Immobilier
Manque d’appétit des étrangers
Les dernières statistiques publiées sur l’industrie immobilière couvrant les sept premiers mois de 2014 montrent que le nombre de transactions a accusé une légère hausse de l’ordre de 1,06% en glissement annuel, atteignant ainsi 39 255 fin juillet 2014. Quant à la valeur totale de ces transactions, elle a progressé de 9,68% sur un an, totalisant 5,10 milliards de dollars à fin juillet 2014. Les appels à la prudence lancés par les gouvernements des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à leurs ressortissants et leurs instructions strictes d’éviter de se rendre au Liban, ainsi que l’instabilité politique et les incidents sécuritaires sont autant de facteurs qui ont fini par dissuader les Arabes d’investir dans l’immobilier libanais.
Le nombre de transactions immobilières conclues par des étrangers a plongé de 20,33% à fin juin 2014 sur un an, se fixant à 510 seulement. De plus, la part des étrangers n’a constitué que 1,46% du total des transactions conclues jusqu’à fin juin 2014, contre une part de 1,83% (594 transactions) sur la même période un an auparavant, 1,86% (650 transactions) en 2012, 1,58% (601 transactions) en 2011 et 1,89% (864 transactions) en 2010. La tendance à la baisse des transactions effectuées par des étrangers a été amorcée en 2010, à l’exception de l’année 2012 lorsque le mouvement des transactions a repris quelque peu avec l’arrivée des déplacés syriens, dopant un tant soit peu la demande. Néanmoins, le flux des investissements directs étrangers vers le Liban est demeuré hautement concentré sur le secteur de l’immobilier, avec un total de 2,83% en 2013.
Dans le même ordre d’idées, il est à noter que Beyrouth a été la région qui a souffert le plus de la baisse des investissements des étrangers. Une conséquence évidente puisqu’il faut appartenir à la classe sociale aisée pour acquérir un appartement dans la capitale. L’enquête menée par Global Property Guide a classé la capitale libanaise à la 43e position sur un total de 94 cités en termes de prix d’achat du mètre carré bâti, indiquant que ce prix est de 3 693 dollars le mètre carré pour un appartement de 120 m2. Sachant que les prix/m2 affichés à Beyrouth varient entre 1 925 et 7 647 dollars. Deux promoteurs immobiliers contactés par Magazine ont minimisé l’impact de la baisse des investissements étrangers dans le secteur, s’accordant à insister sur le fait que la prospérité de cette industrie se base principalement sur les locaux. L’un des développeurs interrogés a considéré que le placement dans l’immobilier au Liban est toujours rentable, mettant l’accent sur le fait qu’il est certainement plus rentable qu’un dépôt bancaire. Il a ajouté que ce secteur tient la route malgré les aléas de la conjoncture, à condition que le développeur choisisse le bon emplacement et, surtout, le produit adéquat mis à la vente. L’autre expert, qui a également requis l’anonymat, s’est montré moins optimiste. Il a considéré que la hausse du nombre des transactions au cours du premier semestre n’est que le résultat de l’enregistrement des titres de propriétés auprès des services du cadastre qui ont fait suite à des promesses de vente signées il y a quelques années. Il a expliqué que nombreux ont été les développeurs immobiliers à avoir ralenti le rythme de leurs travaux de construction en attendant que leur stock d’offres soit épuisé, la livraison des appartements ayant par conséquent été retardée.
Fatca
122 entités libanaises enregistrées auprès du Trésor US
Un communiqué rendu public par le département américain au Trésor a indiqué que 122 banques commerciales, compagnies d’assurances, institutions financières et banques d’investissement opérant au Liban se sont enregistrées auprès de l’US Internal Revenue Service (IRS) au 1er juillet 2014 en conformité avec les dispositions du «Foreign Account Tax Compliance» (Fatca). Cette loi, qui est entrée en vigueur le 1er juillet dernier, exige des institutions financières d’identifier et de dévoiler les comptes des citoyens américains, des résidents permanents américains, des entités étrangères au sein desquelles des contribuables américains détiennent des participations importantes ou toutes autres personnes ou entités mentionnées explicitement par la loi. Celle-ci impose des amendes aux institutions qui enfreignent ses dispositions et autorise le Trésor américain à prélever à la source une taxe de l’ordre de 30% sur leurs revenus générés aux Etats-Unis. Selon des sources monétaires, les Américains ont relativement un nombre limité d’intérêts financiers au Liban comparés à ceux qu’ils détiennent, par exemple, en Suisse, au Luxembourg et en Autriche.
Réussite
Les méga-millionnaires sont des self-made-men
L’accumulation des richesses ne se fait pas par elle-même. Contrairement aux croyances populaires et aux films de cinéma à grand succès, les hommes fortunés ne sont pas soudainement basculés dans le monde de l’opulence et de la richesse. Ils ont une idée et travaillent dur pour la concrétiser. Atteindre cet objectif exige beaucoup de volonté, de discipline et de conviction à pouvoir réaliser avec succès son projet. Aussi, cette conviction ne se résumerait pas simplement à faire valoir des idées positives. Elle devrait refléter une persuasion profondément ancrée en la personne, qui éliminerait tout doute qui pourrait éventuellement perturber la mise en exécution du projet. Wealth X, qui est une entreprise de recherches et d’études concentrées sur les individus dotés de grandes richesses (Ultra High Net Worth-UHNW) dont le siège social est Singapour, a dénombré 2 173 milliardaires dans le monde en 2013, dont 80% sont des self-made-men, c’est-à-dire des hommes qui ont construit seuls, par eux-mêmes leurs fortunes. Les quatre «méga-milliardaires» dont le montant total de la fortune de chacun dépasse 50 milliards de dollars, à savoir Bill Gates, Carlos Slim (d’origine libanaise), Amancio Ortega et Warren Buffett, ne font pas exception à la règle. La deuxième génération des riches est constituée rarement de milliardaires, selon le constat de la même source. L’auteur de l’étude Mason Currey a découvert que même les génies créatifs de notre époque ont établi des plans de travail clairs au quotidien et se sont astreints à «un code de conduite» qu’ils ont eux-mêmes élaboré. Il cite entre autres Pablo Picasso, Sigmund Freud, Wolfgang Amadeus Mozart, Benjamin Franklin, Richard Strauss et Charles Darwin. En deux mots comme en mille, l’auteur conclut qu’il s’agit d’être ordonné et organisé dans sa vie, ce qui laisse un espace non négligeable pour l’homme d’être créatif dans son travail.
Liliane Mokbel