L’indice mondial sur la compétitivité du Forum économique mondial (FEM) a pour objectif de «mettre en place les fondamentaux de la croissance et du développement économiques». L’indice classe ainsi 140 économies dans le monde en fonction de leur compétitivité. Le Liban est arrivé à la 101e position.
Dans le dernier rapport publié par le Forum économique mondial (FEM), le Liban est arrivé à la 101e position du classement, avec un score de 3,8/7, en légère hausse par rapport au classement de 2014 (3,7). «Cela place tout de même le Liban dans le dernier quart du classement, précise Nicolas Chammas, président de l’Association des commerçants de Beyrouth, soit entre embarras et humiliation». «En tant que responsable économique, je ne reconnais pas la performance du Liban dans le classement du Forum économique mondial sur la compétitivité», regrette Chammas.
Plus de productivité
Pour établir son indice, le FEM évalue les douze piliers de la compétitivité des pays, lesquels sont regroupés en trois sous-indices. Le premier est le Basic requirement, qui rassemble les données relatives aux performances des institutions, des infrastructures, de l’environnement macroéconomique, ainsi que de la santé et de l’enseignement primaire. Le Liban a obtenu un score de 3,7 sur 7 dans cette catégorie.
Le second sous-indice, nommé Activateur d’efficacité par le FEM, s’organise autour des piliers d’enseignement supérieur et de formation, d’efficacité du marché des produits, du marché du travail, du développement des marchés financiers, de la maturité technologique et de la taille du marché. Dans cette catégorie, le Liban a obtenu la note de 4/7. Le dernier sous-indice regroupe, surtout, les économies tournées vers l’innovation et comprend le pilier du développement des entreprises et celui des innovations. Le Liban a obtenu le score de 3,7/7 dans cette catégorie.
Pour Nicolas Chammas, ces trois sous-indices sont comparables à un immeuble à trois étages. Chaque étage est un pilier pour la croissance et la productivité. Le Liban doit faire des efforts à chaque étage, en particulier en termes de productivité.
Chammas a appelé à une réactivation urgente de la vie institutionnelle dans le pays, laquelle figure parmi les piliers de la compétitivité, qui est un préalable à la rénovation de l’infrastructure de base et à un climat macroéconomique propice aux investissements.
L’économiste cite Michael Porter, professeur de stratégies à la Harvard Business School pour qui, au delà de la compétitivité, la hiérarchie des facteurs doit être prise en compte.
Cette dernière différencie les facteurs basiques (ressources naturelles, emplacement, main-d’œuvre peu qualifiée) des facteurs sophistiqués (infrastructures technologiques, main-d’œuvre qualifiée et investissement dans la recherche-développement) et les facteurs génériques (les infrastructures routières, instruments financiers de base) des facteurs spécialisés (outils financiers structurés, formations).
Le Liban, lui, doit passer des facteurs basiques et génériques à des facteurs spécialisés et sophistiqués. Tout reste encore à faire…
Soraya Hamdan