Le Liban est parmi les premiers pays à avoir approuvé les traités internationaux portant sur l’égalité des rémunérations salariales pour un même emploi entre les deux sexes, qui sont entrés en vigueur en vertu du décret d’application daté du 25 juin 1977. Toutefois, sur le marché du travail, rien n’a vraiment changé. Au pays du Cèdre, le travail des femmes est concentré dans des emplois à bas salaire, ne correspondant guère à leur niveau d’éducation et d’expériences. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT) citant les chiffres de l’administration centrale, une Libanaise sur quatre est présente sur le marché du travail, ce qui correspond à une moyenne de l’activité économique des femmes de 22,8%, contre 72,8% chez les hommes. La force active des femmes ne représente que 23% du total de la force active dans le pays. Pour ce qui est du trou entre les deux sexes en termes de rémunérations, il est de 38% dans les secteurs des télécoms et du transport. La situation n’est pas meilleure dans le secteur bancaire, où l’emploi obéit à un accord de travail collectif. Dans son rapport sur les ressources humaines dans l’industrie bancaire publié en 2013, l’Association des banques au Liban a répertorié 18 949 employés, dont 8 803 femmes, soit 46,5% du total des employés des banques. Le rapport a relevé que le salaire de l’employée est inférieur, en moyenne, de 15,2% à celui de l’employé, soit 2 657 000 livres pour les hommes et 2 252 000 livres pour les femmes. Cette différence de niveau du salaire s’expliquerait par le fait que les femmes occupent moins de postes de responsabilité que les hommes. Néanmoins, le rapport a reconnu que même dans le cas où les employés femmes et hommes bénéficient du même grade, la moyenne du salaire de l’employée est inférieure de 10% à celui de l’employé.
Toujours est-il que la différence des rémunérations salariales entre hommes et femmes s’est rétrécie par rapport à 2005, lorsque le déséquilibre était de 13,8% pour un poste similaire.
Liliane Mokbel