Dans un entretien, portant essentiellement sur les situations en Syrie et au Yémen entre le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Mikhaïl Bogdanov, et l’adjoint au ministre iranien des Affaires étrangères, Hussein Amir Abdollahian, le Liban aurait occupé quelques minutes seulement, selon des sources russes. Le diplomate iranien aurait informé son homologue russe que le compromis concernant la présidence libanaise n’a pas encore mûri et qu’il requiert encore quelque temps. Bogdanov, quant à lui, a conseillé sans entrer dans les détails, que la solution à la vacance présidentielle doit être accélérée.
D’autres informations, toujours en provenance de Moscou, rapportent que l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, aurait convaincu les dirigeants saoudiens du compromis proposé et obtenu leur bénédiction. Toutefois, la direction du royaume wahhabite n’aurait pas promis de le promouvoir auprès dès instances internationales ou autour des tables internationales de dialogues. De son côté, Saad Hariri se serait engagé auprès des Saoudiens à convaincre de son projet ses alliés chrétiens libanais, alors que Sleiman Frangié devra le faire auprès de ses propres alliés et, notamment, du leader du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun.
Selon une source politique du 8 mars, la Russie n’aurait avancé aucun nom susceptible de remplir le vide présidentiel au Liban, et cela malgré son ouverture sur plusieurs personnalités.
Moscou s’est contenté d’exposer les qualités nécessaires à un président dont celle d’être capable de transformer le Liban en pays pétrolier et avoir le courage de renvoyer les migrants syriens dans leur pays. Ceci requiert du futur chef de l’Etat libanais la possibilité de coordonner ce sujet avec le président syrien Bachar el-Assad, qui détient les clefs des frontières syro-libanaises à travers lesquelles le retour des réfugiés sur leurs terres devrait se faire…
Le futur chef d’Etat devra également partager avec le président Vladimir Poutine sa vision de la lutte contre le terrorisme et d’en finir avec Daech, conformément aux règles et aux lois internationales. Il ne peut pas rester à l’écart loin de la tempête terroriste. Ce sont toutes ces qualités qui répondent aux principes russes. Que celui qui pense les avoir prenne le chemin de Baabda… sans être sûr d’arriver à destination, car cela ne dépend pas uniquement du portrait brossé par Moscou.
Chaouki Achkouti