Le ministère des Finances effectue un tour d’horizon auprès des banques libanaises afin de recueillir leurs intentions concernant l’émission de nouveaux eurobonds d’un montant d’un milliard de dollars.
Il s’agit d’une nouvelle émission obligataire et non d’une opération de renouvellement d’une dette venue à échéance, dont le financement serait assuré sur les marchés interne et externe. Le gouvernement chercherait pour le moment à accroître son poste de liquidité afin de subvenir à ses besoins en 2015. Sachant que le montant de la dette en devises, venant à échéance cette année, est près de 3,5 milliards de dollars. Quant à la dette en livres libanaises, son montant est beaucoup plus important que celle en devises étrangères, représentant plus de 10 700 milliards de livres. Néanmoins, ce poste de la dette interne ne poserait pas de problèmes majeurs dans la mesure où les banques libanaises procèdent au renouvellement des bons du Trésor qu’elles détiennent systématiquement, bien sûr, dans la limite de leurs engagements précédents. Le ministère des Finances avait déjà donné le ton de ce que serait sa stratégie de gestion de l’endettement à moyen terme pour la période 2014-2016. Celle-ci s’articule autour d’un recours du gouvernement de plus en plus important à l’endettement en devises étrangères pour le financement de la dette venant à échéance, ainsi que pour celui du coût du service de cette dette. Cette stratégie consiste en ce que 30% de l’emprunt en rythme annuel de l’Etat, destiné à couvrir ses besoins, soient libellés en devises étrangères, alors que le reste du montant serait levé sur le marché local. De plus, cette stratégie de gestion donne la priorité à l’extension des dates de maturité des emprunts, soit au-delà de la moyenne actuelle de son niveau égal à 4,3. Le ministère a reconnu que l’extension de la maturité de la dette serait coûteuse, mais celle-ci devrait assurer une protection contre des taux d’intérêt élevés, un risque que le Liban ne soit pas en mesure de supporter dans les circonstances actuelles. Aussi faut-il souligner que la stratégie du ministère des Finances nécessiterait un vote par le Parlement de lois autorisant l’Exécutif à emprunter en l’absence d’un budget dûment approuvé. La politique du ministère prend en compte la conjoncture macroéconomique du pays, qui se caractérise par un niveau élevé de la dette publique, ainsi que les besoins en financement d’opérations externes de l’Etat et la limite de la capacité d’absorption par le marché domestique de la demande en liquidités du secteur public. Les opérations d’enchères portant sur les bons du Trésor, ainsi que sur les eurobonds sont principalement concentrées au premier trimestre de l’année en cours. Il s’agira, selon une source du ministère des Finances, de 11 opérations en janvier et de 13 en mars. La répartition des maturités concernant les bons du Trésor a montré que dix-neuf émissions auraient une maturité de douze mois ou moins, trois autres de deux ans, et quatre de trois ans. Pour ce qui est de la répartition de la maturité des eurobonds, il s’agira de six émissions d’une durée de cinq ans, d’une autre d’une durée de sept ans et de deux autres de dix ans.
Bilan 2014
Croissance des prêts et structure stable des taux débiteurs
L’élément important au niveau de la croissance économique s’est articulé en 2014 autour d’une progression des prêts bancaires libellés en livres et en devises étrangères, dont le montant s’est élevé à environ 3,5 milliards de dollars, soit un accroissement des avances bancaires de l’ordre de 8,5% sur une base annuelle. Ces prêts au secteur privé ont aussi été consentis à des taux d’intérêt stables en 2014, soit entre 6,86% et 6,95% pour les avances accordées en dollars, et entre 7,39% et 7,29% pour celles libellées en livres, ceci jusqu’à fin octobre 2014. Cette structure des taux est considérée faible comparée au rendement des bons du Trésor de 6,9% et celui des eurobonds de 6,38%, en dépit de la différence de l’ampleur des risques crédit selon que les avances soient accordées au secteur privé ou au secteur public. L’analyse des chiffres, publiés par la Banque du Liban (BDL), a montré que la marge des taux d’intérêt entre le coût des dépôts et le rendement des placements avait enregistré, depuis le début de 2014, un recul de 1,16% à 1,13% sur le marché des devises étrangères et une régression de 1,16% à 0,96% sur le marché de la livre libanaise. De fait, soulignent certains experts, il n’est pas demandé de baisser ou de hausser la structure des taux débiteurs dans un contexte de ralentissement économique, mais de procéder plutôt à une reconsidération des critères d’octroi des crédits à un moment où l’effet de levier, tant au sein des ménages qu’au sein des institutions commerciales, est devenu élevé. Les recommandations de l’Association des banques au Liban (ABL) à l’adresse de ses membres pour le mois de février sont un taux d’intérêt de référence de Beyrouth (Beirut Reference Rate ou BRR) pour les emprunts en livres de 8,69% et de 6,11% pour les emprunts en dollars. Le BRR est, depuis 2009, le taux de référence relatif aux emprunts en devises étrangères en remplacement du London Inter-Bank Offering Rate (Libor). A cette date, rappelle-t-on, l’ABL a considéré que le Libor ne reflète plus d’une manière précise le coût des fonds et des emprunts sur le marché local. Elle estime que le BRR ne remplace pas le taux débiteur privilégié des banques, que ce soit en livres ou en devises étrangères, mais représente la base du calcul du taux privilégié après avoir ajouté le coût de la liquidité et du refinancement, ainsi que celui du risque crédit et de la marge de profit des banques.
Groupe Azadea
Levée de fonds de l’ordre de 500 millions $
Le groupe Azadea, qui détient la franchise des marques Gap, Zara et Superdry pour la région du Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, la Turquie et le Pakistan, planifie de lever des fonds de l’ordre de 500 millions de dollars en faveur de la cession d’une minorité de ses actions à des tiers, soit près de 25%. A cet effet, le groupe Azadea a chargé le consultant PricewaterhouseCoopers de faire le montage de l’opération de désinvestissement cession des actions. Pour rappel, Azadea Group Holding s.a.l. opère dans les secteurs de la mode et du life style à travers des franchises implantées dans 16 pays. La holding est un détaillant de produits alimentaires, ainsi que d’articles d’habillement, d’ameublement et de multimédias.
Liliane Mokbel