C’est sur la voix mélodieuse de la Superstar Ragheb Alamé, interprétant sa version de l’Hymne national libanais, qu’a commencé − et s’est achevée − la célébration du 94e anniversaire de la déclaration du Grand-Liban le 1er septembre 1920.
Placé sous le patronage du président du Conseil Tammam Salam, le comité de l’initiative nationale pour le centenaire du Grand-Liban a lancé cette année le slogan «Beyrouth, capitale de la citoyenneté libanaise».
Devant un parterre de personnalités politiques et religieuses, notamment l’ancien président de la République Michel Sleiman, Bahia Hariri est la première à prendre la parole. Dans son allocution, elle veut transmettre un message d’espoir à tous les Libanais, au Liban et à l’étranger concernant leurs craintes pour l’avenir du pays. «Le 1er septembre 1920, le Grand-Liban a été déclaré avec Beyrouth pour capitale. Beyrouth, cette ville qui se fond en nous et dans laquelle nous nous fondons, devenue aujourd’hui la capitale de notre citoyenneté». Elle a également précisé que le Liban n’aurait jamais existé sans la détermination et la foi du patriarche Elias Hoayek qui a emporté avec lui à la Conférence de Versailles les réclamations du peuple libanais et en est revenu avec la déclaration du Grand-Liban.
Représentant le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, l’archevêque Boulos Matar a exprimé sa désolation de voir le Grand-Liban sans président de la République. Il a rappelé les étapes qui ont précédé la déclaration du Grand-Liban du 1er septembre 1920 sur les marches de la Résidence des Pins, par le général Gouraud, entouré du patriarche Hoayek et du mufti de Beyrouth.
Prenant la parole à son tour, le président du Conseil, Tammam Salam, a déclaré que la célébration du 94e anniversaire de la déclaration du Grand-Liban s’est faite à l’initiative de Bahia Hariri. Le chef du gouvernement a souligné que l’accord conclu à Taëf est un compromis historique, mais sa mauvaise application a mené à la situation actuelle. Il a déclaré que l’échec des Libanais à accomplir toutes les échéances constitutionnelles est une expression de la gravité de la situation, mettant l’accent sur la violence et le terrorisme à Ersal. Le point fort de son discours fut ces mots poignants qu’il a eus à l’adresse des parents des soldats kidnappés: «Vous n’êtes pas seuls. Le Liban en entier est avec vous». Il a clôturé en précisant que la bataille contre le terrorisme est encore à ses débuts et que le meilleur moyen d’y faire face est de resserrer les rangs et de revenir aux valeurs du Pacte national. Salam a réclamé l’élection d’un président de la République maronite, qui représentera l’unité du pays. «Les hommes meurent. Les régimes disparaissent, mais le Liban restera unifié dans le cadre de ses frontières déclarées il y a 94 ans».
Joëlle Seif