Menaces sur l’est de Zahlé
La bataille de Zabadani-Qalamoun est imminente, au vu des divers indices et le Liban est dans l’attente de ses résultats. Une source militaire précise que «l’armée n’est pas concernée par cette guerre, qui se déroule à l’intérieur du territoire syrien» et réfute totalement l’existence d’une quelconque coordination entre la troupe libanaise d’un côté, le Hezbollah et l’armée syrienne, de l’autre. Pourquoi l’Armée libanaise n’est pas partie prenante dans la bataille du Qalamoun? Le champ de bataille, comme l’explique la source, est éloigné de la frontière libanaise puisqu’elle se déroule aux limites de Zabadani, et il n’est pas question que les militaires libanais pénètrent en territoire syrien pour y participer, mais en revanche, ils sont prêts à faire face aux conséquences de la bataille et à toute éventuelle attaque qui aurait lieu aux frontières de la Békaa. Mais avec le déclenchement de cette bataille, la menace pèsera sur les villages de l’est de Zahlé où l’armée a consolidé sa présence et renforcé ses effectifs en guise de mesures préventives.
Le Hezbollah isolé
Dans sa confrontation avec l’Arabie saoudite, le Hezbollah semble isolé, font remarquer des sources du 14 mars. Il ne bénéficie d’aucun appui de la part de ses alliés chrétiens, sunnites ou druzes. Ce qui signifie que ces derniers n’ont pas la capacité de suivre la politique que le parti s’est tracée et qui modifie les règles du jeu, ni la volonté d’un heurt avec l’Arabie pour une affaire qui ne les concerne pas, à savoir le Yémen. Bilan: le Hezbollah a perdu toute la couverture sunnite depuis son implication dans la guerre syrienne, il a fait assumer un poids insupportable à son allié chrétien et, aujourd’hui, il fait face à l’Arabie sans aucune couverture nationale, conférant lui-même un caractère sunnite-chiite au conflit.
Nasrallah s’est-il rendu en Iran?
Des sources médiatiques proches du 14 mars parlent d’une visite secrète que le secrétaire général du Hezbollah aurait effectuée à Téhéran après le début de la guerre au Yémen. Au cours de cette visite, qui a duré 24 heures, sayyed Hassan Nasrallah a pu rencontrer le guide suprême de la Révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, ce qui explique l’adoption par l’Iran et le parti chiite de positions similaires et même d’une terminologie identique dans leur approche de l’opération Tempête de la fermeté.
La deuxième bataille de Aoun
Sachant que la bataille de la présidentielle se trouve dans l’impasse pour le moment, le général Michel Aoun se consacre à une deuxième bataille, celle du commandement de l’armée. Le chef du Courant patriotique libre (CPL) souhaite qu’un nouveau commandant en chef soit désigné pour succéder à Jean Kahwagi dont le mandat, déjà prorogé pour deux ans, vient à expiration en septembre. Aoun estime que le gouvernement a le pouvoir et la capacité de procéder à des nominations délicates, comme ce fut le cas pour le secrétariat général du Conseil des ministres et la présidence de la commission de contrôle des banques… Le général mène cette bataille pour deux considérations. La première, d’ordre institutionnel militaire, afin de respecter les règles de la hiérarchie militaire, de l’alternance des responsabilités, et pour éviter le blocage des officiers compétents. La deuxième, d’ordre politique et privé. Aoun cherchant à régler ses comptes avec le général Jean Kahwagi et aussi à voir son gendre Chamel Roukoz accéder à cette fonction avant d’atteindre l’âge de la retraite et de se trouver hors jeu.
Réunion houleuse à Saïda
Réunion houleuse à Saïda au siège du Hezbollah entre le commandement des groupes palestiniens et la commission sécuritaire de Aïn el-Heloué représentés par le général Sobhi Abou Arab d’un côté, et une délégation du Hezbollah présidée par le cheikh Zeid Daher, de l’autre. Le parti chiite a insisté auprès des responsables de Aïn el-Heloué pour que l’assassin de Marwan Issa, l’un des cadres du Hezbollah, leur soit livré. Zeid Daher a lancé des accusations dénonçant le manque de volonté évident d’arrêter le coupable dont l’identité et le lieu de résidence sont bien connus. Par ailleurs, la commission sécuritaire palestinienne supérieure s’apprête à mettre en œuvre un nouveau plan de sécurité à l’intérieur du camp incluant de nouveaux quartiers, notamment dans la région limitrophe de Hay el-Taware’.
