Pour éviter les épisodes d’hypoglycémie, un incident médical caractérisé par la baisse des niveaux de glucose dans le sang, la Société libanaise d’endocrinologie, de diabète et de lipides (LSEDL) appelle les personnes diabétiques à consulter leurs médecins pour bien reconnaître l’hypoglycémie, les moyens pour la prévenir et la traiter. Le point avec les experts en endocrinologie.
«Les personnes concernées par l’hypoglycémie sont tenues de consulter leurs médecins pour adopter un traitement médical sur mesure qui convient à leurs besoins spécifiques, développer un plan nutritionnel auquel elles devraient adhérer sans sauter des repas et tester le taux de sucre dans le sang, avant de se livrer à une activité sportive ou à toute autre activité exigeant un effort physique aboutissant à la fatigue», souligne le Dr Mounzer Saleh, président de la LSEDL. «Nous encourageons les patients à parler de l’hypoglycémie avec leurs médecins pour éviter des auto-mesures inutiles ou nocives». Les symptômes de l’hypoglycémie varient entre modérés et sévères et peuvent inclure des tremblements, des palpitations, de la transpiration, de l’anxiété tout autant que la faim, les picotements, les troubles cognitifs, le changement de comportement, la chaleur, la faiblesse, la fatigue et les maux de tête. Certaines manifestations plus sévères peuvent comprendre un ralentissement du rythme cardiaque, des accidents vasculaires cérébraux, des crises cardiaques, des convulsions et des états comateux. Parmi les causes, un manque de glucides à la suite d’un repas omis ou retardé, un surplus d’activité physique ou une erreur dans l’horaire ou la dose d’insuline ou de médicaments pour traiter le diabète. Les symptômes réagissent généralement à l’administration de sucre, mais les épisodes symptomatiques majeurs nécessitent l’intervention d’une autre personne. Un grand nombre d’incidents d’hypoglycémie − environ 58% − ont lieu pendant le sommeil.
Une situation fréquente
Plus de 50% environ des 1 000 personnes interrogées ont signalé leur peur de l’hypoglycémie. «Cette attitude entraîne potentiellement un comportement à risque très coûteux tels l’augmentation de la consommation alimentaire dont résulte une augmentation de poids, la diminution de l’activité sportive, le saut des doses de médicaments, le contrôle des taux de glucose de manière fréquente et la diminution de la productivité», explique de son côté le Pr Sélim Jambart, ancien chef de service d’endocrinologie à l’Hôtel-Dieu de France, investigateur principal de l’étude au Liban. Selon lui, les médecins prescrivent la thérapie d’insuline aux diabétiques dans l’espoir de leur faire atteindre l’objectif ambitieux d’améliorer le contrôle glycémique, afin d’éviter les complications à long terme, tout en minimisant le risque d’hypoglycémie. Les efforts visant à contrôler l’hypoglycémie au Liban font suite aux données locales présentées par l’étude HAT (hypoglycémie autodéclarée: étude internationale menée sur 24 pays et 27,585 patients diabétiques traités par l’insuline) qui constate que le taux d’occurrence de l’hypoglycémie varie entre 79% et 47% chez les diabétiques de type 1 et 2 respectivement. Une autre étude locale révèle que 43% des patients ne relatent pas les épisodes d’hypoglycémie à leurs médecins.
NADA JUREIDINI
La loi des moitiés
Seuls 6% des diabétiques réussissent à mener une vie dépourvue de complications médicales. La moitié des diabétiques est diagnostiquée et la moitié des personnes diabétiques diagnostiquées reçoit un traitement; la moitié de ces derniers atteint les objectifs du traitement, et la moitié de ce dernier groupe, relativement réduit, aboutit aux résultats souhaités, c’est-à-dire une vie sans complications médicales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit qu’en 2030, le diabète sera la 7e cause de décès dans le monde. Un régime alimentaire sain, une activité physique régulière et le maintien d’un poids normal permettent de prévenir ou de retarder l’apparition du diabète de type 2.