Du 10 au 20 septembre, la galerie SV, à Saïfi, accueille sur ses cimaises les photographies de Joy Homsy. «Dix ans après» un certain 14 mars 2005.
Politologue de formation, Joy Homsy, dévoile, à travers ses photographies, sa passion pour l’image et pour son pays. Né à la fin des années 70 dans un Liban en guerre, son appareil photo l’accompagne depuis toujours comme un témoin discret de ses engagements. Il rend compte ici, pour la première fois, d’un travail photographique d’une vingtaine d’images qui immortalisent des instants, des visages, des slogans et des moments forts qui ont jalonné les manifestations populaires des mois de février et d’avril 2005 au Liban.
Face à la spontanéité de l’événement, l’appareil photo déambule tel un figurant parmi les foules pour devenir témoin-acteur. Témoin-acteur notamment de la date historique du 14 mars 2005, où près d’un million et demi de citoyens libanais, venus de tout le pays, se sont rassemblés pour exiger le retrait militaire syrien, après trente ans de joug, scandant d’une seule voix, «le Liban d’abord».
Muni de son appareil photo, Joy Homsy s’est mêlé à la population en essayant de capter des moments vifs, véridiques et solennels. Le noir et blanc, au-delà de sa beauté esthétique, lui a permis de dépeindre les contrastes de la population libanaise dans un geste unificateur qui donne une dimension intemporelle à ses photos. Se rapprochant des individus ou observant les foules, qui se diluent comme de petits points, Joy Homsy capte des moments uniques.
Le spectateur est invité à découvrir ou à redécouvrir ces moments historiques, auxquels certains peuples ont la chance d’assister une fois dans leur histoire. Au-delà des revendications et du contenu historique, c’est l’énergie vitale d’un peuple qui est captée à travers l’objectif. De spectateur, Joy devient acteur-photographe. Ces vues, laissées dans ses tiroirs pendant dix années, acquièrent aujourd’hui une valeur archivistique.
Nayla Rached