Magazine Le Mensuel

Nº 3026 du vendredi 6 novembre 2015

general

Kohar au Liban. Pour l’ultime cause

Branle-bas de combat, le week-end dernier, à l’occasion du passage au Liban de la troupe musicale arménienne Kohar, qui a présenté, au Forum de Beyrouth, quatre concerts consécutifs du 29 octobre au 1er novembre.

Ils sont venus en masse, en famille, en couple, en amis; la salle du Forum de Beyrouth regorgeait de spectateurs de tous les âges, les yeux rivés sur la scène où se déployaient l’opulence de cet événement et sa symbolique même. Un événement de très grande ampleur comme en témoigne, en premier lieu, l’organisation impeccable et minutée, en second lieu, le décor somptueux du lieu; le plafond piqueté d’une multitude de lumières, comme un ciel étoilé, la lueur des bougies, la senteur des fleurs, les projections vidéos qui s’agencent sur l’écran géant placé sur scène, le mariage des couleurs… En troisième lieu, surtout, le silence presque sacré qui s’est propagé parmi la foule avant que le concert ne débute, à 20h30 pile.
Sur la scène, l’orchestre Kohar composé de plus de 150 musiciens et choristes. Le mime Hamlet Chobanyan simule l’ouverture traditionnelle des rideaux, avant que la chef d’orchestre, la pétillante Natalie Galstyan, n’enjambe la scène. Les premiers airs s’élèvent, des notes de valse, qui résonnent grandioses, à mesure que des danseuses ballerines leur donnent corps. Et la soirée débute vraiment. La scène devient le lieu d’un tourbillonnant va-et-vient des 16 solistes, hommes et femmes, qui entonnent, en solo ou à plusieurs voix, le répertoire de la soirée, des chants arméniens nationaux populaires, tour à tour mélancoliques ou entraînants, accompagnés parfois d’un tableau dansant, tout aussi traditionnel ou populaire. Hautement technique, projections, sons et éclairage, tout semble orchestré d’une main de fer; aucun droit à l’erreur. D’ailleurs, cet événement, organisé par ICE International Events, a été diffusé en direct sur toutes les chaînes arméniennes de par le monde. Quand la musique est censée abolir les frontières, avec Kohar on passe à un autre registre, national, nationaliste. C’est qu’au fil du temps, Kohar est devenu presque un symbole autour duquel se rassemble la diaspora arménienne de par
le monde.

La troupe Kohar a été fondée en 1997 par le mécène culturel arméno-libanais Harout Khatchadourian, en mémoire à son père Aram Khatchadourian et en hommage à sa mère Kohar Khatchadourian. A la suite du séisme qui a touché les zones du nord de l’Arménie actuelle en 1988, et à la suite des souffrances qu’a connues le peuple arménien dans le temps, Kohar a décidé de venir en aide aux familles arméniennes en leur octroyant des opportunités de travail et les profits de maintes activités culturelles et artistiques. Les profits de Kohar sont essentiellement versés aux écoles arméniennes dans chaque pays où ont lieu les concerts. C’est ainsi que cette année, à l’occasion de la commémoration du centenaire du génocide arménien, les profits seront versés à 100 élèves libanais d’origine arménienne.

Nayla Rached
 

Related

Beirut Holidays accueille Adonis. Un souffle de fraîcheur clôture le festival

A Washington DC. La bibliothèque du Congrès se met à l’heure de Tyr

La Conférence de Beyrouth. Pour une économie plus humaine

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.