Les industriels libanais prennent des initiatives courageuses mettant en avant des perspectives positives pour l’économie. Le nombre de nouvelles usines qui seraient inaugurées au cours de 2015 dans des différentes régions du pays est impressionnant et en dit long sur l’optimisme quant à l’avenir.
La compagnie Elysée Wise, basée à Chypre, planifie l’ouverture d’une usine pour la fabrication de pipelines en polyéthylène à Jbeil en 2015. Le montant de l’investissement, totalisant 1,5 million de dollars, inclut un terrain d’une superficie de 6 000 mètres carrés et un espace bâti de 1 000 mètres carrés. L’usine aura une capacité de production de 3 000 tonnes de pipes/an, dont une partie sera destinée à l’exportation vers la région Mena.
Al-Tajhizat al-Handasia, une compagnie basée à Baalbeck, devrait mettre en service cette année une nouvelle ligne de production de blocs de béton coulé. L’investissement représenterait environ 1,5 million de dollars, comprenant un terrain de 7 000 mètres carrés, un dépôt et des équipements qui seraient achetés sur le marché local. La capacité de production serait de 7 000 blocs de ciment/jour. Ses produits seraient principalement destinés à la région de Baalbeck.
Pure Plast, une usine pour la fabrication de gallons et de bouteilles en plastique destinés au remplissage d’eau, installée à Zahlé, est déjà opérationnelle. La superficie de l’espace bâti de l’usine s’élève à 3 000 mètres carrés, alors que le montant de l’investissement est de 2 millions de dollars, incluant le prix du terrain, le chantier de construction et les équipements.
L’entreprise Advanced Plastic industries s.a.l. (Api), qui se trouve à Zouk Mosbeh, a bénéficié du panier d’incitations fiscales à l’investissement accordé par Idal. La firme a investi plus de 25,5 millions de dollars, consacrés à la création d’une nouvelle ligne de production de pipes de toutes les dimensions et leurs accessoires, qui nécessiterait le recrutement de près de 160 personnes. Le P.-D.G. d’Api, Gaby Abou Chédid, a considéré que l’industrie du plastique bénéfice au Liban d’avantages compétitifs au niveau de la qualité, de la créativité et de la stratégie de commercialisation.
Selecti, une entreprise pour la fabrication de meubles, installée dans la zone industrielle de Mazraat Yachouh, est devenue opérationnelle fin 2014 début 2015. La production de Selecti est destinée principalement à subvenir à la forte demande en provenance des pays du Golfe. La surface totale bâtie représente 5 000 mètres carrés, alors que le coût du projet dans son ensemble, comprenant la construction et les équipements, s’est élevé à 4 millions de dollars. Selecti emploie 120 personnes. La capacité de production de l’entreprise est de plus de 1 000 articles/mois, qui varient entre meubles modernes et conventionnels. La firme fabrique aussi des meubles sur mesure.
Zouky, une firme agrochimique, sera inaugurée le mois prochain dans la zone industrielle de Zahlé. Son corps de métier sera la production de pesticides à usage agricole. Le marché est porteur. Il existe une seule entreprise dans la Békaa qui fabrique ce genre de produits. Il s’agit de la firme Adonis affiliée à la compagnie Unifert. Le coût de l’investissement s’est élevé à 4 millions de dollars, alors que le nombre d’emplois à plein temps créés est de 50, dans une première étape. L’assistance technique lui sera assurée par Tensiofix, une firme belge. Zouky doit incessamment commencer à produire. Sa capacité de production serait de 500 000 litres de pesticides à usage agricole tel Deltamethrin.
Expansion
Le groupe M1 des frères Mikati veut acheter Pepe Jeans
Le groupe libanais d’investissement M1 Group, fondé en 2007 par l’ancien Premier ministre Najib Mikati et son frère Taha, est en négociation avancée pour l’acquisition de la marque de mode espagnole Pepe Jeans, présente dans 60 pays. Le groupe serait en lice avec d’autres entités considérées comme de gros joueurs sur la scène du commerce. Citant une source anonyme, Reuters a mentionné la société d’investissement participatif basée à Paris, Pai Partners, et le groupe qatari Mayhoola. Le consultant Morgan Stanley avait été approché dans cette affaire par Mayhoola, un groupe très proche de cheikha Moza, la deuxième épouse de l’ancien émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al Thani, alors que le groupe de rachat occidental se démenait pour tenter de faire correspondre sa proposition au prix de vente de la marque, qui s’articulait autour de 792 millions de dollars. Toutefois, Mayhoola, qui avait acheté en 2012 la maison italienne de mode Valentino basée à Londres, s’est retiré de la course, laissant M1 seul finaliste.
Pour rappel M1, basé à Beyrouth, gère des portefeuilles dans divers secteurs économiques dont l’immobilier, les télécoms, la mode et les transports. M1 avait acquis la marque de mode française Façonnable en 2007 pour la somme de 210 millions de dollars. Le groupe s’était allié à l’ancien banquier de Goldman Sachs, Richard Sharp, et a participé en 2011 aux enchères pour l’achat de l’enseigne anglaise de mode All Saints, mais avait perdu devant Lion Capital. En parallèle, M1 détient 10% des actions de MTN, l’une des plus grandes sociétés de télécoms en Afrique. Par ailleurs, les frères Mikati ont fondé la compagnie de télécoms Investcom.
Vie quotidienne
Les difficultés s’accumulent
Rien n’augure d’une solution prochaine, même à moyen terme, des ennuis au quotidien du citoyen, la porte du Parlement est fermée jusqu’à nouvel ordre, et le gouvernement discute du sexe des anges.
Toute la sphère politique attend des jours meilleurs qui ne semblent pas venir. Le projet de l’échelle des salaires est absent-présent, puisque les sources de financement ont été trouvées selon le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil.
L’exécution du projet de développement des services liés à l’alimentation en courant électrique, élaboré en juin 2010 par le ministre Gebran Bassil, a été amorcée puis suspendue. La production d’énergie supplémentaire d’environ 470 mégawatts n’est donc plus à l’ordre du jour. Les raisons invoquées pour cette suspension tiennent à «des malentendus» entre responsables portant sur les coûts et les critères techniques du projet.
Concernant la couverture assurance maladie des personnes âgées, elle a été reléguée tout simplement aux calendes grecques, alors le projet de loi sur la sécurité de l’alimentation, approuvé récemment en commission parlementaire, attend d’être voté par la Chambre. Parallèlement, les problèmes économiques, humanitaires et sécuritaires dus au poids des réfugiés syriens gagnent en ampleur et rognent les faibles ressources naturelles du Pays du Cèdre, alors que les aides internationales arrivent au compte-gouttes.
Liliane Mokbel