Consultation en marge du festival
Plusieurs leaders du Moustaqbal, du secrétariat général du 14 mars et du club des indépendants ont assisté au festival culturel, Al-Janadiriya, organisé en Arabie saoudite. Une occasion pour mener des consultations et des pourparlers avec l’ex-Premier ministre, Saad Hariri, axés sur trois thèmes essentiels:
– L’élection présidentielle à la lumière des candidatures de Michel Aoun et Sleiman Frangié.
– Le sort de la coalition du 14 mars à l’ombre des dissensions entre les FL et le Moustaqbal et des derniers développements qui restreignent la bataille présidentielle à deux candidats issus des rangs du 8 mars, sans oublier les incidences de cette situation sur le public du 14 mars.
– Dans quel cadre organiser la commémoration de l’assassinat du président Rafic Hariri et quelle est la bonne décision à prendre sur ce sujet délicat: la participation des FL à l’événement et la possibilité de dissocier la querelle présidentielle de l’alliance politique.
Le 14 mars se remet en question
Remise en question dans la coalition du 14 mars à la veille de la commémoration de l’assassinat du président Rafic Hariri. L’introspection à laquelle ont participé les diverses composantes était axée sur les points essentiels suivants:
– Une large fraction d’adeptes du 14 mars estime que les positions adoptées par les forces principales de cette coalition constituent, en termes politiques, une capitulation face au projet du Hezbollah et l’acceptation de son rôle en tant qu’aiguilleur politique et sécuritaire du pays, à l’image de la tutelle syrienne pendant trente ans.
– Certains estiment qu’il est grand temps que le 14 mars révise ses choix. La compétition entre deux candidats alliés au Hezbollah et à l’Iran serait-elle le prix que les Libanais doivent payer pour en finir avec la vacance présidentielle?
– Le 14 mars se trouve à la croisée des chemins: soit la coalition revient à ses options initiales et continue la lutte, soit elle poursuit sa chute qui la mènera à se soumettre aux diktats du mini-Etat.
Pèlerinage diplomatique à Bkerké
«La réunion diplomatique» de Bkerké était importante au moins par sa forme et son timing, alors que la course présidentielle atteignait son apogée entre les deux candidats du 8 mars. Cependant, rien de neuf au niveau du contenu. En fait, le patriarche Béchara Boutros Raï a pris l’initiative d’inviter à Bkerké les ambassadeurs de France, de Russie, des Etats-Unis, d’Allemagne, d’Italie, de l’Union européenne, de la Ligue arabe, ainsi que le nonce apostolique, le représentant spécial de l’Onu au Liban, et des représentants de la Chine et de Grande-Bretagne. Les pourparlers ont essentiellement porté sur la vacance de la première magistrature et ses incidences sur la paralysie des institutions publiques. Plusieurs ambassadeurs ont pris la parole, à cette occasion, pour exprimer l’attachement de leurs pays à la stabilité du Liban et à la nécessité d’un retour à la normale de la vie publique. Une autre réunion pourrait se tenir ultérieurement pour des consultations autour d’un mémo émis par Bkerké. Interrogé au sujet de l’absence de l’ambassadeur d’Iran, Mgr Boulos Sayyah a rappelé que l’invitation était exclusivement adressée aux cinq ambassadeurs des grandes puissances, plus un, aux Européens concernés par le dossier libanais et à l’ambassadeur de la Ligue arabe.
Jezzine: le schéma de 2009 enterré
Les législatives partielles de Jezzine pour combler le siège parlementaire vacant depuis le décès du député Michel Hélou, si jamais elles ont lieu, se dérouleront dans un nouveau climat adapté aux récents développements dont, principalement, l’accord de Maarab entre le Dr Samir Geagea et le général Michel Aoun. Ces élections constitueront un premier champ d’expériences pour cette entente et un exemple pour l’échéance législative à venir, quelle que soit la loi électorale appliquée. Selon les milieux de la région, la compétition qui opposait, en 2009, le candidat de Aoun à celui de Nabih Berry (Samir Azar) à celui de Geagea (Edmond Rizk) ne se reproduira plus.
Ce qui dérange le Hezbollah
Le Hezbollah est fort intéressé par les développements survenus sur la scène chrétienne, comme le rapportent ses milieux, développements qu’il juge positifs et qui ne lui posent aucun problème, puisque «notre adversaire politique appuie notre principal allié Michel Aoun». Mais ce qui dérange le parti chiite, c’est lorsque la réconciliation chrétienne est instrumentalisée contre lui en vue de semer le doute sur son alliance avec le Courant patriotique libre, en expliquant que les dix points de l’accord annoncé à Maarab signifient un revirement du général Aoun qui aurait changé de position vis-à-vis de la Résistance et de la présence du Hezbollah en Syrie.
Hariri reste attaché à Frangié
«Les développements actuels mèneront, sans aucun doute, au report de l’échéance présidentielle pour une période plus ou moins longue qui dépend de la conjoncture régionale. Ce qui est certain c’est qu’ils ne permettront à aucun des camps en présence, quelles que soient les circonstances, d’imposer ses conditions aux autres». C’est l’analyse faite par un pôle du Moustaqbal qui a récemment rencontré le président Saad Hariri à Riyad. «Le président Hariri nous a dit qu’il demeurait sur ses positions, et restait attaché à la candidature de Sleiman Frangié en se basant sur des données et des indices régionaux. D’ailleurs, il affichera une position claire sur tous les sujets à l’occasion de la commémoration du 14 février».
Quel locataire pour le Sérail?