Hariri a la bougeotte
Le président Saad Hariri élargit l’éventail de ses contacts à l’étranger dans le cadre d’une action diplomatique intense qui a pris plus d’ampleur à l’ombre de la nouvelle administration saoudienne. Après s’être rendu en Egypte où il a rencontré le président Abdel-Fattah el-Sissi, en Turquie où il s’est entretenu avec le président Recep Tayyip Erdogan, au Qatar, où il a été reçu par le cheikh Tamim Ben Hamad, il a mis le cap sur Washington où il a eu des pourparlers avec le vice-président, Joe Biden, et le secrétaire d’Etat, John Kerry, et d’autres hauts responsables de l’Administration Obama.
Kataëb: cure de rajeunissement
Le changement prévu à la tête des Kataëb avec l’accession de cheikh Sami Gemayel à la présidence du parti, lors de la clôture du Congrès général programmé pour l’été prochain, entraînera d’autres modifications au niveau du commandement de cette formation politique. La jeune génération aura ainsi droit au chapitre, entraînant certains remaniements à commencer par le remplacement des deux vice-présidents, Sejaan Azzi et Chaker Aoun, sans oublier le secrétariat général et la moitié des membres du bureau politique.
FL-CPL: à quoi sert le dialogue?
Il est étonnant que le général Michel Aoun n’ait pas rompu le dialogue avec les Forces libanaises après les fêtes de Pâques, comme il avait promis de le faire si sa candidature n’était pas retenue, avance une source du 14 mars. En fait, le général cherche à se dissimuler derrière ce dialogue pour atténuer la responsabilité qu’il assume dans le blocage de la présidentielle. Aussi, n’a-t-il rien à perdre en poursuivant le dialogue avec le Dr Samir Geagea parce que cela facilite son ouverture sur le Moustaqbal en se présentant comme un candidat d’entente au double niveau chrétien et national. C’est le message que Aoun souhaite faire parvenir à l’Arabie saoudite, qui a bien fait comprendre à tous que le Dr Geagea avait un droit de veto sur tout éventuel candidat à la présidence. Sachant que ce dernier est le grand gagnant de ce dialogue qui lui octroie un rôle exclusif de clé électorale en matière de présidentielle.
Ankara, terre d’asile d’islamistes
Après le départ en Turquie du responsable militaire du Moustaqbal dans la région du Nord, l’officier à la retraite Amid Hammoud, une source juridique européenne révèle qu’Ankara sert d’asile à plusieurs personnes recherchées par la justice dans les pays arabes.
La source dit avoir rencontré, dans le cadre de son activité professionnelle à Istanbul, plusieurs islamistes radicaux impliqués dans des crimes terroristes dans leurs pays d’origine et qui sont actuellement à la tête de réseaux locaux et interfrontaliers. Amid Hammoud s’était abstenu de comparaître devant la justice en tant que témoin et s’est enfui en Turquie. Témoignant devant le Tribunal militaire, des combattants tripolitains ont souligné le rôle de Hammoud durant les incidents sécuritaires dans la capitale du Liban-Nord (financement et armement des combattants). L’officier en fugue a déclaré aux médias qu’il était fier de tout ce qu’il avait accompli et que «les aveux des combattants ont été obtenus sous pression. Ils ont été arrêtés sur base d’un deal, ils seront relâchés», a-t-il dit.
