Magazine Le Mensuel

Nº 3017 du vendredi 4 septembre 2015

general

Le Quatuor Modigliani. Simplement… enchanteur

Un nom italien pour quatre jeunes talentueux musiciens français qui ont en commun le don de nous avoir fait passer un moment divin, avec deux violons, un alto et un violoncelle, qui datent du XVIIIe siècle, qui ont rendu des sonorités envoûtantes à leur délicat jeu superbement harmonisé.

Et c’est vraiment cet équilibre des sons, ce dialogue entre les musiciens et leurs instruments qu’on retiendra de cette belle soirée de clôture du Festival de Baalbeck qui a relevé tous les défis et achevé sa saison comme prévu malgré tous les pronostics de mauvais augure.

Pour ce dernier rendez-vous de la saison d’été 2015, le célèbre Quatuor Modigliani, toujours en tournée internationale, a offert à plus de 300 personnes une halte rafraîchissante dans le chaos extérieur. Dans une ambiance feutrée, climatisée, la Magnanerie de Jdeidé a prêté sa vieille pierre à l’allégresse des cordes des quatre jeunes artistes. A l’image des poutres qui attestent de l’authenticité du lieu, Philippe Bernhard, Loïc Rio, Laurent Marfaing et François Kieffer ont joué comme pour leur plaisir, avec fougue, complicité, nuance, naturel, précision, toutes les harmonies qui rendent hommage à leur virtuosité. Un plaisir immense qu’ils ont su partager en crescendo à travers les morceaux choisis. Au prévisible Mozart (Quatuor No 15 en ré mineur K421) a succédé un Haydn absolument charmant (Quatuor en si bémol majeur, op. 50 No 1), avant de libérer la musique en attaquant de front le thème romantique du Quatuor à cordes No 4 en do mineur, op.18, No 4 de Beethoven.

Quatre mouvements pour quatre artistes hors pair très largement bissés, qui ont interprété un dernier morceau moderne de Leroy Anderson: Plink, Plank, Plunk; puis encore une berceuse, question d’envoyer gentiment au lit leurs mélomanes plutôt grisonnants, mais bien debout pour une ovation tout à fait méritée.

Gisèle Kayata Eid

Le quatuor

Le Quatuor Modigliani, formé en 2003 par quatre proches amis, se reproduit dans le monde. Invités dans des salles majeures en France, comme à Grenoble, La Rochelle, l’Opéra d’Avignon, l’Opéra de Lille, la salle Molière de Lyon, l’Opéra de Bordeaux, le Grand théâtre de Provence à Aix, la salle Poirel de Nancy, le TAP de Poitiers, mais aussi des lieux tout différents comme le Théâtre des Champs-Elysées, ou dans des lieux pittoresques, comme en juillet 2014, dans une vieille grange, un grand théâtre qui surplombe le lac d’Evian. Ils ont surtout sillonné un grand nombre de villes européennes: Londres, Amsterdam, Luxembourg, Bruxelles, Montreux, Lucerne, Cologne, Hambourg, Copenhague… Leur renommée les a précédés en Amérique où ils ont été invités par la Library of Congress de Washington, le Kimmel Center de Philadelphie, Carnegie Hall, ou au Québec, au Festival de Lanaudière, un théâtre monté en plein air ou au Domaine Forget.

Leur tournée s’est étendue également au Japon et en Australie. 

A cette fulgurante présence internationale, le jeune quatuor a vu son ascension jalonnée de distinctions et une collaboration avec des artistes de renom.

Rappelons que les jeunes musiciens ont le privilège de jouer quatre magnifiques instruments italiens, un violon de 1780, un autre de 1734, un alto de 1660 et, enfin, un violoncelle de 1706.

 

 

 

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