Les milieux parlementaires du 14 mars ont été fort surpris d’entendre un politique en vue du 8 mars proposer le nom de Samir Jisr comme éventuel candidat à la présidence du premier gouvernement qui sera formé à la suite de l’élection présidentielle. Jisr est le principal concurrent à ce poste du ministre Nouhad Machnouk au sein du Moustaqbal, sachant que l’option Fouad Siniora est écartée et que le retour de Saad Hariri au Sérail est tributaire de certaines conditions.
Le CPL veut dialoguer
Le Courant patriotique libre (CPL), après l’entente scellée à Maarab, tente de renouer les relations rompues avec le Moustaqbal afin d’assurer le quorum pour l’élection du général Michel Aoun dans le respect du pacte national. Les contacts avec le Futur et d’autres composantes du paysage politique se poursuivront, sachant que la présidentielle sera l’un des thèmes inscrits à l’ordre du jour des débats, avancent des sources politiques. Il n’y a rien de définitif en politique, disent-elles, toutes les données sont sujettes à fluctuation en fonction des circonstances, et la rencontre Gebran Bassil-Nader Hariri a réactivé le dialogue bilatéral. Pour savoir dans quelle mesure les résultats de ce dialogue sont positifs, il va falloir attendre la suite. Les contacts se poursuivront-ils?
Femmes en politique: le Liban, bon dernier
Les associations féministes ont présenté un rapport scandaleux sur la discrimination que le régime confessionnel exerce sur le rôle politique de la femme libanaise. Le Liban se situe à la 136e et dernière place en matière de participation de la femme à la vie politique. Nous nous félicitons de vivre en démocratie et, pourtant, le nombre de candidates aux élections législatives est en chute permanente: 34 en 2000, elles sont passées à 14 à la session de 2005, pour atteindre le chiffre de 12 en 2009. Quatre seulement ont été élues, soit une proportion minable de 3,1% des membres de l’Assemblée. Depuis 1953, date à laquelle la femme libanaise a réussi à obtenir le droit de participation à la vie politique, seules sept d’entre elles se sont vu confier un poste ministériel… Toutes ces données statistiques prouvent que la démocratie, version libanaise, continue à pratiquer une politique de discrimination des genres!
Saïda: Ahmad Hariri à la municipalité
Des rumeurs circulent à Saïda sur l’accession d’Ahmad Hariri à la présidence de la municipalité de la ville, bien que la tendance à l’ajournement des municipales soit l’option la plus plausible. Cette éventualité, selon des sources politiques, vient de la connivence entre le trio du régime. Le président Nabih Berry et le député Walid Joumblatt appuieront le renouvellement du mandat des municipalités pour consolider la position du président Saad Hariri, sauvegarder sa domination sur certains conseils, notamment à Tripoli et à Saïda, et éviter de l’affaiblir à Beyrouth. Mohammad Saoudi, qui préside la municipalité de Saïda, aurait fait savoir qu’il souhaite poser sa démission si jamais la reconduction du mandat municipal se concrétise, démission qu’il annoncera le 23 mai prochain. Mais la position affichée par Saoudi, issu des rangs du Moustaqbal, est à inscrire dans le cadre d’un scénario visant à céder la présidence à Ahmad Hariri, membre du conseil municipal, au détriment du vice-président Ibrahim Bsat. Oussama Saad est le principal frustré par le transfert successoral haririen du pouvoir municipal, tout comme l’ancien ministre Abdel-Rahman Bizri. Quant aux Ikhwan, ils sont prêts à sceller un pacte avec Bahia Hariri contre certains acquis.
Appréhensions joumblattistes
Climat de tiédeur entre les députés Walid Joumblatt et Talal Arslan dû, selon des sources informées, à la non-assistance du bey de Khaldé à celui de Moukhtara pour minimiser les pertes politiques enregistrées par ce dernier avec le camp du 8 mars. Les dissensions
interdruzes, concernant le scrutin proportionnel, ne se limitent pas au duo Joumblatt-Arslan. Mais en fait, les appréhensions du leader de Moukhtara, qui a mis de l’ordre dans son environnement politique, portent sur un constat quotidien, à savoir le resserrement de l’étau autour de ses alliés sur le terrain syrien. Il a ainsi de la difficulté à tracer une stratégie de rechange à cause de l’épaisseur du brouillard qui enveloppe le paysage régional. Le député du Chouf, avancent les mêmes sources, serait prêt à négocier le dossier présidentiel contre des acquis à l’interne et au niveau de la région, c’est pourquoi il restera attaché à la candidature d’Henri Hélou jusqu’à l’obtention d’un bénéfice quelconque du régime de Taëf. Quant à ses tweets contre Téhéran et ses alliés, ils n’impressionnent pas ceux qui sont visés qui savent très bien ce qui peut le satisfaire. Ils le lui cèderont le moment venu.
Zibdine: incidents entre la Finul et les habitants
L’arrangement conclu via la Finul a refroidi les tensions provoquées par un heurt entre des dizaines de citoyens libanais et les forces israéliennes dans la région de Zibdine, dans les fermes occupées de Chebaa. Des sources locales dans le Arkoub racontent que les propriétaires des terrains vandalisés par l’armée israélienne ont contraint les soldats à mettre un terme à leurs agressions, qui consistaient à déraciner les arbres et à prélever la terre… Objectif? L’établissement d’une zone militaire et la consolidation de l’occupation selon la formule du fait accompli en brouillant les données topographiques pour les groupes de la Résistance. La première chaîne israélienne a d’ailleurs diffusé un rapport selon lequel les agressions de l’armée dans les fermes ont pour but d’ériger des barrières sur une partie de la frontière avec le Liban, en dépouillant la région de ses arbres pour faciliter la surveillance et l’espionnage et empêcher les attaques à partir du Sud. La manifestation des propriétaires fonciers avait réussi à percer la clôture barbelée érigée par Israël autour de Zibdine considérée comme une zone militaire.