Les services du Vatican, en charge du dossier libanais, insistent sur la priorité à accorder à l’élection du président de la République. Ce serait une heureuse nouvelle qui encouragerait Sa Sainteté le pape François à visiter le Liban, où il serait reçu par un chef d’Etat. L’élection, disent-ils, ne devrait pas dépasser les premières semaines de 2016, car alors cette échéance traînerait tout au long de la nouvelle année.
Toujours d’après les services du Vatican, l’initiative de Saad Hariri est la plus sérieuse depuis dix-neuf mois et la seule qui bénéficie d’une entente entre les principales entités libanaises et d’une presque unanimité régionale et internationale qui lui donnent les chances de réussir et de revigorer les institutions constitutionnelles du pays. C’est la première du genre sur laquelle on peut bâtir un espoir, ayant réussi à faire bouger le dossier présidentiel, bloqué depuis de très longs mois.
Dans les milieux concernés, on dément catégoriquement que le Vatican ait été consulté sur la candidature de Sleiman Frangié ou de tout autre et ceux-ci diffusent un message mettant en garde ceux qui mettent les bâtons dans les roues de cette initiative de trouver une meilleure formule.
Le Vatican n’a curieusement rien trouvé de choquant, dans son approche de l’échéance présidentielle, que la candidature d’un chrétien soit présentée par le président Saad Hariri ou le député Walid Joumblatt, en rappelant que la candidature du général Michel Aoun était présentée et soutenue par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah.
Le Vatican constate qu’après un an et sept mois de vacance présidentielle, les chrétiens ont été incapables de proposer un seul nom valable pour la présidence et que de ce fait, il devenait naturel que d’autres en prennent l’initiative, car le chef de l’Etat n’est pas le président des chrétiens, mais celui de toute la nation, composée de musulmans et de chrétiens. Les services compétents du Vatican n’hésitent pas à demander aux opposants à la candidature de Frangié par Hariri, ce qu’ils avaient pensé du précédent accord Aoun-Hariri, qui n’a pas vu le jour. Il avait été adoubé par une partie des chrétiens opposants maintenant. Ils s’interrogent sur les raisons de leur attitude aujourd’hui et de la différence qu’ils trouvent avec l’initiative Hariri-Aoun?
Chaouki Achkouti