C’est à la librairie Antoine que Maurizio Ragnini a choisi de réunir tout le gratin de Beyrouth pour la signature de son premier livre, The life of a James Bond in the service of the state. D’ailleurs, le décor n’était pas sans rappeler le célèbre héros d’Ian Fleming. Même le fameux Martini «shaken not stirred» était servi aux personnes présentes au rendez-vous. C’est avec beaucoup de simplicité, une forte dose d’humour et de charme que l’auteur a répondu à nos questions.
Comment est née l’idée de ce livre?
J’ai eu la chance de servir l’Italie dans huit pays où James Bond a été en mission et où ses films ont été tournés. L’année dernière, j’étais à Londres au moment de la célébration du cinquantième film de James Bond. J’ai alors été frappé par la similitude qui existait entre Bond et moi. J’avais effectivement servi et vécu dans les mêmes pays que lui. J’ai alors commencé à écrire mon histoire qui débute à Rome, ma ville natale dans les années 60, durant l’époque qui a été communément baptisée la Dolce Vita. C’était l’époque des fameuses amours de Liz Taylor, la passion pour le monde cinématographique qui portait sur l’empire romain. C’est là que débute mon histoire à travers mes voyages en Amérique latine, puis en Europe, ainsi qu’un long parcours en Asie, dans des pays fabuleux tels que l’Inde, le Japon, la Thaïlande et les Philippines. Mes histoires sont liées à tous ces endroits où James Bond a été en mission et où les films ont été tournés. Ma dernière en date fut Beyrouth où j’ai retrouvé le sens de l’amitié et de l’accueil, la véritable essence de la vie et la joie de vivre. J’ai pris ma retraite et je me suis installé à Beyrouth. Mais, malheureusement, après 15 ans, je ne parle toujours pas un seul mot d’arabe.
Je parle le français, l’anglais, l’espagnol et j’ai même un peu enseigné l’italien à des amis.
Pourquoi avez-vous écrit ce livre?
C’est d’abord un livre autobiographique qui retrace mon parcours et que je dédie particulièrement à mes fils. J’y raconte mes expériences professionnelles. J’étais chef de la mission commerciale italienne. Toutes les étapes ont été liées soit au monde du travail soit à la connaissance de pays différents et de diverses cultures. En écrivant ce livre, j’ai voulu surtout partager avec tout le monde les meilleurs moments de la vie, des instants de plaisir, de joie et de bonheur.
Qu’est-ce que ce livre vous a apporté sur le plan personnel?
Il m’a surtout donné l’occasion de me rappeler les moments précieux de ma vie, des instants partagés avec ma famille, mon ex-femme, mes enfants. Il m’a permis de retracer mon parcours, de revoir les rapports que j’avais avec ma famille et de revivre certaines expériences. J’ai divisé ce livre en trois étapes: les missions possibles et impossibles, les gadgets et les archives. Comme chaque agent secret, j’ai gardé des archives privées que je rapporte dans cet ouvrage.
Qu’avez-vous de commun avec James Bond?
Je suis resté célibataire comme lui et je suis entouré de «Bond girls». Mes amis disent que j’ai aussi le mystère de Bond dans le regard et dans l’âme. Comme lui, je suis aussi un homme d’une grande discrétion.
Après quinze ans à Beyrouth, n’avez-vous pas l’intention d’apprendre l’arabe?
A Beyrouth, on n’a pas besoin de parler l’arabe. Grâce à l’essence cosmopolite de la ville, on se débrouille parfaitement dans les autres langues. Jusqu’à présent, je n’ai jamais eu besoin de connaître l’arabe pour me faire comprendre. Nous vivons dans un monde sans frontières dans lequel on n’a pas besoin d’apprendre toutes les langues.
Propos recueillis par Joëlle Seif
En bref
Diplomate de carrière, tout au long d’un riche parcours qui l’a mené aux quatre coins du monde, Maurizio Ragnini a servi l’Italie. Mais c’est dans la capitale libanaise, où il occupait les fonctions de chef de la mission commerciale auprès de l’ambassade d’Italie, qu’il a élu domicile depuis plus de quinze ans et où il vit sans pour autant avoir appris un mot d’arabe, lui qui parle à la perfection l’italien, le français, l’anglais et l’espagnol.