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Nº 2999 du vendredi 1er mai 2015

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POLITIQUE

Mandats militaires et sort du cabinet. Hariri et Nasrallah acteurs principaux

C’est en septembre que le mandat du commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, arrive à expiration et, malgré le délai qui nous sépare de cette échéance, celle-ci est d’ores et déjà sous les feux de la rampe.

L’expiration du mandat du commandant en chef de l’armée est organiquement reliée à une autre échéance, à savoir la fin de celui du directeur général des FSI, le général Ibrahim Basbous. A la lumière de la façon dont le président Saad Hariri compte combler la vacance de cette haute fonction sécuritaire, sera décidé le sort du général Jean Kahwagi.
Trois options sont à l’ordre du jour.
La désignation par le Conseil des ministres d’un nouveau chef à la tête de l’armée, comme ce fut le cas pour la Commission de contrôle des banques, le secrétariat général du Conseil des ministres, la zone économique à Tripoli… Ce choix est soutenu par le général Michel Aoun qui peut ainsi hisser son gendre, le général Chamel Roukoz, au poste de commandant en chef. Pour le leader du CPL, l’essentiel est de ne pas reconduire le général Jean Kahwagi dans sa fonction quitte à opter pour le principe de l’ancienneté en confiant les commandes de l’armée au général Imad Kaakour. C’est Saad Hariri qui détient la clé de ce casse-tête. S’il arrive à conclure une entente avec Aoun, ce dernier aura les moyens de coincer ses alliés. Mais le leader maronite n’a obtenu, jusqu’ici, du leader sunnite qu’un soutien vague doublé d’une condition: que Aoun parvienne à convaincre toutes les forces de ses choix. Même son de cloche chez les alliés du CPL, qui se disent prêts à appuyer la nomination de Chamel Roukoz, mais si un consensus sur le sujet est impossible, ils ne seraient pas contre la prorogation. Ce qui signifie que nul n’est disposé à faire pression pour sortir du statu quo.
Le renouvellement de tous les mandats sécuritaires est l’option la plus probable jusqu’à présent, elle a été renforcée par les derniers développements militaires dans la région, qui ont replacé le Liban dans la spirale du danger. Mais Aoun, cette fois, est passé à l’attaque de manière préventive, menaçant de se retirer du gouvernement qui, paralysé, serait condamné à expédier les affaires courantes. Mais si Hariri détient la clé des nominations, le sort du cabinet est entre les mains de sayyed Hassan Nasrallah. La bataille de «l’après-prorogation» sera lancée par Aoun à partir de Haret Hreik via une prochaine rencontre avec le leader du Hezbollah… Celui-ci, jusqu’à présent, ne souhaite pas l’implosion du gouvernement, mais les choses peuvent changer avec la montée des tensions irano-saoudiennes et face à une équipe ministérielle que le parti chiite considère «saoudienne», dans laquelle le Futur gère les portefeuilles essentiels avec une majorité de ministres issus du 14 mars, surtout après le repositionnement de Walid Joumblatt.
La majoration de l’âge de la retraite. Cette option proposée en guise de règlement se heurte à des contestations. Le projet de loi, pas encore transféré au Parlement, a un caractère discriminatoire en ce sens qu’il s’applique à une seule catégorie d’officiers, précisément aux membres du Conseil militaire, et aux chefs des organes sécuritaires ayant un grade de général. Or, il est demandé d’étendre cette mesure à tous les officiers, avec une restructuration de l’institution militaire de façon à ce qu’elle puisse assimiler tous les officiers dont le nombre pourrait atteindre les 800 généraux. Ce projet avait été contesté par le général Aoun, mais celui-ci pourrait assouplir sa position et agréer la proposition qui permet la reconduction du général Roukoz dans sa fonction pour trois ans, alors qu’il est supposé partir à la retraite en octobre, ce qui lui donnera la latitude de prétendre au commandement de la troupe après l’élection d’un nouveau président de la République. 

Chaouki Achkouti

Entre Raï et Aoun
Lors d’une récente réunion, le patriarche Béchara Raï, comme il l’a confié à ses visiteurs, n’a pas réussi à convaincre le général Michel Aoun de céder la place à un troisième candidat à la présidence. Il est impossible de convaincre le général, disent-ils, parce qu’il est persuadé que c’est lui seul qui sera élu, en fin de compte. Il aurait ainsi demandé au chef de l’Eglise maronite de patienter quelques mois le temps qu’émergent de nouvelles données régionales favorables à son accession à Baabda.
Mgr Raï avait eu recours au Hezbollah pour amener le général à entendre raison et à accepter un candidat consensuel. Le parti chiite a répondu qu’il avait réussi à lui faire changer d’avis par le passé, lorsque qu’il avait approuvé l’élection du président Michel Sleiman, mais aujourd’hui cela semble impossible. Par ailleurs, des sources du Moustaqbal affirment que le président Fouad Siniora, dans le cadre de sa rencontre avec le patriarche, a abordé le problème de la recherche du troisième candidat, sans toutefois passer en revue des noms de présidentiables.

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