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Nº 3001 du vendredi 15 mai 2015

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Patrice Paoli en concert. «Un partage d’humanité autour de la musique»

A la guitare, à l’harmonica et au chant, l’ambassadeur de France, Patrice Paoli, prendra part le 19 mai, au Music Hall, à un spectacle, un double concert au sein des groupes Funky Blues Brothers et Pochette surprise. Entretien décontracté.

Qui est à l’initiative du concert?
Nous, les musiciens. On voulait faire un concert dans des conditions de concert. Sur scène, les deux groupes avec lesquels je joue vont se succéder; Pochette surprise qui jouera nos compositions, et Funky Blues Brothers qui interprètera des reprises rock, jazz, blues et certaines de nos compositions dans cet esprit-là. Les inspirations sont assez multiples, mais ce sera plutôt rock. Il y aura aussi quelques invités-surprise. Ce que nous voulons, c’est faire de la musique en tant que musiciens et non pour une cause, même si les bénéfices, évidemment, seront reversés à deux associations: la Société française de bienfaisance et la Fondation du père Afif Osseiran.

Vous connaissez la scène locale. Qu’en pensez-vous?
Au Liban, on a la chance de pouvoir jouer facilement. Il y a beaucoup de clubs, l’ambiance est extrêmement détendue. Malgré le métier que j’exerce, je joue dans un grand anonymat. C’est la première fois que j’annonce un concert clairement, pas seulement parce qu’il s’agit d’une salle commerciale qui nous invite à jouer, mais aussi comme une réponse à tous les gens à qui je n’ai jamais dit qu’on jouait. J’ai décidé de m’affranchir de certaines règles, un peu par amitié, et comme je vais bientôt quitter mes fonctions, le concert sera une manière de dire au revoir musicalement.
La vraie joie ici c’est de trouver des musiciens. On se rencontre toujours très vite, il y a peut-être quelque chose de magique, une espèce de sixième sens. Le plus important c’est que tous les gens qui jouent ensemble ont envie de le faire ensemble, comme une fraternité de musiciens. On a envie de partager cela, de partager les chansons qu’on a écrites, la joie qu’on a de jouer. On n’a aucune prétention d’être professionnels, même si certains d’entre nous vivent de ce métier. D’ailleurs, ça n’a pas de sens; la question est de savoir si on est musicien ou non, et si on est musicien, on joue. Malgré nos métiers, nos différentes visions de la vie, nous sommes tous musiciens et profondément amis. Sans ça, je pense que je ne ferais pas de musique. La musique c’est le partage, entre les musiciens d’abord, avec les gens qui viennent écouter ensuite. Et le public ici répond souvent, participe beaucoup.

Avec toutes vos occupations, avez-vous le temps de vous entraîner?
On me pose souvent cette question. Et je dis que le temps, on le prend. Sans porter atteinte à ma mission principale d’ambassadeur de France, on est constamment à trouver des arrangements avec le temps, parce que, dans la vie de diplomate au Liban, on est énormément impliqué, en permanence.
Je vais encore au-delà de la question. Je pense que faire de la musique en soi n’est pas mon métier. Mais partager la musique que je fais avec un public permet de montrer peut-être une autre image de qui nous sommes, nous les diplomates en général. Ce n’est pas de l’impudeur; on n’est pas là en démonstration, mais plutôt en partage pour montrer qu’on peut connecter, communiquer avec les gens à plusieurs niveaux.
J’y réfléchis souvent. Il y a des gens qui disent qu’il ne faut pas mélanger les genres, d’autres que la vie, la personnalité de diplomate, est un tout complet. Dans le ministère, certains m’encouragent à être pleinement cela, diplomate, musicien, sportif, à être tout ce qu’on a envie de faire. Non pour des raisons de médiatisation, mais à le vivre pleinement, à montrer cette complexité des personnes, qu’on n’est pas juste un costard dans un bureau. Je souscris à cette idée, à la vérité de nos personnalités. La première fois que je l’ai fait, j’étais consul général à Boston, mon premier chef de poste. Aujourd’hui, non seulement je dis que j’ai le droit de le faire, mais je pense que ça peut aussi être un bienfait, de partager la musique d’abord, puis d’être dans un partage d’humanité, autour de la musique qui consiste à faire passer des émotions, une joie.

Vous encouragez donc les membres de votre équipe à suivre leur passion…
La consule générale Cécile Longé a pris part à une pièce de théâtre (L’illusion conjugale qui se joue au théâtre Monnot, du 19 au 24 du mois – ndlr), et je suis très content qu’elle le fasse, parce que c’est une passion qu’elle partage et met au bénéfice d’organisations caritatives. Au-delà, quand l’équipe de l’ambassade participe au Raid des Cèdres ou au Marathon de Beyrouth, quand on sert une image différente, quand on partage avec les Libanais, tout cela a un sens, particulièrement ici, pour reconnaître cette vitalité extrêmement forte qu’il y a.

Propos recueillis par Nayla Rached

Billets en vente au Virgin Megastore et en ligne: www.ticketingboxoffice.com

Les artistes
Pochette Surprise: Bruno Paoli (claviers – chant), Ruedi Felder (contrebasse), Arnaud Oeggerli (batterie), Tom Hornig (saxophone) et Patrice Paoli (guitare – chant).
Funky Blues Brothers: Omar Harb (basse), Arnaud Oeggerli (batterie), Kamal Badaro (guitare), Bruno Paoli (claviers) et Patrice Paoli (guitare – chant – harmonica).

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