La fonction publique a organisé des concours pour combler les vides dans les postes diplomatiques. Ce concours est qualifié de sélectif dans le choix des meilleurs parmi les meilleurs par une commission d’élites, qui n’a tenu compte que des hautes compétences des candidats. Il a obtenu l’accord du Conseil des ministres, au même titre que celui du corps judiciaire. Neuf cent cinquante personnes s’y sont présentées. Quarante-quatre y ont réussi à l’issue de trois phases. Quatre surprises ont marqué les résultats de ces épreuves, selon un observateur averti.
La première est que la femme n’a pas été éloignée des postes politiques et délicats de l’Etat, comme était souvent le cas. Quinze femmes ont réussi aux postes les plus délicats contre vingt-neuf jeunes gens. Par ailleurs, une femme a occupé la première place au concours, avec une avance de vingt points sur le second, un jeune homme.
La deuxième est la culture académique curieusement plus grande chez les élèves de l’Université libanaise, notamment chez ceux de la faculté de droit et des sciences politiques, que chez ceux des facultés privées.
La troisième est politique. Le Conseil de la fonction publique n’a tenu aucun compte des souhaits et des recommandations des hommes politiques, parmi lesquels certains sont d’éminentes personnalités de l’Etat. Les membres de la commission ont refusé tout contact avec les familles politiques dont les enfants ou les proches participaient aux concours et qui caressaient l’espoir de maintenir ces postes dans la famille.
La quatrième surprise est à caractère confessionnel. Elle a provoqué un choc positif chez ceux qui prétendent que les chrétiens sont écartés des postes vacants de la première catégorie du corps diplomatique. Les résultats des concours ont démenti la marginalisation des chrétiens après le succès de 25 chrétiens contre 19 musulmans et ont confirmé que les membres du comité ont donné les mêmes chances à tous les candidats ne prenant en considération que les critères de compétence.
Chaouki Achkouti
Accord de Vienne
Un nouvel ordre régional, pense Ali Fayyad
Le député Ali Fayyad, membre du Bloc de la Fidélité à la Résistance, a longuement commenté les probables répercussions de l’accord sur le nucléaire iranien dans le cadre d’une cérémonie funéraire à Kfarkela en ces termes.
«L’accord place la région au seuil d’une nouvelle étape qui fait pencher la balance en faveur de l’axe de la résistance, a-t-il dit. Cela ne veut pas dire que les développements se feront de façon spontanée et mécanique ou que les résultats soient garantis… Cela ne veut pas dire non plus que Téhéran a renoncé à son militantisme antiaméricain ni qu’il a lâché ses alliés. Parce que l’Iran ne procède pas à des échanges au détriment de ses alliés, mais la façon dont les responsables iraniens agissent au plan régional montre qu’ils cherchent à exploiter leurs intérêts pour les aider».
Fayyad a estimé que la région est à la veille d’un nouvel ordre régional. De deux choses l’une: ou les volontés arabes et islamiques se conjuguent afin d’instaurer cet ordre conjointement de manière à sauvegarder la stabilité dans l’intérêt des peuples et des Etats ou, alors, la région restera divisée et se dirigera vers l’effritement total dont Israël sera le plus grand bénéficiaire. «Les deux principaux perdants de l’accord sur le nucléaire sont, selon Fayyad, Israël et Daech. Israël qui s’est dévoilé aux yeux de la communauté internationale et Daech, du fait que cet accord ouvre la voie à une possibilité d’entente régionale pour le combattre. Nous continuerons à lutter contre l’entité sioniste et les mouvements takfiristes, tout comme nous ferons face à tous les projets partitionnistes parce que nous sommes attachés à l’unité de nos sociétés arabes et islamiques».
«Nous avions, dès le début du déclenchement des crises régionales, mis en garde contre les dangers que représente le soutien qu’apportent certains Etats aux mouvements takfiristes. Aujourd’hui, ces groupes se sont retournés contre leurs parrains internationaux et régionaux en Afghanistan et en Irak. Et leurs mentors paient le prix de leur action».
La solution, d’après Fayyad, viendra lorsque tout le monde lâchera ces groupes et agira dans le cadre d’un règlement de façon responsable et efficace pour circonscrire ce phénomène afin de l’anéantir, parce qu’il représente une menace sur la «Oumma» dans toutes ses composantes communautaires, confessionnelles et politiques.