A l’image du pays, la dépression se fait ressentir au niveau du secteur de l’organisation des salons thématiques. N’ayant pas atteint des dimensions régionale et internationale, les salons qui se tiennent au Liban dépendent essentiellement du pouls du marché local. Un essoufflement est prévu cette année. Les dates de la tenue de certains événements ont été repoussées à plusieurs reprises, mais ils ont eu lieu au bout du compte, comme par exemple celui de l’immobilier. Mais dans la conjoncture actuelle, un grand acteur du domaine de la place de Beyrouth a transporté son activité vers Dubaï, alors qu’un autre du même calibre fait de la résistance et a maintenu ses projets inchangés au Liban.
Ceci dit, un problème logistique se pose au Biel, où ont lieu les grands salons, révèle à Magazine une source proche du secteur. Cette source souligne que les agents hésitent à faire des projections dans l’avenir dans cet espace de grand standing vu que le bail de
25 ans accordé par l’Etat à la société Solidere vient prochainement à expiration, alors qu’aucune décision officielle n’a été prise concernant une éventuelle prorogation de ce bail. «L’organisation de foires et de salons n’est pas une affaire simple. D’une année à l’autre, les organisateurs doivent faire montre d’innovation et apporter une valeur ajoutée à leurs expos. Les consommateurs de tous bords sont exigeants et friands de nouveautés», dit encore la même source. Parallèlement, un nouveau phénomène s’est profilé à l’horizon au cours de 2015. Les divisions politiques ont jeté leur ombrage sur les salons, qui sont boycottés par une partie du public en raison de l’affiliation politique du ministre patronnant l’événement. «Ce comportement de la foule est une pure ineptie», s’indigne notre interlocuteur. Devant les aléas du moment, organisateurs, participants et visiteurs étrangers ou locaux sont logés à la même enseigne. Ils perdent patience et s’essoufflent…
Liliane Mokbel