le statut des contractuels du ministère de l’Information, présenté par certains députés, a été élaboré en 2012 et examiné par les commissions compétentes en 2013. Sa forme finale n’a toujours pas été soumise au vote de la Chambre.