Magazine Le Mensuel

Nº 3022 du vendredi 9 octobre 2015

Événement

Renforcer le rôle des orthopédagogues. Vers l’adoption de nouvelles normes

C’est à l’initiative du Syndicat des orthopédagogues qu’une conférence a été donnée à Beyrouth sur le thème Comment renforcer le rôle des orthopédagogues. Plusieurs intervenants d’envergure internationale ont pris la parole pour développer ce sujet et partager leurs expériences dans le domaine.

Des références en la matière. C’est ainsi que nous pouvons qualifier les intervenants qui ont pris part à la conférence sur le rôle des orthopédagogues. Spécialement venue pour l’occasion, Lani Florian, professeure à l’université d’Edimbourg, qui a fait d’importantes expériences sur l’éducation inclusive. Elle est invitée dans ce cadre à faire des conférences, des workshops, et à apporter une assistance technique dans ce domaine dans plusieurs pays du monde et auprès d’agences internationales. Selon la brillante Florian, la pédagogie inclusive est tout d’abord celle à l’intérieur de laquelle la différence entre élèves devient la nouvelle norme dans la manière d’aborder toute activité d’enseignement-apprentissage. C’est aussi une école et une classe ordinaires qui visent la normalisation optimale de l’expérience de scolarisation de chaque élève dans un milieu d’apprentissage commun, mais également la participation entière de chaque enfant en compagnie de ses camarades du même âge, prenant en considération la personnalisation de la démarche d’apprentissage de chaque élève et la reconnaissance de la contribution unique et irremplaçable de chacun. Cette approche suppose, en fin de compte, l’intégration dans un dispositif unique aussi bien des élèves à besoins éducatifs particuliers que d’autres ayant des parcours scolaires problématiques. Une approche qui confronte les enseignants à un exercice difficile, celui d’aménager des conditions d’apprentissage aptes à optimaliser les progrès individuels, sans sacrifier la cohésion du groupe.
Le docteur Anies el-Hroub, du département d’éducation à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), sommité en la matière, détenteur de plusieurs diplômes et d’un doctorat, qui a collaboré à des projets sponsorisés par l’Unicef, l’UNRWA et l’Usaid, invité aux quatre coins du monde pour expliquer son approche en la matière, a évoqué l’évaluation dynamique, approche de diagnostic interactive qui donne un diagnostic spécifique à un domaine pour des préscolaires qui présentent des difficultés d’apprentissage.
Viviane Bou Sreih, détentrice d’un doctorat en sciences de l’éducation, aborde essentiellement dans ses cours le concept du handicap, la déficience intellectuelle et l’inclusion scolaire. Développant ces thèmes dans son intervention, elle a parlé essentiellement de l’accessibilité du système éducatif libanais envers les enfants qui présentent des difficultés intellectuelles légères et moyennes. Elle a évoqué le concept du handicap qui, selon elle, a suscité beaucoup de controverses et dont il est difficile de donner une définition  précise. Elle a abordé le thème des évolutions des mentalités à ce sujet et rappelé d’ailleurs que la notion de handicap est de plus en plus remplacée par celle de situation de handicap qui désigne une large catégorie, englobant aussi les enfants en situation d’échec scolaire.
Lama Bendak Baltagia, assistante-professeure à l’Université libanaise (UL), a collaboré avec l’Usaid et l’Union européenne et qui, forte de son expérience dans le domaine, a développé les thèmes concernant la difficulté de lire, le manque de concentration et l’hyperactivité, ainsi que les programmes éducatifs individuels aux personnes ayant besoin d’attentions particulières.
Le docteur Ahmad Oueini, professeur associé à la Lebanese American University (LAU), ayant un agenda très riche et varié dans ce domaine, a axé son intervention sur la dyslexie, considérant essentielle la sensibilisation des parents et des éducateurs sur ce sujet, car le phénomène risque de se transformer en fléau social. Selon lui, découvrir la dyslexie d’un enfant sauve de l’échec scolaire, de la marginalisation et de la délinquance.

Danièle Gergès

Syndicat des orthopédagogues
La mission du syndicat: promouvoir et protéger la profession de l’orthopédagogue. Le syndicat tend à établir un partenariat avec les enseignants, les parents, les institutions et la communauté. L’orthopédagogue propose une intervention éducative spécialisée pour les enfants, les adolescents et les adultes aux besoins éducatifs particuliers. L’intervention couvre les actions suivantes: identifier les besoins éducatifs et les capacités de l’enseignant. Elaborer une évaluation éducative compréhensive. Participer à l’élaboration du programme éducatif individualisé, en collaboration avec les partenaires de la prise en charge. Développer des plans d’interventions personnalisées. Intervenir auprès des enseignants en utilisant des méthodes, des techniques et des stratégies d’enseignement adaptées. Concevoir et adapter des outils et des supports pédagogiques. Evaluer le progrès de l’apprenant. Collaborer et communiquer activement avec l’équipe pluridisciplinaire et les parents. Identifier le besoin de référer l’enseignement vers d’autres spécialistes en cas de besoin. L’orthopédagogue intervient auprès des personnes présentant une difficulté ou un trouble spécifique de l’apprentissage. Un trouble émotionnel ou comportemental. Une difficulté d’adaptation sociale. Une déficience intellectuelle, visuelle, auditive, motrice ou d’origine neurologique. Un polyhandicap. Un retard de développement. Un trouble important du développement ou de la communication. Une maladie chronique affectant son autonomie et son apprentissage. Les lieux de travail: les écoles inclusives, privées ou publiques. Les institutions ou centres d’éducation spécialisés. Les centres de prévention, de détention et de réhabilitation. Le cabinet privé. Le domicile. Les hôpitaux. Les universités. Les organismes de développement…

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