Des malades de cancers du sang en phase terminale ont été soignés grâce à une nouvelle technique, l’immunothérapie. Cette nouvelle approche utilise notre propre système immunitaire pour traiter le cancer. Les résultats, remarquables selon les experts, montrent que cette thérapie est un moyen efficace pour lutter contre la leucémie.
L’immunothérapie est un traitement qui vise à mobiliser les défenses immunitaires du patient contre sa maladie. Selon les experts en oncologie, l’immunothérapie pourrait constituer une véritable révolution dans les années à venir. Grâce à cette approche thérapeutique, il est possible de traiter des malades atteints de cancers très avancés. Les lymphocytes jouent un rôle central dans le système immunitaire. C’est pourquoi leur taux sanguin augmente lors des infections. Les chercheurs ont présenté une technique dont l’objectif est de dresser des globules blancs contre les cellules cancéreuses de la leucémie. Les lymphocytes T, un type de globules blancs, sont prélevés directement chez les malades et dressés en laboratoire pour attaquer sélectivement les cellules cancéreuses. Un marqueur créé par ingénierie génétique est introduit dans les globules blancs du malade. Le premier gène code pour un récepteur, soit une molécule que le globule blanc va afficher à sa surface et lui servira à reconnaître les cellules cancéreuses; les deux autres, qui demeurent à l’intérieur de la cellule, servent à l’activer. Une fois armés de la sorte, les lymphocytes sont multipliés, puis réintroduits chez les patients. Dans le sang, leur récepteur leur permet de cibler les cellules tumorales, car celles-ci présentent une «étiquette» complémentaire, l’antigène CD19.
Dans l’étude, 94% de patients en phase terminale, atteints de leucémie aiguë lymphoblastique, ont vu disparaître leurs symptômes grâce à ce procédé appliqué après les traitements conventionnels. Les lymphocytes T génétiquement modifiés sont donc capables de tuer les cellules tumorales, avec des résultats exceptionnels pour certains types de leucémies. Lorsque les lymphocytes T rencontrent un antigène (substance permettant d’identifier un intrus ou une cellule anormale), des lymphocytes «tueurs» sont activés. Avec l’aide d’autres lymphocytes, ils vont tout d’abord se multiplier. Ensuite, ils se fixent aux cellules indésirables et libèrent à leur contact des substances chimiques qui les détruisent. D’autres équipes avaient déjà obtenu de bons résultats avec cette thérapie, mais sur de très petits nombres de patients. Cette nouvelle étude renforce l’espoir de vaincre un jour les cancers du sang. De nombreux essais cliniques d’immunothérapie sont en cours. Leurs résultats permettront à cette approche de prendre une place importante dans le traitement de certains cancers aux côtés de la chirurgie, de la radiothérapie et de la chimiothérapie. En éliminant les dernières cellules cancéreuses qui auraient échappé aux autres traitements, l’immunothérapie pourrait, par exemple, transformer une rémission en guérison définitive. Mais pour l’instant, les chercheurs eux-mêmes mettent en garde: l’immunothérapie, qui pourrait être disponible dans les hôpitaux dans quelques années, n’est qu’une approche supplémentaire, aux côtés de la chimiothérapie et de la radiothérapie. La greffe de moelle osseuse prélevée sur un donneur compatible reste d’ailleurs le traitement le plus efficace contre les leucémies.
NADA JUREIDINI
Qu’est-ce que la leucémie?
Une leucémie est un cancer du sang et, plus exactement, de la moelle osseuse. Ce cancer touche particulièrement les globules blancs, les cellules qui nous aident à nous défendre contre les agressions extérieures. La fabrication en trop grand nombre de globules blancs par l’organisme contribue à affaiblir le système immunitaire.