Zoom sur Chebaa
Les regards se tournent à nouveau vers Chebaa, après la tentative de l’Armée syrienne libre (ASL) de prendre le contrôle du village druze syrien avoisinant, Harfa, qui domine la route allant de Beit Jin et ses fermes vers la mohafaza de Deraa. Les sources d’une instance politique indiquent que les groupes de l’opposition syrienne coordonnent avec Israël et la Jordanie pour investir cette bourgade stratégique qui les empêche d’unifier le front Qoneitra-Deraa. L’assaut raté lancé sur Harfa, la semaine passée, a propagé une grande tension dans les villages druzes libanais adjacents de Wadi el-Taym. Selon les sources, la majorité des Syriens présents à Chebaa sont arrivés de Beit Jin et ils auraient atteint un nombre supérieur à celui des Libanais dans le village. La même instance dit avoir fait échec à la création d’un hôpital à Chebaa après avoir appris que l’idée derrière ce projet est d’assurer des soins aux combattants terroristes blessés de Beit Jin. On raconte que les parties libanaises, qui ont soutenu le projet, souhaitaient afficher leurs bonnes intentions vis-à-vis du Front al-Nosra et de l’ASL, ce qui a provoqué des troubles communautaires entre druzes et sunnites dans cette région.
Tensions dans les camps
Les tensions sécuritaires à l’intérieur du camp de Aïn el-Heloué seraient dues, selon des milieux palestiniens, à la lutte pour l’accession aux commandes de l’OLP, et au projet de «régionalisation» de la sécurité des camps palestiniens au Liban et en Syrie, mené par Khaled Mechaal du Hamas en coopération avec le Qatar. Ces milieux font référence aux derniers développements dans le camp de Yarmouk, près de Damas, qui est tombé sous la coupe de Daech. La délégation envoyée par le président Mahmoud Abbas à Damas a tout de suite donné son accord pour que l’organisation participe à la reconquête du camp. Mais, après le retour de la délégation, Abbas s’est désisté sous les pressions d’une capitale du Golfe (Qatar). Quant à Mechaal qui aurait contribué, d’après ces milieux, à apaiser la situation dans le camp de Yarmouk pour satisfaire l’Iran, il serait impliqué dans un projet qatari visant à opérer une fusion entre les combattants d’Aknaf Bayt el-Mokadass et ceux d’al-Nosra. En fait, ce que Mechaal a fait c’est suivre Nidal Abou Ola et Mohammad el-Zagmout dans leur fuite vers les lignes du régime, accompagnés de 500 combattants des Aknaf pour éviter d’être massacrés par Daech. Les deux hommes étaient les ex-accompagnateurs de Mechaal et Moussa Abou Marzouk du temps où ces derniers résidaient en Syrie. Les mêmes milieux estiment que l’assassinat du membre du Hezbollah, le Libanais Marwan Issa, de mère palestinienne, prouve que l’OLP, tout comme le Hamas, ne sont pas soucieux de la stabilité dans les camps palestiniens au Liban et en Syrie et veulent cohabiter avec la menace terroriste qui s’est implantée à Aïn el-Heloué et ses environs.
Tripoli: développement stagnant
Vaste satisfaction populaire à Tripoli dont les habitants saluent l’efficacité des Renseignements de l’armée et des forces de l’ordre à mener des opérations préventives contre les chefs des réseaux takfiristes. Aussi, apprécient-ils la décision du gouvernement Salam visant à exécuter des projets de développement et de création d’emplois à travers le remblayage d’une grande partie de la mer près du port. Ceci n’empêche pas les Tripolitains d’avoir des doutes sur la crédibilité des responsables. Ils craignent que le sort de leur région soit similaire à celui d’autres zones où les anciens projets proposés sont demeurés dans les tiroirs des gouvernements Hariri, Siniora ou Mikati. Ils appréhendent, par ailleurs, que le projet de la zone économique ne se perde dans les dédales des tiraillements politiques entre les divers zaïms de la ville. Des sources du Nord rappellent, avec amertume, l’histoire de la pose de la première pierre du campus unifié de l’Université libanaise à Bahsas, du temps du cabinet Rafic Hariri, qui est toujours en chantier et indiquent que des dizaines de décrets adoptés par les gouvernements successifs concernant l’équipement et la construction d’établissements scolaires officiels et privés dans les quartiers de Mina, Kobbé, Abi Samra et autres sont restés lettre morte.