Du 5 au 8 novembre, aura lieu la première édition du Beirut Art Film Festival (Baff), un festival consacré aux documentaires traitant de l’art. Au programme: vingt-cinq films d’ici et d’ailleurs.
Un nouveau festival de cinéma au cœur de l’effervescence culturelle. Mais inédit cette fois. Pour cause, il s’agit pour la première fois d’un festival consacré exclusivement aux documentaires. Et plus encore, aux documentaires artistiques, soit donc consacrés à l’art ou aux artistes. Architecture, cinéma, art contemporain, mode, danse, photographie, collectionneurs, musique, musée, design… l’horizon est ouvert, et la créativité un champ de mystère à explorer à travers l’œil du cinéaste, du documentariste, à travers le documentaire cinématographique, œuvre artistique en soi, comme le mentionne Alice Mogabgab, fondatrice et présidente du Baff, dans la conférence de presse du lancement du festival qui a eu lieu le jeudi 8 octobre.
Du 5 au 8 novembre, 25 documentaires issus de plusieurs pays et du Liban seront projetés au cinéma Métropolis et dans certaines universités du pays, Alba, LAU, UL, USJ. Un appel ouvert lancé à tous les cinéphiles et amateurs d’art, et un appel éducatif à la fois, dans l’objectif évident de propager, le plus possible et de la manière la plus efficace, la sensibilisation à l’art et son appréciation, l’art s’affirmant, de plus en plus, en «mode de penser pour être humain», pour reprendre les propos du critique Fabrice Bousteau, rédacteur en chef du magazine Beaux-Arts.
En partenariat avec les ambassades de Suisse, d’Espagne et des Etats-Unis, chacune proposant deux à trois titres, le Baff sera inauguré le 4 novembre par la projection de Fairouz, signé Frédéric Mitterrand, un documentaire datant de 1998, mais, pour cette première édition, ce choix s’est presque imposé autour de notre diva nationale. Le Liban également sera au cœur de la soirée de clôture, le dimanche 8 novembre, avec le documentaire d’Akram Zaatari, 28 nights and a poem, autour du photographe libanais Hashem el-Madani, créateur du Studio Shehrazade. Mis à part, encore une exception, encore une grande diva, Oum Kalthoum, l’astre de l’Orient de Feriel Ben Mahmoud, sorti en 2008, les autres documentaires sont tous récents, produits entre 2013, 2014 et 2015. Ils seront projetés pour la première fois au Liban. Il y aura même une avant-première mondiale avec la projection du film Dalí, the last masterpiece de David Pujol, dont les bénéfices seront reversés à l’association Brave heart, une des trois projections consacrées à cet effet, les bénéfices des deux autres iront à Tamanna et Afel, comme l’explique Nadine Mokdessi, membre honoraire du comité du Baff. Dans le cadre du partenariat avec les universités, chacune de l’Alba, la LAU, l’UL et l’USJ a convié ses étudiants à choisir deux films qui seront projetés sur leurs campus respectifs, au Grand Auditorium à Sin el-Fil, au théâtre Irwin à Beyrouth, à l’auditorium IBA à Hadath et au théâtre Béryte-Iesav à Beyrouth, l’entrée étant gratuite.
Sur grand écran, durant quatre jours, Dali croisera Fellini, Noureev, Feyrouz, Visconti, Lagerfeld, la Callas… au détour d’œuvres cinématographiques internationales, pétillées de glamour et d’amour de l’art et de la culture. Cette culture qui, «dans une ville comme Beyrouth, est de l’oxygène et de la résistance», selon les propos de l’ambassadeur de Suisse, François Barras. Le chargé d’affaires espagnol, Manuel Duran, de son côté, a souligné cette initiative inédite qu’est le Baff qui permet de rendre justice au genre cinématographique du documentaire, souvent considéré comme «le vilain petit canard de l’industrie».
Les documentaires au programme
♦ 28 nights and a poem d’Akram Zaatari.
♦ Alexandre Tharaud, le temps dérobé de Raphaëlle Aellig Régnier.
♦ Beltracchi, The art of forgery d’Arne Birkenstock.
♦ Callas vs Tebaldi, the tigress and the dove de René-Jean Bouyer.
♦ Chanel vs Schiaparelli, the black and the pink de Katia Chapoutier.
♦ Dalí, the Last Masterpiece de David Pujol.
♦ Design is one: Lella and Massimo Vignelli de Kathy Brew et Roberto Guerra.
♦ Diaghilev and the Ballets russes de Carroll Moore.
♦ Dorothea Lange, grab a hunk of lighting de Dyanna Taylor.
♦ Fairouz de Frédéric Mitterrand.
♦ Fellini vs Visconti: italian standoff de Marie-Dominique Montel.
♦ The great museum de Johannes Holzhausen.
♦ Georg Baselitz d’Evelyn Schels.
♦ Gurlitt and the secret of the nazi treasure de Maurice Philip Remy.
♦ Josep Lluís Sert, a nomadic dream de Pablo Bujosa Rodriguez.
♦ Lagerfeld vs Saint Laurent, the reason and the passion de Stéphane Kopecky.
♦ The man who saved the Louvre de Jean-Pierre Devillers et Pierre Pochart.
♦ Matisse et Picasso, la couleur et le dessin de Jarmila Buzkova.
♦ Oum Kalthoum, l’astre de l’Orient de Feriel Ben Mahmoud.
♦ La passion Noureev de Fabrice Herrault.
♦ Sagrada, the mystery of creation de Stefan Haupt.
♦ The salt of the earth de Wim Wenders.
♦ Tadao Ando, from emptiness to infinity de Mathias Frick.
♦ The true story of the raft of the medusa de Herlé Jouon.
♦ Villa Flora de Nathalie David.
Nayla Rached
Billets: 10 000 L.L. (sauf les projections au profit des ONG et dans les universités).
www.bafflebanon.org
Encourager la production au Liban
Dans le cadre de la première édition du Baff, un concours interuniversitaire sera lancé: les étudiants désirant y participer devront présenter le projet d’un documentaire portant sur le sujet de l’histoire du cinéma au Liban. Les informations et les conditions de participation seront communiquées en décembre, laissant ainsi un intervalle d’un mois pour la présentation des dossiers. Fin janvier, le jury choisira un dossier octroyant ainsi la chance à l’étudiant-gagnant de pouvoir réaliser son film sous la supervision de Pierre Sarraf, producteur et fondateur de..né.à Beyrouth. Le documentaire sera non seulement projeté en inauguration de la 2e édition du Baff, mais sera distribué internationalement grâce au festival. Affaire à suivre!