C’était au tour des médias libanais d’être entendus par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) dans le cadre du procès sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Le procès de la chaîne al-Jadeed et de Karma Khayat a débuté à La Haye, où Karma s’est présentée avec l’équipe de la défense menée par Me Karim Khan.
Selon l’acte d’accusation, établi par le juge David Baragwanath, al-Jadeed et Karma Khayat ont, délibérément et sciemment, entravé le cours de la justice en mettant en danger la vie de témoins confidentiels et en refusant, malgré leurs injonctions, de retirer les reportages effectués sur le site Internet de la chaîne. Le 14 mai 2014, au cours de l’audience préliminaire, les accusés avaient choisi de plaider non coupables.
L’avocat de la défense, Me Khan, insiste sur le fait que le tribunal n’a toujours pas défini la provenance des fuites, et il ne peut donc pas rendre la chaîne et Khayat responsables de ses propres défaillances. Karma Khayat précise que le devoir des journalistes est de vérifier que l’argent versé par les Libanais pour créer le TSL est dépensé à bon escient. Elle énumère les défaillances de l’enquête ouverte par le TSL depuis l’affaire des faux témoins, avant de conclure par cette phrase: «La force est avec vous, mais le droit est avec nous, ainsi que l’opinion publique… Il n’y a pas de honte à reconnaître une erreur et c’est ce que je vous invite à faire».
Après avoir entendu les témoins de l’accusation, la défense pourra répondre du 12 au 15 mai.
Nº 2998 du vendredi 24 avril 2015
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